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GUIDE DE DEPANNAGE
D’ACCORDEONS
Arnold Weirig
AVERTISSEMENTS
Le présent Guide de Dépannage d'Accordéon, est ma propriété intellectuelle exclusive.
Toute copie - en tout ou partie - est interdite sans mon consentement.
Bien que libre de consultation à l'écran,
toute impression et/ou copie en vue d'impression est payante.
Pour le prix et les modalités de paiement, voire la page d'accueil.
L'ouvrage plus important promis à la page 4, sera publié sur mon blog ou site,
sous forme de Fiches Techniques, au fur et à mesure, selon mes disponibilités de temps.
Le professeur Paul Facq est ici remercié pour sa particulièrement intensive relecture.
© Tous droits réservés
Arnold Weirig
Dépôt légal : 4e trimestre 2001
Arnold Weirig
Accordeur, réparateur
d’accordéons, bandonéons, etc.
Constructions spéciales.
Installations d’interfaces midi.
5, rue des Trincombelles
F-52300 Blécourt
Tél 03 25 94 21 77
Siret 306 653 973 00041 RC Chaumont
3
TABLE DES MATIERES
Table des matières ................................... 3
Abréviations .............................................. 4
Avant-propos ............................................ 4
Principe de fonctionnement ..................... 5
Anche-libre, plaquette, sommier................. 5
Voix et registres md ................................... 7
Voix et registres mg ................................... 8
Boîte de résonance ..................................... 9
Types d’instruments .............................. 10
Concertinas anglais .................................. 10
Konzertinas allemands ............................. 10
Bandonéon............................................... 11
Diatoniques trad ....................................... 11
Diatoniques allemands ............................. 12
Chromatiques........................................... 14
Piano ....................................................... 15
Mélodiques mg, concert ........................... 15
Correspondances des notations ............. 17
Coupe bandonéon .................................. 17
Tablatures .............................................. 18
Concertinas anglais .................................. 18
Bandonéons ............................................. 19
Diatoniques Sol/Do .................................. 20
Diatoniques Do/Fa ................................... 21
Piano ....................................................... 22
Chromatiques, Principe ............................ 22
Chromatiques md ..................................... 23
Chromatiques mg ..................................... 24
Descriptions ............................................ 25
Ouverture et fermeture de l’accordéon ..... 25
Dimensions .............................................. 26
Soufflet .................................................... 27
Courroie mg............................................. 29
Caisses ..................................................... 30
Carrosserie ............................................... 31
Couvre-notes ........................................... 31
Tables ...................................................... 32
Contre-tables ........................................... 32
Claviers et mécaniques md ....................... 33
Claviers et mécaniques mg ....................... 37
Musiques, plaquettes ................................ 40
Sommiers................................................. 43
Coupes de sommiers ................................ 44
Démontage plaquettes .............................. 45
Registres .................................................. 47
Autres anches libres ................................. 49
Micros ..................................................... 49
Midi ......................................................... 50
Accordage ............................................... 52
Acoustique ............................................... 52
Accordage, préliminaires ......................... 57
Tableau accordages swing à américain ..... 62
Graphe 1 .................................................. 63
Tableau accordages célestes à musettes .... 64
Graphe 2 .................................................. 65
Relevés d’accordages ............................... 66
Tableau des fréquences ............................ 70
Pratique de l’accordage ............................ 71
Vie d’un accordéon ................................ 76
Vieillissement .......................................... 76
Entretien .................................................. 76
Achat d’un accordéon .............................. 77
Trousse de premier secours ................... 78
Recherche d’une lame ............................ 79
Disfonctionnements et réparations ........ 80
4
ABREVIATIONS
(p X) voir page X,
md main droite, mg main gauche,
8ve intervalle d’octave, 5te intervalle de quinte, etc.,
8’ soit la voix flûte juste, soit l’octave huit pieds, selon contexte (p 17),
16c voix grave ou basson en boîte de résonance,
c cassotto, boîte de résonance,
8- voix flûte un peu plus basse que le 8’, 8+ voix flûte un peu plus aiguë que le 8’,
4’ voix piccolo,
M mode majeur, m mode mineur,
I ; II… rangs des claviers en chiffres romains, comptés à partir de la main
SB ou BS standard bass, basses traditionnelles des chromatiques, à accords préparés,
FB free bass, mg mélodique avec ou sans déclencheur,
(1) numéro de figure.
Les indications des hauteurs des notes de claviers réfèrent au 8’ (huit pieds) (p 17).
Les exposants d’8ve indiquent le 3 pour l’8ve 2’ contenant le La diapason (La3).
Deux notes dans un cercle indiquent une touche bisonore.
La note supérieure est celle du pousser.
Accordeur soit la personne qui accorde, soit l’appareil d’accordage, selon le contexte.
Accord soit dans le sens musical superposition de trois notes et plus,
soit dans le sens technique synonyme d’accordage, selon contexte.
Lame désignation technique, synonyme de anche au sens musical.
Chromatique le type d’accordéon avec mg SB.
Mg mélodique accordéon de concert muni d’un clavier mg du même type qu’à md (boutons), avec ou
sans déclencheur. L’usage courant appelle cet instrument "mg chromatique" ou "chroma".
Le terme ne peut être repris ici à cause de la confusion avec le "chromatique" à basses traditionnelles
(p 14, 15, 16).
Plusieurs graphiques de spectres harmoniques sont montrés avant leur explication (p 54). Ils
concernent tous des La3 en tirer à 30 mm de pression colonne d’eau (p 59).
AVANT-PROPOS
Ce Guide de Dépannage d’Accordéons est une sorte de résumé d’un ouvrage plus important en
préparation : Manuel de Réparation, Restauration et Accordage d’Accordéons.
Le Guide s’adresse aux accordéonistes. L’objectif principal est de répondre à la plupart des questions
que ceux-ci posent à l’accordeur-réparateur. En même temps il tente de leur donner les moyens pour
qu’ils puissent procéder eux-mêmes à un certain nombre de petites interventions. La connaissance du
fonctionnement de l’ensemble est indispensable au préalable. Aucune mention n’est faite concernant
des restaurations, la facture instrumentale proprement dite ou recherches organologiques actuelles. Les
réparations, remises en état, exigeant une expérience professionnelle solide, n’ont été qu’effleurées.
Les descriptions de certaines interventions comme l’ouverture d’un accordéon, la recherche d’une
lame d’une note, actes banals pour le professionnel, ont été voulues détaillées.
La relative importance donnée à la partie accordage est justifiée dans la mesure où il s’avère en
pratique que l’instrument prisé est un instrument bien accordé. La corrélation entre accordage et
renommée de constructeur est évidente pour le technicien professionnel, alors qu’elle est largement
ignorée par les accordéonistes. Certains, parmi eux, ne croient-ils pas qu’un accordéon est
définitivement réglé au départ de l’usine ? Les explications de l’accordage – plutôt des accordages –
bien que réellement succinctes, devraient rendre attentif à l’importance de cet aspect de l’accordéon.
Mes remerciements vont à tous les accordéonistes m’ayant fait confiance, aux relecteurs dont
notamment Dr Maria Dunkel, Monsieur Pierre Monichon et un confrère.
Re2
Do2
5
PRINCIPE DE FONCTIONNEMENT de l’ACCORDEON
Le son de l’accordéon1 est généré par une lame2, oscillant sous la
pression d’un courant d’air. La lame est rivée3 sur un châssis,
plaque métallique pourvue d’une fenêtre par lame. La fenêtre est
légèrement plus grande que la lame, de manière à ce que celle-ci
puisse librement osciller.
L’oscillation de la lame dans le courant d’air4, provoque une
ouverture et fermeture périodiques de la fenêtre. Il en résulte une
modification périodique de la pression de l’air environnant5, le
son6.
L’amplitude de l’oscillation de la lame, et donc l’intensité sonore,
dépend de la pression du courant d’air. La fréquence7, hauteur du
son ou note, reste stable8.
La plaquette, ensemble du châssis et de deux lames, une pour le
tirer du soufflet et une autre pour le pousser9, est montée sur une
case sonore ménagée dans un sommier, pourvue d’un orifice
obturable par une soupape.
Le côté de la fenêtre opposé à la lame, est pourvu d’une peau,
jusqu’au Do5 environ (p 17). Cette soupape automatique est
destinée à économiser l’air de fonctionnement.
Lorsque les deux lames d’une plaquette donnent deux notes
différentes, l’accordéon est dit bisonore ou diatonique. Si les deux
lames émettent une note identique, l’instrument est unisonore ou
chromatique10
Une mécanique à leviers et/ou poussoirs relie les soupapes aux
touches des claviers.
Les combinaisons des actions touches et soufflet provoquent
l’émission sonore.
1 Aussi de tous les instruments dits "à anche libre", tels que l’harmonica, l’harmonium, les concertinas, etc.
2 Anciennement en laiton écroui, puis en acier à ressort. Pour des raisons de corrosion, d’autres métaux ou alliages, trouvent
application. Bien que très rares, certains instruments d’Extrême-Orient ont des lames en roseaux.
3 Rivée, directement vissée ou par bride vissée.
4 Une lame pincée donne aussi un son, vite amorti, et de faible intensité.
5 Le courant d’air nécessaire à l’oscillation de la lame, ne doit pas être confondu avec la répartition des ondes sonores dans
l’air ambiant.
6 Ondes acoustiques, ondes sonores.
7 Nombre d’oscillations par unité de temps (seconde), exprimé en Hertz (Hz),
8 Stabilité au point de vue utilisation musicale. En réalité, les fréquences baissent en augmentant la pression d’air. Dans le
médium elles restent quasi isochrones (stables) et dans l’aigu elles ont souvent tendance à augmenter de manière plus ou
moins égale. Ces faits représentent un des aspects rendant l’accordage redoutablement difficile.
9 Les instruments à anches libres et courant d’air à sens unique, harmoniums, harmonicas à claviers, n’ont qu’une lame par
plaquette. Les harmonicas ont une lame pour le souffler et une autre pour l’aspirer. Dans ce cas, et dans plusieurs autres,
bandonéons, notes graves de certains accordéons, etc, toute une rangée de lames sont montées sur une plaquette collective.
10 La réalité est un peu plus complexe, beaucoup d’instruments diatoniques possédant un certain nombre de plaquettes
unisonores.
Lame
Châssis
Rivet
Sommier
Plaquettes
Orifices sonores
ou débouchés
Cases sonores
Plaquette
sans peau
Plaquette
avec peau
Sens du vent
Oscillations
de la lame
6
La "musique" est constituée par l’ensemble des plaquettes montées sur sommiers, dans la caisse main
droite et dans la caisse main gauche.
Selon le type d’accordéon, l’action d’une touche peut ouvrir un ou plusieurs orifices sonores. Une
lame, ou plusieurs, sonneront. Dans l’exemple d’une caisse main droite ci-dessous, une soupape reliée
à une touche, ouvre trois orifices. L’instrument est dit à "3 voix". Trois lames peuvent sonner en même
temps.
Le clavier main gauche de l’accordéon chromatique traditionnel1, dit aussi "à basses standard", abrégé
SB dans les partitions, consiste en deux parties, basses et accords. Toutes les notes de tous les accords
sont émises par un jeu de 12 soupapes. Un bouton d’accord soulève les 3 soupapes des 3 notes
correspondantes. Ces soupapes d’accords couvrent 1, 2 ou 3 débouchés, faisant sonner les accords à 1,
2 ou 3 voix2. Sous chacune des 12 soupapes des basses, se trouvent 2 débouchés. Chaque levier d’une
basse, soulève en même temps la soupape d’accord de même note3. Dans l’exemple ci-dessous, et sans
restriction par registration, les accords sonnent à 2 voix, les basses à 4 voix.
1 Le côté main gauche est dit aussi "accompagnement" ou "basses". Le côté main droite étant dit "chant".
2 Lorsque est enfoncé le bouton de l’accord de Do majeur, les soupapes Do, Mi et Sol sont soulevées. Dans l’exemple cidessus,
chaque note sonne par deux lames. L’accord est à 2 voix, mais 6 lames sont en oscillations.
3 En général, l’accordéon traditionnel est à 4 ou 5 x 12 plaquettes à main gauche. Les accords prennent sur 2 ou 3 rangées de
sommier. Toutes les voix sont extraites d’un seul jeu couvrant 4 ou 5 octaves. A main droite par contre, jeu et voix sont
identiques. Un 3 voix 4 octaves possède 3 x 4 x 12 plaquettes à main droite.
Sens du vent
de fonctionnement
Les lames
extérieures des
plaquettes
oscillent
Soupape
Mécanique
à
leviers
Ressort de
rappel
Caisses
Soufflet
Tables
Sommiers
Sens de
manoeuvre
du soufflet
Mécanique
à
poussoirs,
rouleaux
et
leviers de
soupapes
Poussoirs
Accords Basses
Sur le graphique ne figurent que les lames extérieures, oscillant lors de la fermeture du soufflet, ou en
phase pousser.
Lorsque le soufflet est ouvert, phase tirer, l’air s’y engouffre et la lame intérieure oscille.
7
VOIX ET REGISTRES MAIN DROITE
Les registres permettent à l’accordéoniste de choisir les voix qu’il veut faire sonner à un moment
précis du jeu. Certains soufflets manuels à anches libres1 sont à 1 voix, tels les concertinas et quelques
accordéons d’études. La plupart ont de 2 à 4 voix md, rarement plus.
La voix de base, dont les notes sonnent comme notées (p 17), est le 8’ (huit pieds) appelée plus
couramment flûte, aussi flûte juste (p 48).
La deuxième voix la plus fréquente est aussi un 8’, mais accordée légèrement plus aiguë que la flûte
juste (8+). La légère différence de fréquence des deux flûtes sonnant en même temps, provoque des
battements, appelés couramment les "vibrations".
La troisième voix la plus fréquente est un 16’, appelé basson, accordé à l’octave grave, sans
battements, de la flûte juste.
Ensuite viennent, soit une troisième flûte, accordée légèrement plus grave que la flûte juste (8-), et/ou
un 4’ appelé piccolo, accordé juste.
A mg toutes les lames sont accordées sans battements à la flûte juste (p 59, p 74).
Les voix sont symbolisées par des cercles vides, ou par des cercles pleins si elles sont en boîte de
résonance. L’encadrement est ovale pour la md et rectangulaire pour la mg.
Voix et registres des accordéons les plus courants2
1 Toute la famille des accordéons et concertinas (p 10 à 16).
2 Il existe d’autres structures de voix. Celles présentées ci-dessus représentent plus de 90% des modèles actuels.
flûte
8’
céleste
8’ 8+
musette
8- 8’ 8+
Musette
3 voix 8- 8’ 8+
1 à 3 registreflûte s
8’
céleste
8’ 8+
Étude
2 voix 8’ 8+
2 registres
flûte
8’
basson
16c
bando
16c 8c
-
16c 8+
piccolo
4’
bando
aigu
8’ 4’
15e
16c 4’
-
8+
céleste
8c 8+
-
16c 8c 4’
-
8+ 4’
-
16c 8+ 4’
-
16c 8c 8+
-
8c 8+ 4’
tutti
plein jeu
16c 8c 8+ 4’
Quatre voix boîte
4 voix 16c 8c 8+ 4’
12 à 15 registres
Les 16’ et 8’ sont dans
la boîte de résonance
Trois voix à l’octave ou semi-pro
3 voix 16’ 8’ 8+ / 5 registres
Accordéon quasi standard
Trois voix boîte
Basson dans boîte de résonance
flûte
8’
basson
16’
bando
16’ 8’
céleste
8’ 8+
tutti
16’ 8’ 8+
8’ 16c 16c 8’ 8’ 8+ 16c 8’ 8+
Boîte double octave ou 15e boîte
4 voix 16c 8’ 8+ 4c / 10 à 15 registres.
Basson et piccolo sont en boîte
Double basson
4 voix 16c 16c 8’ 8+ / 10 registres.
Les deux bassons sont en boîte
8
VOIX ET REGISTRES MAIN GAUCHE BASSES STANDARD
Les md 2 voix n’ont presque jamais de registres mg. Ils sont à 3 ou 4 voix, 2 sommiers à 2 rangs.
Les md 3 voix en possèdent 2 ou 3. Ils sont de 3 à 5 voix mg.
Les 4 voix md ont de 2 et 7 registres à mg, 4 ou 5 voix.
Le seul point commun à tous les registres mg est la coupure de l’octave la plus grave. Ensuite il existe
de nombreuses combinaisons grâce à des coupures de l’une ou l’autre des 3 octaves des accords.
La note la plus grave aux basses peut être n’importe laquelle, mais le Mi0 tend à se généraliser.
La note la plus grave des accords peut aussi être n’importe laquelle, en pratique c’est souvent soit le
Mi2 ou Sol2. Parfois les voix des accords commencent sur des notes différentes entre elles.
Le 5 voix mg permet théoriquement 7 timbres sur les accords inclus dans 31 sur les basses. Dans le
schéma, l’octave grave est en bas. Les timbres les plus usités sont en gras.
.
EXEMPLE DE REGISTRES MG DE BAYAN 2 VOIX MG MÉLODIQUE
système à déclenchement par coulisses de registres.
Exemples de symboles de registrations et occultations correspondantes de rangs de sommiers.
La plaquette la plus longue est le rang le plus grave.
soupape
des
accords
soupape
des
basses
0
2
1 1
2
3
3
2
0
1 1
0
2 2
1
3
clavier
mélodique
clavier
accords
octave
grave du
clavier
mélodique
clavier
basses
Les chiffres indiquent les exposants d’8ves (p 17).
Celles-ci commencent à Mi pour le clavier des
basses, et à Sol pour le clavier accords.
Le 4 voix permet théoriquement 3
timbres aux accords et 15 aux basses.
Seulement 2 ou 3 sont utilisés en
pratique.
9
BOÎTE DE RÉSONANCE OU CASSOTTO
Sur tout instrument à soufflet manuel et anches libres, le timbre du son primaire est quelque peu
modifié par la résonance de la case sonore et des débouchés, ainsi que par les caisses. Par
accouplement d’un résonateur supplémentaire entre sommiers et air ambiant, il est possible de
modifier le timbre encore d’avantage. Ce rôle est pris par une cavité, dite "boîte de résonance" ou
"cassotto". Sur la plupart des accordéons qui en sont pourvus, elle consiste en un pliage spécial de la
table1.
1 Il existe bien d’autres dispositions pour obtenir des effets plus ou moins proches du cassotto. Notamment le système "à
peigne". Une mécanique spéciale permet d’atteindre les soupapes de la voix au peigne, exemple de registration mécanique.
Le timbre spécial provient de l’accouplement acoustique de l’intérieur du clavier - comportant ou non des ouvertures à
l’arrière - avec les orifices sonores de la table. L’inconvénient majeur est son coût, dû à la mécanique compliquée.
Boîte de
résonance arrière
boîte de
résonance
table
Cassotto classique
boîte de résonance
table
Boîte de
résonance
Tiges (pilotes) de
transmission, dont
l’alignement sous les
touches rappelle la
forme d’un peigne.
Ouvertures pour
modifier plus ou
moins le timbre.
A peigne
10
ENGLISH CONCERTINA Concertina anglais
L’invention du concertina anglais est attribuée à Charles
Wheatstone vers la fin des années 1820. Dans son brevet
de 1829 il revendique comme invention, sa disposition du
clavier. Les notes sont rangées alternativement à md et à
mg (p 18). Do à droite, Re à gauche, Mi à droite, etc. Les
notes diésées ou bémolisées figurent à côté des
naturelles. Il semblerait que les premiers concertinas
anglais ne fonctionnaient que dans un seul sens du
soufflet. Plus tard vers 1833 ils devenaient bilames ; une
au tirer, une au pousser, pour la même note. Au fil du
siècle, d’autres dispositions sont apparues, et certaines
ont perduré ; notamment les systèmes Duet, de McCann,
de Crane, etc.
Ils ont abandonné l’alternance (p 18) pour regrouper des
gammes conjointes de chaque côté. Deux ou trois octaves
complètes à chaque main, avec un décalage d’environ
une 8ve. Le concertina de Wheatstone n’a pas de bouton
d’air1. Tous les autres concertinas, duet ou allemands, en
ont un à md. Les accordéons l’ont à mg.
Le concertina anglais est un instrument très léger, peu encombrant, ne nécessitant pas de courroies
autres que des poucières ou des sangles de main. Il sonne traditionnellement à une voix.
Une plaquette de concertina ne regroupe pas les deux lames pour le tirer et pousser. Chaque plaquette
en laiton ne porte qu’une lame en acier, fixée au moyen d’un pont (bridge) tenu par deux vis.
La forme est hexagonale, moins fréquemment octogonale, rarement carrée.
Le concertina anglais est toujours construit par de petits ateliers en Angleterre et un peu ailleurs.
KONZERTINA Concertina allemand
Vers 1834, C.F. Uhlig entreprit la construction des concertinas
allemands. Dans un premier temps, ils n’ont conceptuellement
rien à voir avec les concertinas anglais. La grande différence est
que les instruments d’Uhlig sont bisonores et diatoniques.
D’abord à deux tonalités, ils évoluèrent ensuite vers un
remplissage chromatique, toujours bisonore. La forme est
carrée. L’instrument est maintenu par des sangles de main. Il
sonne à une, parfois 4 ou même 5 voix. A moins de 38 touches,
il est plutôt de forme hexagonale.
Les lames de tout un côté de sommier sont fixées par rivetage
sur une seule plaquette collective en zinc.
Aujourd’hui, ils sont toujours fabriqués sous une forme
hexagonale, rappelant celle des concertinas anglais. A deux
rangs à chacun 5 boutons, dans les tons Sol et Do, ou à trois
rangs, le troisième sonnant les altérations. Cette forme du
concertina allemand est appelée par les anglophones : Anglochromatic
concertina, ou simplement Anglo. Selon l’époque et
le pays, cet instrument est pourvu de différentes formes de
plaquettes.
1 Le bouton d’air permet la manoeuvre du soufflet sans provoquer d’émission sonore.
11
BANDONEON
Le bandonéon résulte d'une évolution du concertina allemand, due à Heinrich Band vers 1850. La
différence réside dans le nombre de notes et de voix plus élevé. L’instrument a été essentiellement
produit et joué en Allemagne. Aujourd’hui il est connu pour son rôle dans le tango argentin.
Les plaquettes collectives en zinc à lames en acier sont
montées sur des sommiers collés à la table. Les formes
des cases sonores à md sont originales. Leurs volumes
sont réduits au possible. Les cases des sommiers mg sont
plus classiques, analogues à celles des accordéons. Une
boîte de résonance extérieure, surmonte la caisse mg, en
modifiant quelque peu le timbre.
Il sonne en principe à deux voix (8’4’), quoiqu’on en
trouve beaucoup qui possèdent une doublure partielle du
4’ ou 8’ à md. Les dispositions de claviers, traditionnellement
bisonores, ou unisonores à partir des années
1920, foisonnent.
DIATONIQUE TRADITIONNEL
ou DIATO TRAD
La majorité des diatoniques joués sur le continent européen peut
être regroupée sous ce terme. Le diato trad remonte à la facture
viennoise des années 1820. Les germanophones l’appellent
Wiener-Handharmonika, ou Wiener-Harmonika. Il est à 1, 2 ou
3 rangs md, 2 à 18 basses mg, diatonique et bisonore. Le 3ième
rang propose soit une gamme diatonique, soit des altérations.
Le modèle le plus fréquent est à 2 rangs, à deux tonalités
voisines, 9 à 12 boutons par rang, 8 boutons à mg dont 4
sonnant 7 notes basses et 4 sonnant 7 accords (1 basse et 1
accord sont unisonores, sous-dominante du rang 2 à md). Deux
ou trois voix md, trois ou quatre voix mg. Registres à md et mg.
Souvent un registre mg permet d’occulter les tierces afin de
pouvoir utiliser les accords autant en mode majeur qu’en mode
mineur.
Le diato irlandais à 2 rangs md est à 2 tonalités éloignées, Do et
Do#, par exemple.
La particularité constructive du diato trad est l’intégration de la
mécanique mg dans la caisse mg. Le clavier étant sur le devant
de ladite caisse. A md les flancs extérieurs de la caisse sont
rehaussés, intégrant la mécanique md. Une grille – le couvrenotes
- ferme cette boîte et protège la mécanique. Tous les
chromatiques ultérieurs procèdent de cette conception.
Les leviers des touches md peuvent être apparents, mais sont
majoritairement couverts par une table de clavier.
Les caisses sont en bois verni transparent, ou recouvert de
celluloïd.
Quelques modèles sont à boîte de résonance.
12
DIATONIQUE CLUB
Le diato club est une version allemande plus récente, vers 1920,
du diato trad. La disposition des notes est modifiée en ce sens
qu’une touche du milieu du rang II est unisonore - dominante de
la tonalité du rang II - et le rang III porte des altérations dans un
ordre défini. A mg, les touches unisonores sont rendues
bisonores, récupérant une 4te voisine vers les bémols (p 20). A
8 boutons mg en principe, il peut y en avoir 12 dont quelques
accords de 7e dom.
Les caisses sont recouvertes de celluloïd. Construits jusqu’à 5
voix md, ils disposent de registres automatiques sur le devant
du clavier. La version la plus courante est le 3 voix (16’8’8+).
STEIRISCHE HARMONIKA Diato styrois
Le diato styrois, est joué en Autriche, dans le sud de
l’Allemagne, et dans les pays slaves limitrophes. Dans l’état
actuel, il possède les caractéristiques du diato trad,
anciennement il fut aussi construit avec une mg de type
allemand. La décoration est très riche et haute en couleurs,
faisant apparaître à mg quelques pavillons en laiton, sans
incidence acoustique.
Le clavier md est à 3 ou 4 rangs, rarement 5, 2 ou 3 voix (8- 8’
8+). Même à 5 rangs, chacun porte une gamme diatonique
d’une tonalité voisine. Par exemple de I à V : Sol Do Fa Sib
Mib. A partir du rang II, la touche du milieu est unisonore,
comme pour le club. La mg est à 11, 15 ou 19 basses bisonores .
Les lames graves des basses sont plus longues que
conventionnellement. Ces plaquettes dites helikon, sont à
l’origine des basses brillantes. En principe en bois, certains
modèles sont aussi proposés recouverts de celluloïd. Il n’y a pas
de registres.
MELODEON
Le mélodéon est le survivant le plus direct des diatoniques
allemands. Ceux-ci se distinguent des viennois par des caisses
moins larges, excluant les mécaniques. Celle de la md est le
plus souvent complètement à découvert, parfois y est appliqué
un capot couvre-notes. A mg, clavier et une partie de la
mécanique se trouvent dans une caissette servant de poignée,
munie d’une courroie de main. Une poucière permet de
maintenir l’instrument à md.
Bien qu’il existait à plusieurs rangs, le mélodéon actuel n’en
comporte qu’un, à dix touches. Deux boutons, anciennement
des cuillères, à mg font sonner les basses de tonique et
dominante ainsi que leurs accords.
Le diato allemand a toujours été riche en voix. Le modèle
courant en comporte 4, mais il est construit en série jusqu’à 6.
Chacune est munie d’un tirant – commande directe – permettant
15 registrations pour le 4 voix.
13
DU’ BOTTE
Le du’ botte des Abruzzes est encore construit en série. Ce petit
instrument, de type diato allemand, comporte un rang de 8 ou 9
touches, et un second de 3. Deux boutons à mg. Le rang II ne
fait pas sonner des altérations, mais des notes en pousser qui ne
se trouvent qu’en tirer, ou vice versa, sur le rang I. L’extérieur
bois ou, moins souvent, recouvert de celluloïd, est en principe
caractérisé par 3 fenêtres sur le devant de la caisse droite.
L’adresse du constructeur est montrée dans la fenêtre du milieu.
Celles du dessus et dessous renferment des photos de toutes
sortes. La mécanique md est toujours couverte.
Jusqu’à 4 basses, cet instrument est aussi appelé saltarello. Mais
la version à 4 basses, et quelques boutons en plus à md, ne peut
plus être considérée comme appartenant à la lignée des diatos
allemands, la caisse mg intégrant la mécanique, le clavier étant
situé sur le devant.
ÖRGELI
Örgeli, petit orgue, est une appellation quasi générique de l’accordéon en Suisse. Le terme, ou celui
plus précis de schwyzerörgeli, s’applique plus spécifiquement à un diatonique typique de la Suisse
alémanique. Il vient du diato allemand, probablement par une phase intermédiaire qu’est le
Langnauerli, qui ressemble beaucoup au du botte italien.
Clavier et mécanique mg ne sont pas intégrés dans la caisse
gauche. Le clavier mg est perpendiculaire, ou presque, au sens
de manoeuvre du soufflet sur la plupart des örgeli
contemporains.
Le schwyzerörgeli existe en plusieurs versions. La typique est à
3 rangs md, bisonore, 3 voix en (8’ 8+ 4’). Les rangs I et II sont
dans des tonalités voisines, le III porte des altérations. Neuf
boutons de basses à mg, disposés dans le cycle des 5tes, avec
leurs accords majeurs, font 18 touches unisonores. Il n’y a pas
de registre.
Il est joué à l’aide d’une courroie passée par dessus le coude,
comme anciennement beaucoup de diatos trad.
La grande particularité au point de vue construction réside dans l’utilisation de l’espace intérieur du
soufflet. Presque tous les accordéons à part l’örgeli, ont les sommiers de la mg qui dépassent dans le
soufflet. Quelques instruments, comme les concertinas, n’ont aucun sommier dépassant. A l’örgeli ce
sont les sommiers de la md qui entrent dans l’espace du soufflet. Cela est réalisé avec une construction
qui a un effet acoustique de boîte de résonance.
Le timbre très typé de l’örgeli vient de la combinaison spéciale de plusieurs éléments. Une partie des
lames sonne dans la boîte, une autre étant dehors, toutes étant montées sur des cases sonores très
petites.
DIVERS AUTRES DIATOS
Il existe un certain nombre de diatos avec des appellations :
irlandais, - portugais, - mexicain, trikitixa (pays basque), etc., qui ne diffèrent pour l’essentiel que dans
le décor. Ils appartiennent tous au type trad ou viennois. La disposition des notes peut aussi être
spéciale. Le nombre de registres peut être différent, le trikitixa n’en comportant généralement aucun.
14
LES CHROMATIQUES
L’accordéon chromatique – même note en tirer et pousser, unisonore, toutes les notes de la gamme
chromatique – date d’environ 1880. Le plus ancien connu est la Schrammelharmonika de Vienne ;
unisonore à md mais bisonore à mg, accords à 2 notes.
La version la plus courante du chromatique dit
international est à 46 notes, du Mi2 au Do#6 , 120 basses,
de 2 à 5 voix md, 5 voix mg. Les commandes de registres
à boutons basculants sont devant les claviers. Le couvrenotes
est à 4 pans. Les plaquettes sont montées à la cire.
Anciennement le clavier md est souvent plat à boutons
rentrants. Aujourd’hui il est proposé en standard à
gradins, boutons champignons. Le clavier mg, basses
standard, est généralement plat à boutons pistons (-
rentrants). Des serre-soufflet tiennent l’instrument fermé
au repos.
Il est proposé en :
- 2 voix, flûte et dessus de flûte (8’ 8+) pour l’étude ou quand on recherche un instrument léger. Il
comporte 37 à 46 notes sur 3 ou 4 rangs, 2 registres. De 48 à 96 basses.
- 3 voix à l’octave (16’ 8’ 8+) pour toutes occasions. Ce modèle de 46 ou 52 notes à 5 rangs, 5
registres, 120 basses peut être qualifié d’instrument standard.
- 3 voix musette (8- 8’ 8+) même nombre de boutons, rangs et basses est plutôt réservé à ce genre de
musique pour les non francophones.
- 4 voix avec ou sans boîte de résonance, (16’ 8’ 8+ 4’) 46 ou 52 notes, 5 rangs, 11 registres, 120
basses est le modèle haut de gamme.
Les plaquettes de qualités tipo a mano et mieux (p 40), sont généralement en option.
Les basses standards sont à 2 rangs de basses et 4 rangs d’accords.
Le chromatique français se distingue de
l’international extérieurement par des coloris plus
sophistiqués, souvent vernis à dégradés et
paillettes. Le couvre-notes en inox nickelé, ou
laiton chromé, est à un pan courbé.
Le clavier md est normalement à 4 rangs seulement,
mais à 52 notes, du Do#2 au Mi6. Les
commandes de registres à leviers sont derrière le
clavier md. Les deux claviers sont à gradins et
boutons champignons.
Les plaquettes sont clouées ou vissées sur peau ou
liège. Il n’y a pas de serre-soufflet.
Il est proposé dans les mêmes versions que l’international, plus un
- 3 voix, (16c 8’ 8+), à boîte de résonance.
- Le 4 voix sans boîte existe dans les versions (16’ 8’ 8+ 4’) et (16’ 8- 8’ 8+).
- Les versions du 4 voix à boîte sont outre le (16c 8c 8+ 4’), les (16c 16c 8’ 8+) et (16c 8’ 8+ 4c).
L’accordage des battements (vibrato) (p 61) des deux flûtes (8’ 8+), voire des 3 flûtes (8- 8’ 8+) sur
tous les modèles de l’international, est relativement uniforme – céleste. Celui des chromatiques
français est soit beaucoup plus fort pour les 3 voix musette (8- 8’ 8+), soit beaucoup plus faible –
swing – pour les boîtes de résonance. L’accordage des 2 voix et 3 voix à l’octave sans boîte
s’apparente à celui des internationaux.
Le montage des qualités de plaquettes tipo a mano et a mano est beaucoup plus fréquent sur les
modèles de type français.
15
ACCORDÉON PIANO
L’accordéon piano tel qu’il est connu aujourd’hui, à
larges touches comparables au piano, ne date que des
années 1920. A l’époque le chromatique avait atteint un
gabarit permettant d’envisager l’adaptation de ce clavier
bien connu. Le succès fut immédiat et mondial. Tout
pianiste pouvait alors jouer de l’accordéon – instrument à
la mode à l’époque - l’accordéoniste piano pouvant jouer
du piano, instrument polyphonique universel. Du moins
en apparence. A part les problèmes main gauche, c’est
surtout le toucher qui est fondamentalement différent
entre piano et accordéon. Néanmoins, c’est l’accordéon
piano qui, quantitativement, est le plus joué dans le
monde.
Identique au chromatique international, il ne s’en
distingue que par le clavier md. De 24 à 45 touches, 2 à 5
voix, 2 à 15 registres md, 48 à 120 basses jusqu’à 7
registres mg, 4 ou 5 voix, il est en fait proposé dans
toutes sortes de versions, y compris des modèles français
à couvre-notes chromé, musique clouée, basses à 3 rangs,
accords à 3 rangs.
Le clavier piano entraîne une différence de construction
des caisses. Les soupapes du chromatique sont en
principe sur 3 rangées, celles du piano sur 2. Pour un
même nombre de notes et de voix, la caisse du piano est
plus haute, et moins profonde. Le clavier du chromatique
est légèrement avancé par rapport à l’angle arrière de la
caisse, celui du piano ne l’est pas.
Les plus courants sont à
3 voix à l’octave (16’ 8’ 8+) 37 touches, 5 registres, et 4
voix (16’ 8’ 8+ 4’) à 41 touches, 11 à 15 registres. La
boîte de résonance ne se trouve guère que sur les 4 voix.
Les 5 voix md (16c 8- 8’c 8+ 4’) ne sont pas rares.
ACCORDÉONS à MG MÉLODIQUE
Il s’agit des accordéons chromatiques, boutons et piano, qui à mg sont pourvus d’un clavier à demitons
conjoints sur plusieurs 8ves.
Tout comme l’accordéon piano, le mg mélodique en soi n’est pas une invention, puisqu’au départ de
l’anche libre encastrée occidentale (p 40 n 1), les pionniers ne connaissaient qu’elle. C’est le diato,
bisonore, à accords préparés, suivi du chromatique, unisonore à boutons, qui sont de réelles
inventions, car aucunement dans l’état de la technique de leur époque.
D’un autre point de vue, la mg mélodique existait dès le
début, et n’a jamais cessée d’être utilisée sous la forme de
divers concertinas.
Ce clavier soit se rajoute au basses standards, soit s’y
substitue.
Dans le premier cas,
1° le clavier mélodique rapporté est situé devant les
basses standard, vers le soufflet, ou bien
2° le clavier mélodique fonctionne alternativement, par
déclenchement, avec les accords préparés.
Accordéon Piano vers 1935
Clavier
mélodique
rapporté
16
Dans le second,
3° le clavier mélodique à petits ou gros boutons remplace
intégralement les basses standards. Le gros boutons est aussi
appelé harmonéon.
Les modèles du type 1° ne sont plus guère construits en
série. Ils sont encore utilisés avec des accordéons piano.
Le type 2° est de loin le plus répandu. Techniquement, c’est
l’accordéon le plus complexe qui soit. Il existe en beaucoup
de versions.
Du point de vue disposition de clavier, il y a d’abord une
minorité utilisant un clavier par 5tes ; dit Titano ou
Quintconverter. Dans ce cas, l’ordonnancement des basses
standard est conservé sur tous les rangs. Il n’y a pas de
nouveau doigté à apprendre pour l’accordéoniste mg
traditionnelle.
Ensuite, la disposition la plus fréquente, reprend
l’ordonnancement de la md. Les 4 rangs d’accords font
sonner après actionnement de registre, 3 + 1 rangs à demitons
conjoints, en principe identiques à la md. Les basses ne
sont touchées en rien. Les graves peuvent être situées soit en
bas soit en haut du clavier. Les constructeurs de ce type
d’instrument ont un premier choix conceptuel à faire, soit ils
réalisent une mécanique de chromatique à laquelle ils
ajoutent la mécanique de basses standard, soit l’inverse. La
seconde solution l’emporte, sauf quelques réalisations russes
et prototypes italiens. Ensuite, il y a la possibilité d’agir sur
les coulisses de registres ou bien sur la mécanique afin de
débrayer – embrayer l’un ou l’autre des claviers. La seconde
possibilité est la plus répandue, bien que techniquement la
plus compliquée et la plus complexe. Le système de
déclenchement par les coulisses de registres alourdit
l’instrument, car il nécessite plus de sommiers pour un
même nombre de notes et de voix. Dans les deux cas, cette
mg est appelée : à déclencheur ou à converter.
Le type 3°, sans basses standard, est conceptuellement plus facile à aborder puisqu’il n’y a plus de
mécanique complexe. Il réserve cependant plusieurs difficultés. A moins d’abandonner les grandes
lames des basses, il faut arriver à les organiser afin qu’elles ne prennent pas trop de place. Le clavier
placé à l’avant de la caisse exige un tout autre agencement cinématique que la mécanique md.
Les mg mélodiques existent dans tous les formats. Il y eut
une tentative de normalisation des types à déclencheurs, en
1992 à Castelfidardo.
Les dispositions de clavier prévues par la commission de
standardisation sont l’italienne, la finlandaise et la belge. Le
sens grave – aigu à mg n’a pas été précisé.
Le modèle 4, appelé bayan, est à 64 notes md, Mi1 Sol6, 5
rangs, 4 voix (16c 8c 8’ 4’), 15 registres plus 7
mentonnières. La mg est à 120 boutons, dont deux rangs de
basses fondamentales, 4 rangs d’accords transformables en
clavier mélodique à 58 notes, Mi0 Do#5, 2 ou 3 voix (8’ 8’)
(16’ 8’) (16’ 16’ 4’) (16’ 8’ 4’) avec plus ou moins de
registres.
Harmonéon ou
Mg mélodique à gros boutons
Bayan
Mg mélodique
petits boutons
sans basses standard
ou free bass
17
Le sens du clavier chromatique mg est en général graves en haut. Le bayan joué en Russie, md et mg
belges, a les graves mg en bas. L’harmonéon, à disposition italienne md et mg, a couramment les
graves en bas aussi.
CORRESPONDANCES DES NOTATIONS DE HAUTEUR
Coupe de bandonéon
Courroie
de maiBoîte n
de
résonance
mg
Soupape d’air
Il existe quantité d’autres désignations, notamment anglo-saxonnes et des plus récentes inventées par
les constructeurs d’appareils de musique électronique. Il y a lieu de vérifier à chaque fois les
correspondances à partir du La3, note du diapason international.
Do0 Do1 Do2 Do3 Re3 Mi3 Fa3 Sol3 La3 Si3 Do4 Do5 Do6 Do7
8’
française
en pieds 16’ 4’ 2’ 1’ 1/2’ 1/4’ 1/8’
allemande
midi
fabricants
italiens
Notation :
11/3’
C C c c’ d’ e’ f’ g’ a’ h’ c’’ c’’’ c’’’’ c’’’’’
24 36 48 60 62 64 65 67 69 71 72 84 96 108
0.21 0.9 3 15 17 19 20 22 24 26 27 39 51 63
Le La3, 440 Hz,
diapason,
est noté dans le
2ième interligne
de la portée clef
de Sol.
18
TABLATURES DE CONCERTINAS ANGLAIS
Sol#5 Sol5
Si5 Sib5
Do#5 Do5
Mi5 Mib5
Fa#4 Fa4
La4 Lab4
Sib3 Si3
Re4 Re#4
Mib3 Mi3
Sol3 Sol#3
Lab2 La2
Do3 Do#3
Fa#5 Fa5
La5
Do6
Sib4 Si4
Re5 Re#5
Mib4 Mi4
Sol4 Sol#4
Lab3 La3
Do4 Do#4
Re#3 Re3
Fa3 Fa#3
Sol#2 Sol2
Si2 Sib2
Concertina Wheatstone
Duet Concertina MacCann
Sol#3
Do#3
Sol#2
Do#2
Sol#1
Do#1
Sol3
Do3
Sol2
Do2
Sol1
Do1
Fa#3
La#2
Fa#2
La#1
Fa#1
Do4
Fa3
Si2
Fa2
Si1
Fa1
Si3
Mi3
La2
Mi2
La1
Mi1
Re#1
La#3
La3
Re3
Re#3
Re2
Re#2
Re1
Sol#5
Re#5
Sol#4
Do#4
Sol#3
Do#3
Sol#2
Sol5
Re5
Sol4
Do4
Sol3
Do3
Sol2
Si5
Mi5
Si4
Mi4
La3
Mi3
La2
Do6
Fa5
Do5
Fa4
Si3
Fa3
Si2
La5
La#5
La#4
La4
Re4
Re#4
Re3
Re#3 La#2
Re6
Fa#5
Do#5
Fa#4
La#3
Fa#3
Duet concertina Crane
(Triumph-system)
Lab3
Mib3
Sib2
Fa#2
Do#2
Sib3
Fa#3
Do#3
Sol#2
Re#2
Si3
Fa3
Do3
Sol2
Re2
Sol1
La3
Mi3
Si2
Fa2
Do2
Sib1
Do4
Sol3
Re3
La2
Mi2
Fa1
Reb5
Lab4
Mib4
Sib3
Fa#3
Do#3
Re5
La4
Mi4
Si3
Fa3
Do3
Mi5
Si4
Fa4
Do4
Sol3
Re3
Do5
Fa5
Sol4
Re4
La3
Mi3
Mib5
Sib4
Fa#4
Do#4
Sol#3
Re#3
Do2
Sol2
Sol2
Si2
Do3
Re3
Mi3
Fa3
Sol3
La3
Si2
La2
Re3
Fa#3
Sol3
La3
Si3
Do4
Re4
Mi4
Mi2
Fa2
La2
Sib2
Do#3
Mib3
La3
Sol3
Sol#3
Sib3
Do4
Si3
Mi4
Re4
Sol4
Fa4
Do5
La4
Mi5
Si4
Sol4
Fa#4
Si4
La4
Re5
Do5
Sol5
Mi5
Si5
Fa#5
Do#4
Mib4
La4
Sol4
Sol#4
Sib4
Do#5
Mib5
Fa5
La5
Anglo concertina ou Anglo
Anglo chromatic concertina ou Anglo german concertina
19
TABLATURES DE BANDONÉONS
Bandonéon unisonore
d’après Charles et Louis Péguri
Fa#3 La3 Do4
Mi3 Sol3
Fa3
Mi5
Sib5
Sol5
La5
Si5
SolSib3 Do#4 Mi4 4
Mib4 Fa#4 La4 Do5 Mib5
Sol#4
Mib5
Fa#5
Si4
Sib4 Do#5
Si3
Mib3
Re4 Fa4
Re5
Fa5
Do#3
Do3
Re3
Sol#3
Si2
Sol#5
Do1 Mib1 Fa#1
Do#1
Si2 Do3
Mi3
Mi1 Sol1 Sib1 Do#2
La1 Do2 Mib2 Fa#2 Sol#2
Re2
Sib2
Mib3
Fa2
Mi2 Sol2
Fa1
Si0
Sol#1 Si1
La2
Re3
La0
Do#3
Sib0
Re1
Fa3
Mi3
Sib3
La3
Sol#3
Do#4
Si3 Mi4
Re4 La4
Sol#4 Do#5
Si4
Re3
Do3
Do#3
Re3
Mi4
Mib4
Sol#4
Fa#4 Si4
La4 Mi5
Do#5 Mib4
Sol4
Sol#3
Sol3 Sib3
Sib4 Do4
Do5
Fa#3
Mi3
Fa#4
Do#4
Sol3
Fa#3 Si3
La3 Re4
Do4 Sol4
Mi4
Do3
Do#3
Sol5
La5 Sib4
Fa#5 Do5
Mi5
La5
Si5 Fa#5
Sol5
Sib2 Mib3 Fa4
La2 Fa3
Sol#2 Si2
Re5
Sol2
Mib5
Sol#5
Fa5
15
10/0 % 1/1
16 17
2/2
4/4
0/1
2/3 3/4
18
3/3
1/2
9/0 3
1 2
4
0
6/0
8
8/0
2/0 6 7
9
5
4/0
13
7/0
3/0 11 12
*
14
10
5/0
Fa#2
Si1
Sol#1
2/2
Mib2
Do#2
4/4
Sol3
Sol#3
%
Mib3
Fa2
Sib1
3/3
Do2
Sib2
Sib2
Fa2
1/1
Sib2
Sol2
2/3
Do3
Mib2
3/4
Do#2
Fa3
4/0
Fa#1
Sol1
Re2 6/0
La1
1/2
2/0
Sol1
Re2
1
Si2
Do3
3
Re3
Mi3
4
Fa3
Do2
0
Sol2
La2
2
Si2
Fa#2
16
La1
Mi2
5
La2
Si2
7
Mi3
Fa#3
9
Sol#2
Do#3
3/0
Do#3
Re3
8
Mi2
Sol#2
6
Do#1
Mib1
15
Mi1
Re1
5/0
Mi3
Fa#3
11
Si3
Mib3
13
Fa2
Fa#2
14
Fa1
Do1
Sol#3 *
La3
12
Mi2
Si1
10
Bandonéon bisonore traditionnel
à 64 notes +
à 88 notes +
à 142 notes +
à 146 notes
Mi5
Do#5
13
88 et 142
notes
20
TABLATURES DES DIATONIQUES EN SOL/DO
Disposition mg diato trad.
Les diatos à 1 rang md (en Sol) n’ont que les
touches I1 et I2.
Les 2 rangs md ont généralement 8 basses.
Diato Club mg
Les 3 rangs à 7 touches au 3ième ont 8 basses.
Les 3 rangs pleins en ont 8 ou 12.
Dans certaines régions le club est joué après modification de la
touche unisonore II5 en touche bisonore comme au trad.
Le Mélodéon en Sol reprend les touches 1 et 2 à mg, et
le rang I, 1 à 10 à md.
I
II
III Mib3
Do#4
6
Sol#3
4
Mib2
Sol3
3
Sib2
Do#2
2
Sol#2
Sib2
1
Sol#4
Sol4
7
Sib4
Sol#4
8
Mib4
Sib4
9
Sib3
5
Sol#5
Do#5
10 Do4
Si3
6
Sol3
La3
5
Mi3
Fa3
4
Do3
Re3
3
Sol2
Si2
2
Sol#3
Sib3
1
Mi4
Re4
7
Sol4
Fa4
8
Do5
La4
9
Mi5
Si4
10
Mi2
Sol2
1
Sol5
Re5
11 Sol3
Fa#3
6
Re3
Mi3
5
Si2
Do3
4
Sol2
La2
3
Re2
Fa#2
2
Do#3
Mib3
1
Si3
La3
7
Re4
Do4
8
Sol4
Mi4
9
Si4
Fa#4
10
Re5
La4
11
Si1
Mi2
1
Sol5
Do5
12
MI
LA
7
sibM
faM
6
SIb
FA
5
SOL#
SI
SOL
RE
1
doM
solM
4
DO#
FA#
miM
lam
8
solM
reM
2
do7
sol7
4’
sol7
re7
2’
DO
SOL
3
8 basses
Diatonique Club md, 3 rangs Sol/Do, 3ième rang 10 touches,
version 3ième rang 7 touches, le pointillé remplace le continu.
Do4
Si3
6
Sol3
5
Mi3
Fa3
4
Do3
Re3
3
Sol2
Si2
2
Mi2
Sol2
1
Mi4
Re4
7
Sol4
Fa4
8
Do5
La4
9
Mi5
Si4
10
Do2
Fa2
0 Sol1
La1
0
Sol3
Fa#3
6
Re3
Mi3
5
Si2
Do3
4
Sol2
La2
3
Re2
Fa#2
2
Si1
Re2
1
Si3
La3
7
Re4
Do4
8
Sol4
Mi4
9
Si4
Fa#4
10
Re5
Sol4
11
Do#2
Sib2
0
La3
Sib3
6
Do#3
Mib3
4
Fa2
Do#3
3
Sib2
Sol#2
2
La2
Sib2
1
Do#4
Mib4
7
Sib4
Sol#4
8
La4
Sib4
9
Do#2
Mib2
0
Sib3
Sol#3
5
I
II
III
MI
LA
II 2
faM
faM
II 3
FA
FA
II 4
MIb
SIb
II 5
SOL
RE
I 2
doM
solM
I 3
SOL#
SI
I 5
miM
lam
II 1
solM
reM
I 1
mibM
sibM
II 6
sol#M
sim
I 6
DO
SOL
I 4
8 basses
Diatonique Trad md
Version 2 rangs Sol/Do : rang I de 1 à 11, rang II de 1 à 10. Les notes du I1, cercle continu, sont parfois
inversées.
Version 2 rangs + 2 : les touches I1 et II1 (cercle continu) sont répétées au rang III, emplacements 4 et 5.
Version 3 rangs avec altérations (un système parmi d’autres). Les I1 et II1 cercles pointillés remplacent les
cercles continus.
Dans d’autres versions le 3ième rang porte une 3ième tonalité (ici Fa).
21
TABLATURES DES DIATONIQUES EN DO/FA
Disposition mg diato trad.
Les diatos à 1 rang md (en Do) n’ont que les
touches I1 et I2.
Les 2 rangs md ont généralement 8 basses.
Diato Club mg
Les 3 rangs à 7 touches au 3ième ont 8 basses.
Les 3 rangs pleins en ont 8 ou 12.
Dans certaines régions le club est joué après modification de la
touche unisonore II5 en touche bisonore comme au trad.
Le Mélodéon en Do reprend les touches 1 et 2 à mg,
et le rang I, 1 à 10 à md.
I
II
III Sol#4
Fa#4
6
Do#4
4
Sol#3
Do4
3
Mib3
Fa#3
2
Do#3
Mib3
1
Do#5
Do5
7
Mib5
Do#5
8
Lab5
Mib5
9
Mib4
5
Do#6
Fa#5
10 Fa4
Mi4
6
Do4
Re4
5
La3
Sib3
4
Fa3
Sol3
3
Do3
Mi3
2
Do#4
Mib4
1
La4
Sol4
7
Do5
Sib4
8
Fa5
Re5
9
La5
Mi5
10
La2
Do3
1
Do6
Sol5
11 Do4
Si3
6
Sol3
La3
5
Mi3
Fa3
4
Do3
Re3
3
Sol2
Si2
2
Fa#3
Sol#3
1
Mi4
Re4
7
Sol4
Fa4
8
Do5
La4
9
Mi5
Si4
10
Sol5
Re5
11
Mi2
La2
1
Do6
Fa5
12
LA
RE
7
mibM
sibM
6
MIb
SIb
5
DO#
MI
DO
SOL
1
faM
doM
4
FA#
SI
laM
rem
8
doM
solM
2
fa7
do7
4’
do7
sol7
2’
FA
DO
3
8 basses
Diatonique Club md, 3 rangs Do/Fa, 3ième rang 10 touches,
version 3ième rang 7 touches, le pointillé remplace le continu.
Fa4
Mi4
6
Do4
5
La3
Sib3
4
Fa3
Sol3
3
Do3
Mi3
2
La2
Do3
1
La4
Sol4
7
Do5
Sib4
8
Fa5
Re5
9
La5
Mi5
10
Fa2
Sib2
0 Do2
Re2
0
Do4
Si3
6
Sol3
La3
5
Mi3
Fa3
4
Do3
Re3
3
Sol2
Si2
2
Mi2
Sol2
1
Mi4
Re4
7
Sol4
Fa4
8
Do5
La4
9
Mi5
Si4
10
Sol5
Do5
11
Fa#3
Mib3
0
Re4
Mib4
6
Fa#3
Sol#3
4
Sib3
Fa#3
3
Mib3
Do#3
2
Re3
Mib3
1
Fa#4
Sol#4
7
Mib5
Do#5
8
Re5
Mib5
9
Fa#2
Sol#2
0
Mib4
Do#4
5
I
II
III
Diatonique Trad md
Version 2 rangs Do/Fa : rang I de 1 à 11, rang II de 1 à 10. Les notes du I1, cercle continu, sont parfois
inversées.
Version 2 rangs + 2 : les touches I1 et II1 (cercle continu) sont répétées au rang III, emplacements 4 et 5.
Version 3 rangs avec altérations (un système parmi d’autres). Les I1 et II1 cercles pointillés remplacent les
cercles continus.
Dans d’autres versions le 3ième rang porte une 3ième tonalité (ici Sib).
LA
RE
II 2
sibM
sibM
II 3
SIb
SIb
II 4
LAb
MIb
II 5
DO
SOL
I 2
faM
doM
I 3
DO#
MI
I 5
laM
rem
II 1
doM
solM
I 1
labM
mibM
II 6
do#M
mim
I 6
FA
DO
I 4
8 basses
22
TABLATURE DE L’ACCORDÉON À CLAVIER PIANO
TABLATURES DES CHROMATIQUES MAIN DROITE
Principe
Mi2 Do3 Re3 Mi3 Fa3 Sol3 La3 Si3 Do4 Do5 Do6
La disposition des 12 demi-tons sur 3 rangs permet de multiples possibilités.
La plus évidente est assurément celle qui propose le plus court chemin d’un demi-ton à un demi-ton
conjoint placé sur un rang voisin. Le pas suivant rejoint un demi-ton par le plus court chemin sur le
troisième rang.
Chacune des dispositions ci-dessous peut avoir le Do sur l’un des 3 rangs. Au début du XXe siècle,
plusieurs dizaines de dispositions furent inventées, chacune dans les 3 transpositions possibles.
Tessiture de l’accordéon de concert, Mi2 à Do6, 45 notes.
Tessiture standard de l’accordéon piano 3, 4 ou 5 voix, Fa2 à La5, 41 notes.
Tessiture standard de l’accordéon piano à 3 ou 4 voix, Sol2 à Sol5, 37 notes.
Tessiture standard d’accordéon piano 2, 3 ou 4 voix, Sol2 à Mi5, 34 notes.
Tessiture à 2 ou 3 voix, Si2 à Do5, 26 notes.
D’autres dispositions accroissent la longueur des
chemins entre deux demi-tons conjoints, à la 3ième
phase. A titre d’exemple :
3 doigté français
3 4 4 doigté de Gerl en 1890 pour son Handharmonium.
Disposition dite
doigté belge ou
norvégien ou
russe ou
eastern ou
B-Griff,
le Do au rang le plus éloigné.
Il existe aussi, tout comme
l’italien, avec le Do sur les
deux autres rangs.
2
Disposition dite
doigté italien ou
suédois ou
occidental ou
western ou
C-Griff,
si le Do est au rang le
plus proche de la main.
Le Do au rang le plus éloigné
est dit doigté finlandais.
1
II
III
I
D’autres dispositions décalent un rang. Exemples
5 disposition (3) avec le rang I décalé en avant
6 disposition (1) avec le rang III décalé en avant.
5 6
23
TABLATURES DES CHROMATIQUES
Dispositions main droite
Disposition italienne
Disposition md belge
Disposition md finlandaise
Les 3 dispositions de loin les plus fréquentes, montrées ci-dessous, sont en principe à 5 rangs. Les
rangs I et II (le I étant le plus près de la main) sont reproduits à l’identique en IV et V. Cette
organisation est destinée à faciliter soit certains doigtés, soit permettent la transposition à l’identique
(à condition de jouer l’original sur seulement 3 rangs).
De petits instruments, surtout d’étude, sont à 4 ou 3 rangs.
Les chromatiques de type français sont majoritairement à 4 rangs.
En plus des tessitures standard, il en existe de toutes sortes.
Fa#1 La1 Do2 Re#2 Fa#2 La2 Do3 Re#3 Fa#3 La3 Do4 Re#4 Fa#5 La5 Do6 Re#Fa#4 La4 Do4 Re#5 6 Fa#6
Mi1 Sol1 La#1 Do#2 Mi2 Sol2 La#2 Do#3 Mi3 Sol3 La#3 Do#4 Mi4 Sol4 La#4 Do#5 Mi5 Sol5 La#5 Do#6 Mi6 Sol6
Fa1 Sol#1 Si1 Re2 Fa2 Sol#2 Si2 Re3 Fa3 Sol#3 Si3 Re4 Fa4 Sol#4 Si4 Re5 Fa5 Sol#5 Si5 Re6 Fa6
Sol1 La#1 Do#2 Mi2 Sol2 La#2 Do#3 Mi3 Sol3 La#3 Do#4 Mi4 Sol4 La#4 Do# Mi5 Sol5 La#5 Do#6 Sol6
5
Mi6
Fa1 Sol#1 Si1 Re2 Fa2 Sol#2 Si2 Re3 Fa3 Sol#3 Si3 Re4 Fa4 Sol#4 Si4 Re5 Fa5 Sol#5 Si5 Re6 Fa6
Fa#1 La1 Do2 Re#2 Fa#2 La2 Do3 Re#3 Fa#3 La3 Do4 Re#4 Fa#4 La4 Do4 Re#5 Fa#5 La5 Do6 Re#6 Fa#6
Sol1 La#1 Do#2 Mi2 Sol2 La#2 Do#3 Mi3 Sol3 La#3 Do#4 Mi4 Sol4 La#4 Do#5 Mi5 Sol5 La#5 Do#6 Mi6 Sol6
Fa1 Sol#1 Si1 Re2 Fa2 Sol#2 Si2 Re3 Fa3 Sol#3 Si3 Re4 Fa4 Sol#4 Si4 Re5 Fa5 Sol#5 Si5 Re6 Fa6
Mi1 Sol1 La#1 Do#2 Mi2 Sol2 La#2 Do#3 Mi3 Sol3 La#3 Do#4 Mi4 Sol4 La#4 Do# Mi5 Sol5 La#5 Do#6 Sol6
5
Mi6
Fa1 Sol#1 Si1 Re2 Fa2 Sol#2 Si2 Re3 Fa3 Sol#3 Si3 Re4 Fa4 Sol#4 Si4 Re5 Fa5 Sol#5 Si5 Re6 Fa6
Tessiture md des concerts (bayan) Mi1 à Sol6, 64 notes.
Tessiture md des chromatiques internationaux Mi2 à Do#6
Tessiture md des chromatiques français Do#2 à Mi6
Fa#1 La1 Do2 Re#2 Fa#2 La2 Do3 Re#3 Fa#3 La3 Do4 Re#4 Fa#4 La4 Do4 Re#5 Fa#5 La5 Do6 Re#6 Fa#6
Mi1 Sol1 La#1 Do#2 Mi2 Sol2 La#2 Do#3 Mi3 Sol3 La#3 Do#4 Mi4 Sol4 La#4 Do#5 Mi5 Sol5 La#5 Do#6 Mi6 Sol6
Fa1 Sol#1 Si1 Re2 Fa2 Sol#2 Si2 Re3 Fa3 Sol#3 Si3 Re4 Fa4 Sol#4 Si4 Re5 Fa5 Sol#5 Si5 Re6 Fa6
Fa#1 La1 Do2 Re#2 Fa#2 La2 Do3 Re#3 Fa#3 La3 Do4 Re#4 Fa#4 La4 Do4 Re#5 Fa#5 La5 Do6 Re#6 Fa#6
Mi1 Sol1 La#1 Do#2 Mi2 Sol2 La#2 Do#3 Mi3 Sol3 La#3 Do#4 Mi4 Sol4 La#4 Do# Mi5 Sol5 La#5 Do#6
5
Mi6
24
TABLATURES DES CHROMATIQUES MG
Disposition mg belge
Ce clavier mg est surtout utilisé avec le doigté belge à md, le Do sur l’un ou l’autre des 3 rangs.
Mi# La# Re# Sol# Do# Fa# Si Mi La Re Sol Do Fa Sib Mib Lab Reb Solb Dob Fab
Do
M
Do
m
Do
7
Sol
M
Sol
m
Sol
7
Fa
M
Fa
m
Fa
7
Re
M
Re
m
Re
7
Mi
M
Mi
m
Mi
7
Si
M
Si
m
Si
7
La
M
La
m
La
7
Fa#
M
Fa#
m
Fa#
7
Sol#
M
Sol#
m
Sol#
7
Re#
M
Re#
m
Re#
7
Do#
M
Do#
m
Do#
7
La#
M
La#
m
La#
7
Mi#
M
Mi#
m
Mi#
7
Lab
M
Lab
m
Lab
7
Mib
M
Mib
m
Mib
7
Reb
M
Reb
m
Reb
7
Sib
M
Sib
m
Sib
7
Fab
M
Fab
m
Fab
7
Dob
M
Dob
m
Dob
7
Solb
M
Solb
m
Solb
7
Sol# Do# Fa# Si Mi La Re Sol Do Fa Sib Mib Lab Reb Solb Dob Fab Sibb Mlbb Labb
Solx Dox Fax Si# Mi# La# Re# Sol# Do# Fa# Si Mi La Re Sol Do Fa Sib Mib Lab
Disposition mg internationale. SB = standard bass
Disposition mg italienne, troisième rang de basses 5te aug. Variante, troisième rang de basses 3ce min
N’est utilisée que dans les pays francophones.
Sib Fa Do Sol Re La
Do
M
Sol
M
Fa
M
Re
M
Sib
M
Do
m
Sol
m
Fa
m
Re
m
Sib
m
Do
7
Sol
7
Fa
7
Sib
7
La Mi Si Fa# Do#
Lab Mib Sib Fa Do Sol
Do
Do
M
Do
m
Do
7
Mi
Sol#
Sol
Sol
M
Sol
m
Sol
7
Si
Re#
Fa
Fa
M
Fa
m
Fa
7
La
Do#
Re
Re
M
Re
m
Re
7
Fa#
La#
Mi
Mi
M
Mi
m
Mi
7
Sol#
Si#
Si
Si
M
Si
m
Si
7
Re#
Fax
La
La
M
La
m
La
7
Do#
Mi#
Fa#
Fa#
M
Fa#
m
Fa#
7
La#
Dox
Sol#
Sol#
M
Sol#
m
Sol#
7
Si#
Rex
Re#
Re#
M
Re#
m
Re#
7
Fax
Lax
Do#
Do#
M
Do#
m
Do#
7
Mi#
Solx
La#
La#
M
La#
m
La#
7
Dox
Mix
Mi#
Mi#
M
Mi#
m
Mi#
7
Solx
Six
Lab
Lab
M
Lab
m
Lab
7
Do
Mi
Mib
Mib
M
Mib
m
Mib
7
Sol
Si
Reb
Reb
M
Reb
m
Reb
7
Fa
La
Sib
Sib
M
Sib
m
Sib
7
Re
Fa#
Fab
Fab
M
Fab
m
Fab
7
Lab
Do
Dob
Dob
M
Dob
m
Dob
7
Mib
Sol
Solb
Solb
M
Solb
m
Solb
7
Sib
Re
Fab
M
Dob
M
Solb
M
Reb
M
Lab
M
Mib
M
Sib
M
Fab
M
Do
M
Sol
M
Re
M
La
M
Mi
M
Si
M
Fa#
M
Do#
M
Sol#
M
Re#
M
La#
M
Mi#
M
Lab Mib Sib Fa Do Sol Re La Mi Si Fa# Do# Sol# Re# La# Mi# Si# Fax Dox Solx
Fab Dob Solb Reb Lab Mib Sib Fa Do Sol Re La Mi Si Fa# Do# Sol# Re# La# Mi#
Fab
m
Dob
m
Solb
m
Reb
m
Lab
m
Mib
m
Sib
m
Fab
m
Do
m
Sol
m
Re
m
La
m
Mi
m
Si
m
Fa#
m
Do#
m
Sol#
m
Re#
m
La#
m
Mi#
m
Fab
7do
Dob
7do
Solb
7do
Reb
7do
Lab
7do
Mib
7do
Sib
7do
Fab
7do
Do
7do
Sol
7do
Re
7do
La
7do
Mi
7do
Si
7do
Fa#
7do
Do#
7do
Sol#
7do
Re#
7do
La#
7do
Mi#
7do
Fab
7di
Dob
7di
Solb
7di
Reb
7di
Lab
7di
Mib
7di
Sib
7di
Fab
7di
Do
7di
Sol
7di
Re
7di
La
7di
Mi
7di
Si
7di
Fa#
7di
Do#
7di
Sol#
7di
Re#
7di
La#
7di
Mi#
7di
Lab Mib Sib Fa Do Sol Re La Mi Si Fa# Do# Sol# Re# La# Mi# Si# Fax Dox Solx
Fab Dob Solb Reb Lab Mib Sib Fa Do Sol Re La Mi Si Fa# Do# Sol# Re# La# Mi#
Do5 La4 Fa#4 Re#4 Do4 La3 Fa#3 Re#3 Do3 La2 Fa#2 Re#2 Do2 La1 Fa#1 Re#1 Do1 La0 Fa#0
Do5 La4 Fa#4 Re#4 Do4 La3 Fa#3 Re#3 Do3 La2 Fa#2 Re#2 Do2 La1 Fa#1 Re#1 Do1 La0 Fa#0
Do#5 La#4 Sol4 Mi4 Do#4 La#3 Sol3 Mi3 Do#3 La#2 Sol2 Mi2 Do#2 La#1 Sol1 Mi1 Do#1 La#0 Sol0 Mi0
Si4 Sol#4 Fa4 Re4 Si3 Sol#3 Fa3 Re3 Si2 Sol#2 Fa2 Re2 Si1 Sol#1 Fa1 Re1 Si0 Sol#0 Fa0
Dispositions mg 120 basses
Deux rangs diagonaux sont supprimés à chaque extrémité pour les 96 basses.
Les accords de 7dom et 7dim ne contiennent généralement pas la quinte.
Les accords écrits 7 (tout court) sont des 7dom sans fondamentale,
ce qui permet de les utiliser en tant que 7dom ou 7dim.
Disposition mg mélodique
Après déclenchement, les 4 rangs d’accords du clavier international sonnent des notes seules. FB = free bass
En principe, le Do3 du clavier mélodique se trouve sur le même rang diagonal que le Do central du clavier
basses. Certains constructeurs ne respectent pas cette convention.
La disposition mg de l’harmonéon reproduit exclusivement le clavier md, à gros boutons, graves en bas, disposition
italienne ou belge. Ce clavier, sans accords préparés, existe aussi graves en haut à gros ou petits boutons.
25
ACCES A L'INTERIEUR
L'ouverture de la partie étanche se fait en retirant les goupilles dont on voit les têtes sur les caisses le
long du soufflet. Toutes goupilles enlevées, l'instrument se sépare en caisse droite, caisse gauche et
soufflet. Il est utile de repérer les goupilles – en les piquant dans un carton ondulé ou dans une plaque
de polystyrène - car il arrive que leur diamètre varie d'un ou deux dixièmes de mm. Repérer le sens de
montage du soufflet.
Une particulière prudence s'impose pour toute
ouverture d'un instrument équipé d'une
interface midi et/ou d'un microphone, visibles à
leurs prises. Ne séparer caisses et soufflet que
doucement et que le strict nécessaire pour se rendre
compte comment positionner le mieux l'instrument
avant de procéder au débrochage des câbles; qu'il
faut avoir soin de repérer. Lorsqu'il y a câblage à
l'intérieur, il vaut mieux d'abord enlever les
goupilles, l'instrument posé sur le côté gauche, puis
le coucher sur l'arrière pour déconnecter les câbles.
La caisse côté main gauche est normalement munie
de pieds de caisse. L'arrière de l'instrument est le
côté en contact avec le corps du musicien en
position de jeu.
Pour ne pas risquer d'abîmer la carrosserie, il faut
pour retirer ces goupilles, utiliser une assez forte
pince aux mâchoires mordantes; au besoin, y
limer une rainure pour mieux agripper les têtes des
goupilles. Afin de ne pas ovaliser les trous, les
goupilles doivent être tirées et remises droit. Au
remontage il faut légèrement comprimer la caisse
contre le cadre de soufflet pour amener leurs trous
en vis-à-vis. Les goupilles à l'avant de la caisse
gauche sont souvent plus longues que les autres.
Les carrosseries à vernis teintés dans la masse
(vernis opaque), sont très fragiles. Souvent une
écaille se détache autour d'un trou de goupille;
particulièrement près d'une goupille centrale. Faire
attention à récupérer l'écaille afin de la recoller. Si
une écaille est perdue, la réparation se fait avec les
vernis et colorants utilisés par le fabricant de
l'instrument.
Au lieu de se dépanner avec une pointe, clou ou
vis, en cas de perte d'une goupille, il vaut mieux en
demander de mêmes dimensions à un réparateur
spécialiste; elles ne coûtent pas cher et cela évite
des travaux fastidieux pour rétablir un état correct.
Lorsqu'une goupille a tendance à sortir sous la seule pression d'air du soufflet, il faut démonter
celui-ci, repercer le trou du cadre à un diamètre plus grand (5 à 7 mm), y introduire en la collant, une
cheville en bois dur et après durcissement de la colle, araser. Le trou du cadre est repercé au diamètre
de la goupille, l'instrument fermé, toutes autres goupilles mises. Un travail parfait exige les mêmes
opérations avec le trou de la caisse, mais afin de ne pas endommager la carrosserie il faut y pratiquer
un perçage borgne, ce qui est beaucoup plus délicat.
Certains instruments sont fermés par des vis. Il est prudent de les repérer pour les remettre au même
endroit. D’autres instruments sont fermés par des verrous leviers, ou encore des verrous tournants, etc.
Quelques modèles d’une grande marque étaient fermés par des leviers invisibles depuis l’extérieur.
Caisse md
Soufflet avec
cadre
Caisse mg
sommiers
visibles
Câblage interne avec borniers
Goupilles
26
Dans ce cas il faut d’abord enlever le couvre-notes, basculer ensuite deux leviers. Lors du remontage il
faut faire attention à bien engager le bord de caisse arrière dans sa rainure. La caisse mg est parfois
dévissée par les vis tenant aussi les pieds de caisse. Dans d’autres cas, la caisse mg peut être enlevée
par dévissage ou débrayage par l’intérieur du soufflet. Auquel cas il faut évidemment ouvrir d’abord le
côté md.
Pour accéder à la mécanique main droite, il faut enlever la grille ajourée contrecollée de gaze, le
couvre-notes. Bien des systèmes de fermeture ont trouvé application, mais aujourd'hui les
constructeurs se contentent de les fixer par des petites vis à bois. Au remontage, ces vis sont
facilement serrées trop fort, et tournent à vide. Dans ce cas, il faut les remplacer par des vis plus
longues ou à plus fort diamètre.
Une ou deux trappes, fixées par des vis, donnent accès à l'arrière du clavier. La table de clavier est
vissée de même. Dans le cas d'un clavier à boutons champignons, il est indispensable de les dévisser
tous. Il existe des outils spéciaux pour cette manipulation. Les tables de clavier à boutons piston ne
nécessitent pas cette opération. Les claviers pianos n'ont pas de trappe arrière. D'anciens accordéons
chromatiques et certains actuels diatoniques n'ont pas de trappe arrière; la mécanique devient
accessible par le démontage du clavier en entier. Il tient par deux grosses vis, dont les têtes sont à
l'intérieur des caisses.
Pour accéder à la mécanique main gauche, il faut d'abord dévisser la courroie au moyen de sa
molette de réglage, qui se trouve à quelques exceptions près, sur le haut de la caisse. Ensuite dévisser
et enlever le couvercle. Parfois, les vis de fixation des pieds de caisse, servent aussi de blocage de
couvercle. Naguère existaient d’autres systèmes, notamment autoblocants.
DIMENSIONS
hauteur
largeur, en position fermée
profondeur
derrière
devant
27
SOUFFLET
Les dimensions hauteur et profondeur sont égales à celles des
caisses, par 5 mm. Le nombre de plis varie de dix à vingt. La
profondeur est de 22, 25, 28, 30, 32, quasi standard 35, 38, ou
40 mm. La matière de base est un carton spécial, haute
résistance au pliage, d'environ 0,7 mm d'épaisseur.
Le pliage des 4 feuilles de carton nécessaires (1) pour un
soufflet, est effectué dans son sens de fabrication. Les plis sont
parallèles aux fibres de bois du carton. Un demi losange
(triangle) est découpé à chaque extrémité de pli, une pointe sur
l'arête intérieure, deux pointes sur les arêtes extérieures. Les plis
de la feuille de carton, ramassés sur eux-mêmes, les coins à
angles aigus (arêtes extérieures) sont arrondis selon un même
rayon par soufflet. Ce rayon est légèrement inférieur au rayon
du coin métallique qui viendra protéger les coins du carton.
Les 4 cartons sont assemblés en collant des petits bouts de tissu
fort (2) sur ces coins arrondis. A ce stade, le soufflet a déjà sa
forme générale. Les trous formés aux coins du soufflet par les
découpes en losange sont recouverts, en les collant, par des
pièces en fine peau de chèvre ou de mouton (basane) (3) de
dimensions légèrement plus grandes que la découpe du carton.
Un tissu (4) de divers coloris (du papier pour les soufflets
économiques) est encollé sur le carton. Des découpes en forme
de triangle sont pratiquées aux coins.
Les arêtes extérieures sont recouvertes à leurs extrémités, par
un coin métallique (5), courbé selon un rayon peu supérieur à
celui de la découpe du carton. Neuf diamètres sont en usage: 6,
8, 10, 12, 16, 20, 24, 30 et 36 mm.
Pour finir, les arêtes extérieures, plus rarement aussi les
intérieures, sont encollées sur toute leur longueur par un fort
tissu de calicot (6) enduit, de différents coloris (bordure).
Le soufflet est ensuite replié sur lui-même, et les cadres sont
collés à ses deux côtés ouverts. S'ils sont en bois, on utilise de la
colle à bois, néoprène ou mastic silicone; on laisse sous presse
24 heures.
Cadres
Il existe 2 types de cadre. Le type de base est à épaulement
extérieur (7), joint collé au cadre, visible à l’extérieur. Le joint
est très rarement collé à l’intérieur, sur la caisse (8).
L'autre, sans épaulement, entre entièrement dans la caisse (10).
Le soufflet rejoint le cadre le plus souvent par un pli extérieur,
aussi parfois par un pli intérieur (9). Ce type de cadre n’est
guère utilisé que pour les chromatiques type français. Les joints
sont collés à la caisse. Ils permettent le rebordurage sans
décollage des cadres de soufflet (voir plus loin).
Des cadres de soufflet en bois, fendus ou brisés, se recollent
sous presse avec de la colle à bois. L'usage de vis, clous,
agrafes etc, est à proscrire. Les cadres en matière plastique
déformés, sont à jeter.
Lorsque le joint s’est affaissé ou autrement détérioré – perte
d’air décelable en passant la bouche tout autour de la ligne
caisse soufflet sous pression – il faut le remplacer par un joint
caisse
cadre
joint
cadre sans
épaulement
pli extérieur
1
2
5
3
6
4
7
9 8
10
28
neuf en matière expansée mais à bulles serrées, qu’il y a tout intérêt à se procurer auprès d’un
réparateur spécialiste. Cela évite des déboires avec les joints pour huisseries et autres joints au
goudron inventés par d’astucieux bricoleurs1. Ils existent en plusieurs épaisseurs et largeurs, avec ou
sans adhésif double-face contrecollé.
Après arrachage et nettoyage des restants du vieux joint, il faut éventuellement lisser l’emplacement
au ciseau à bois. Le recollage du nouveau joint à double-face ne pose aucun problème. Eviter
d’allonger le joint en tirant dessus, il vaut mieux l’appliquer sans contrainte aucune.
Les coins sont en arrondi le plus large possible pour éviter tout pli. Ne pas découper le joint aux coins,
cela multiplierait les possibilités de fuite. Les bouts doivent se joindre exactement. Certains les
coupent à angle droit, d’autres en biseau. Le joint sans double-face peut être collé à la néoprène en
veillant à ce que la couche de colle soit bien uniforme, mais le mieux est d’appliquer un double-face
sur l’emplacement du cadre ou de la caisse, le recouper au cutter à la largeur du joint, puis d’appliquer
celui-ci.
Rebordurage
Lorsque les bandes de calicot sont usées derrière et dessous le soufflet, il faut procéder à un
rebordurage, de ces deux côtés seulement ou des quatre. D'abord on enlève les anciennes bandes, qui
souvent, se laissent arracher facilement. Quand ce n'est pas le cas, on peut soit enlever avec beaucoup
de patience les débris à l'aide de pincettes et de papier abrasif, ou bien, si l'on n'est pas trop difficile,
rebordurer par dessus les débris des anciennes bandes. Il est déconseillé d'utiliser des solvants pour
décoller les bandes. Celles-ci ont probablement été fixées avec la même colle que le tissu et les coins
de peau. Le solvant qui décolle les bandes, décollerait aussi peaux et tissu.
Les fabricants garnissent leurs soufflets de bordures de largeur 19 mm. Se procurer pour le
rebordurage des bandes de 24 mm. Pour un facile positionnement exact, les coins métalliques sont
pourvus de petits traits. S'ils ne le sont pas, on peut facilement en mettre, le soufflet replié, avec une
règle et un cutter. Les bandes sont à découper à égales longueurs, et si elles comportent un motif, elles
doivent être montées les unes après les autres selon la découpe, sans les mélanger. La colle la plus
simple à utiliser est une colle à tissu mural. Elle adhère suffisamment, permet un exact positionnement
ou repositionnement et permet un arrachage ultérieur.
Essuyer les excès de colle avec un chiffon humide. Toutes
les colles exigent un travail rapide et néanmoins précis.
La mise en place des bordures n’est possible qu’avec un
certain écartement des plis. Le système le plus simple et le
plus efficace consiste en des ronds Ø 6 mm, rainurés, de
bois servant à faire des chevilles. Leur pose et leur
enlèvement rapides, permettent d’ajuster au plus près les
extrémités des bordures. Ce procédé est applicable avec ou
sans les cadres.
Les cadres à épaulement extérieur doivent être séparés du
soufflet pour le rebordurage des plis extrêmes.
Cette découpe se pratique avec un cutter ou un couteau bien aiguisé. Une certaine habileté est
nécessaire afin de ne pas enlever trop de carton au dernier pli et pour ne pas enlever du bois au cadre.
Si le carton du dernier pli a été endommagé lors de cette opération, il faut le réparer en contrecollant
un carton mince, genre bristol faute de mieux. Si les dommages sont importants, il faut songer à
sacrifier un pli, mais non pas avant de s'être assuré que les sommiers de la main gauche ne butent pas
contre ceux de la main droite, soufflet fermé.
Travaux divers sur le soufflet
Il arrive que des coins métalliques soient brisés. Dans ce cas il vaut mieux enlever toutes les bandes et
tous les coins, puis remettre des coins neufs et procéder à un rebordurage complet. Les coins s'enlèvent
plus ou moins facilement; avec un tournevis, par exemple. Se procurer des neufs de même rayon et les
1 J’ai vécu les joints au goudron et autres matières, exigeant ensuite un découpage du soufflet et un long et pénible nettoyage.
29
poser en les serrant légèrement avec une pince plate et large. Au préalable, une goutte de néoprène
peut être mise dans la fente du coin. Il faut bien entendu, veiller à leur exact alignement.
Quand un coin métallique s'est détaché depuis longtemps, le coin découvert en tissu, peau et carton
peut s'être avachi. Même avec beaucoup de patience, il n'est pas toujours possible de remettre en état
sans que cela soit invisible.
Les peaux des coins restent étanches beaucoup plus longtemps qu'on ne le croit communément. Dans
un endroit obscur et avec une lampe de poche ou une baladeuse à l'intérieur du soufflet, on peut rendre
visibles d'éventuels trous. Il y a lieu de les obstruer par l'intérieur avec des petits bouts de basane
collés à la néoprène ou au mastic silicone. Prendre des précautions pour ne pas entrecoller des plis;
protéger avec des pièces de polyéthylène (sacs de supermarché).
Pour remplacer une peau de coin, il faut décoller les bordures, les coins métalliques, le tissu
recouvrant les bords de la peau, puis la peau elle-même. Ensuite recoller le tout. Ces manipulations ne
devraient se justifier que dans des cas de restaurations d'instruments anciens.
Si l'on veut récupérer le carton d'un vieux soufflet pour le remonter à neuf, le plus facile est de le
tremper dans une bassine d'eau tiède. Au bout de 10 minutes à un 1/4 d'heure, après avoir enlevé les
coins métalliques, les peaux et tissus s'arrachent sans effort. Nettoyer les cartons dans de l'eau propre,
puis mettre à sécher.
Un soufflet percé accidentellement, peut être réparé en collant par dessus les dommages, un fort tissu,
depuis l'intérieur.
Lors du collage des cadres au soufflet, il est prudent de glisser des bouts de papier fort à l'intérieur des
coins des plis extrêmes, afin que la colle, qui à ces endroits doit nécessairement être étalée assez
épaisse, ne déborde et ne colle ces plis depuis l'intérieur. On peut utiliser de la colle à bois, de la
néoprène, du mastic silicone, en tout cas, laisser sous presse (deux plateaux de bois assez épais tenus
par des serre-joints ou au moins alourdis par un poids d’environ 10 kg) 24 h. Après séchage, étaler un
filet de colle à l'angle intérieur cadre-soufflet.
COURROIE MG
Les courroies mg existent en plusieurs longueurs, plusieurs largeurs, plusieurs matières. Bien qu’elles
soient souvent disponibles avec la tige filetée et l’étrier à chaque extrémité, il faut les recouper à la
dimension exacte requise. Défaire l’une ou l’autre (ou les deux, pour que la garniture soit au milieu)
des quincailleries au moyen d’un chasse-clou, recouper au cutter, percer des trous et riveter (11).
Une barre de tige filetée peut être provisoirement remplacée par un fil de fer 2 mm (12). Replier les
extrémités en attendant de remplacer par une barre de 2,5 mm et de mater la tête de la tige filetée. Il
existe plusieurs pas de filets, et plusieurs sortes d’étriers ! Ne pas jeter une courroie usée. Le
réparateur peut avoir besoin de récupérer les quincailleries.
Les crochets des instruments soumis aux bellow shakes fréquents, se détachent assez couramment. On
peut les remettre avec des vis plus fortes, mais il vaut mieux retenir l’étrier au moyen d’un fort crochet
fixé par des vis métal et écrous avec rondelles, à travers la table.
Etrier
Embout
tige fileté
barre d’arrêCrochet t
Crochet à fixation table
Rivet tubulaire nickelé
3,2 x 8,3 mm
11
12
30
CAISSES
Les caisses sont aussi appelées boîtiers, coques, caissons, etc. Bien qu'il y ait eu, et qu'il y ait toujours,
des instruments dont les caisses sont en alliages de métaux légers, en matières de synthèse telles le
polyuréthane, abs, fibre de carbone, et autres, plus de neuf accordéons sur dix sont en bois, massif ou
contreplaqué.
Les caisses d’accordéon sont conçues pour former, avec les tables et le soufflet, un volume étanche.
Elles sont le support des mécaniques et des musiques, soit directement soit indirectement par la table.
Leur forme doit être agréable à la vue et faciliter au maximum le jeu de l’accordéoniste. Le poids doit
être le plus réduit possible tout en assurant une résistance mécanique suffisante. La sonorité de
l’instrument aussi, est en rapport direct avec la qualité, masse, densité et structure de l’essence de bois
choisi.
Les techniques d’usinage sont celles de l’ébénisterie. L’importance acoustique des caisses étant de
mieux en mieux perçue, certains artisans intègrent de plus en plus des procédés de lutherie.
Le concepteur d’un instrument à anches libres et soufflet manuel doit faire un premier choix
concernant l’ordonnancement fonctionnel des caisses. Celles-ci doivent permettre une mise en place
correcte des différents organes de l’instrument, un accès facile pour les réparations et l’accordage. La
caisse peut consister en deux parties séparées par la table, comme pour le bandonéon. Les caisses des
accordéons dérivés du diatonique viennois intègrent la table. Anciennement, la tassetière md était
rajoutée à la caisse. Deux vis accessibles par l’intérieur permettaient de détacher le clavier md.
Aujourd’hui les caisses md sont monoblocs.
Les différentes pièces sont assemblées par collage. Les coins sont arrondis ensuite. Le ponçage
termine la partie ébénisterie.
Les caisses en bois, avec plus ou moins de marqueterie, sont vernies. Le plus souvent, elles sont
recouvertes par une feuille de celluloïd, ou un dérivé, de couleur unie ou marbrée ou autre. Le
celluloïd collé au bois, augmente la solidité mécanique de la caisse tout en garantissant une meilleure
résistance aux chocs, rayures, etc.
Depuis quelques années beaucoup de caisses sont enduites de vernis de synthèse comme le
polyuréthane, par exemple. Ces vernis (appelées peintures) permettent des colorations quasi
individuelles.
Caisse md piano
La tassetière est à fond plein.
La surface supérieure des touches
forme la devanture.
S’y ajoute un couvre-notes.
Caisse md chromatique
La tassetière est creuse, fermée
à l’arrière par une trappe.
Une table à gradins
ferme par devant.
S’y ajoute un couvre-notes.
Caisse mg commune
La table de clavier mg est vissée
à la paroi avant de la caisse.
Un capot couvre l’ensemble
de la mécanique.
440 880 1320 1760 2200 2640 3080 3520 3960 4400 4840 5280 5720 6160 6600 7040 7480 Hz
Deux caisses différentes, même plaquette, même sommier. Trait continu caisse A, trait pointillé caisse B.
50
60
dB
31
CARROSSERIE
Une marqueterie plus ou moins sophistiquée est appliquée sur les diatoniques folk. Ils sont ensuite
recouverts de vernis transparents.
Pour les autres accordéons, une feuille de celluloïd d’une épaisseur de 0,6 à 1 mm est trempée dans un
bain d’acétone pendant quelques minutes. Le but étant de ramollir le celluloïd suffisamment pour être
plié sur la caisse, épousant étroitement toutes ses formes. Afin que la feuille soit manipulable il faut la
laisser sécher pendant le temps nécessaire au ressuyage de la surface. Ensuite elle est enduite d’une
colle spéciale et appliquée. Ultérieurement le celluloïd est lissé au couteau, puis imbibé légèrement
d’acétone. Après séchage complet, il est poncé au papier abrasif grain 120 puis 180. Parfois il est
réimbibé d’acétone. La phase finale est le polissage puis le lustrage à la brosse rotative enduite d’une
résine spéciale.
Le celluloïd est nettoyé avec des produits pour l’entretien des matières plastiques. Il est prudent de
procéder à des essais sur le dessous des caisses. Surtout ne jamais utiliser de l’acétone ou apparenté.
Des rayures peu profondes sont effacées à la brosse rotative à toile de lin. Plus profondes, elles
nécessitent un ponçage au papier abrasif. Des fissures peuvent être colmatées avec du celluloïd dissous
dans de l’acétone.
Le vernissage est pratiqué au pistolet à air comprimé. Il existe plusieurs modes opératoires. L’un
d’eux consiste à boucheporer le bois avec un mastic polyester pour carrosserie. Après ponçage la
caisse reçoit une ou plusieurs couches de fond, vernis polyuréthane blanc. Des vernis transparents
contenant les matières colorées sont appliqués ensuite. Un saupoudrage de paillettes peut avoir lieu.
Plusieurs couches transparentes sans charge aucune sont appliquées pour finir.
Les vernis sont nettoyés avec des produits pour matières plastiques. Procéder à des essais au préalable.
Des écailles détachées sont recollées à la colle néoprène. S’il faut procéder à des retouches, il y a lieu
d’utiliser les vernis, catalyseurs et colorants d’origine.
COUVRE-NOTES
En général, le couvre-note est en aluminium replié sur 3 côtés. Il est ajouré à la presse, fraisage
numérique, parfois à la scie manuelle, etc., puis recouvert de celluloïd. Les accordéons de type
français possèdent des couvre-notes en inox nickelé ou laiton chromé. L’ajourage avant nickelage ou
chromage est fait soit à la main, soit à la presse, à découpe laser ou encore dans des bains
électrolytiques ou au perchlorure de fer.
Les ajourages doivent être suffisamment importants pour ne pas provoquer un effet de sourdine.
Certains sont étudiés en vue d'un effet de résonance. D’autres sont mal conçus et couvrent un rang de
soupapes et laissent libre le rang voisin faisant partie des mêmes voix.
Couvre-notes de
chromatique
international
Couvre-notes de
chromatique type
français
Trappe arrière de
clavier.
Capot mg
32
TABLES
La table est la pièce intermédiaire entre la musique à l’intérieur et la mécanique à l’extérieur. Elle est
soit indépendante de la caisse (bandonéon) ou en fait intégralement partie (accordéon). Le nom
souvent donné de table d’harmonie ou table de résonance, par analogie au violon et au piano, est
discutable. Elle ne joue pas du tout le rôle acoustique de diffuseur sonore. Les nombreux orifices qui y
sont percés ont néanmoins une implication acoustique en ce qu’ils sont des prolongements des cases
sonores des sommiers. En tant qu’ajutages de ces dernières, leurs dimensions ont une certaine
importance.
Traditionnellement en bois, les tables sont aujourd’hui majoritairement en aluminium. Les orifices
sont découpés à la presse.
CONTRE-TABLES
La contre-table est un plat d’aluminium, pourvu des mêmes orifices que la table et rainuré par fraisage
aux dimensions des coulisses de registres. Elle est vissée à la table, recouverte d’une peau formant
joint contre la semelle de sommier.
Lorsqu’il est nécessaire de démonter une
contre-table – coulisse grippée par un corps
étranger, par exemple – il faut repérer les
coulisses. Ces dernières en aluminium,
plient facilement. Elles ne peuvent être
redressées qu’avec beaucoup d’habileté.
Table
Coulisses de registre
Contre-table
Semelle de sommier
Accordéon à boîte de résonance,
ouvert, sommiers visibles.
Mg avec sommiers
Md sommiers de la boîte
sommiers directs
Table, bois, alu
Contre-table alu,
rainures
Joint
Sommier
33
CLAVIERS et MECANIQUES MD
Les claviers md des chromatiques comportent en général 5 rangs. Les rangs IV et V étant
respectivement les répliques des rangs I et II. Certains instruments à 2 voix md n’ont que 3 rangs. Le
chromatique type français est majoritairement à 4 rangs. La version du chromatique international, dite
balkan – essentiellement joué en Serbie – est à 6 rangs ; le VI étant la réplique du III.
Les leviers des rangs I, II, III sont montés sur un axe commun. Les rangs suivants sont sur un second
axe. D’autres dispositions existent.
Les boutons sont soit rentrants (boutons pistons, - crayons, - sonnette) à table plate, soit de forme
champignons à table à gradins.
La table plate n’est plus guère utilisée que pour des diatoniques. Les inconvénients sont le mauvais
guidage latéral, le bruit en fin de course, le risque d’accrochage du bouton sous la table.
Le clavier à gradins est de par la conception, plus rigide. Des
tampons de feutre sous l’épaulement du bouton, amortissent le
bruit de fin de course. Feutre, peau ou pièces plastiques,
amortissent le bruit de frottement latéral. Les boutons
champignons sont vissés sur le piston. Le piston est emmanché
sur l’extrémité du levier métallique. Sont utilisés deux sortes de
boutons champignons, les standards pour le chromatique
international et les cerclés pour le type français.
L’écartement dans le rang est en général 19
mm. Un peu moins pour les concert 18 mm,
un peu plus dans des pays scandinaves et
pour certains instruments à caisse piano 20
mm. Les rangs des tables à gradins sont
espacés de 15 mm, ceux des tables plates 16
mm. La hauteur des gradins varie de 2 à 5
mm, plus généralement 3 à 4 mm. La course
est de 4 à 5 mm.
Les 3 rangs de boutons des 2
voix md sont souvent directs.
Les 3 voix et plus, ont un rang
dont le levier attaque un levier
complémentaire (14). C’est soit
le rang II soit le rang III. Les
rangs IV et V sont reliés aux
leviers des rangs I et II au
moyen d’une bielle, sur l’un
(13) ou l’autre (15) des bras de
celui-ci.
113 4
Accordéon à 3 rangs 2 voix
Accordéon à 4 rangs 3 voix.
Le levier complémentaire, ici au rang III, peut être au rang II.
15
Accordéon à 4 rangs, boîte de résonance, 3 ou 4 voix
34
Anciennement les leviers étaient en bois et tige ronde d’acier (16). Aujourd’hui les leviers sont le plus
souvent en aluminium plat (17)(18), parfois en acier plat (19), rarement en tige ronde d’aluminium.
Les soupapes sont en bois, aluminium ou plastique. Il existe une multitude de systèmes de fixation des
soupapes aux leviers. Les plus courants sont les (20) et (21).
Les soupapes des leviers (16) (17) sont en bois, (18) en plastique, collées à la cire (silicone ou autre)
au levier. La soupape (21) en aluminium et embout plastique est simplement emmanchée sur le levier.
D’autres soupapes en plastique sont reliées au levier par une tige très fine, d’autres encore le sont par
une boule (19) permettant de facilement positionner la soupape par rapport à l’orifice sonore.
Un des principaux critères de qualité d’un accordéon est sa compression. Celle-ci dépend finalement
essentiellement de la bonne fermeture des soupapes. Le support de la soupape ne doit pas se déformer.
La fixation doit permettre l’ajustage précis à la table. La garniture de feutre ne doit être ni trop molle
ni trop dure. La peau est d’une qualité spéciale.
Le feutre s’affaissant, la peau durcissant, il faut procéder à leur renouvellement au bout de 15 à 20 ans.
Certains instruments permettent le démontage des soupapes sans démonter les leviers, d’autres exigent
une dépose complète de la mécanique, d’autres une dépose partielle. Il faut repérer tous les éléments,
leviers, soupapes, ressorts et autres pièces.
Les leviers sont soit directement fichés sur un axe métallique (16) (17), soit – pour les instruments de
qualité – par l’intermédiaire d’un palier, bronze ou laiton (19)(18). Avant de sortir l’axe, il faut
décrocher tous les ressorts. L’extrémité de l’axe est cachée sous une capsule vissée ou sous un rond de
celluloïd collé, qu’il faut faire sauter avec un ciseau à bois, sans abîmer la carrosserie autour. Avant de
pouvoir être retiré avec une forte pince, il faut bouger l’axe de quelques 2 cm en agissant avec une
pince à bouts effilés par dessous le clavier, trappe arrière enlevée. Sur certains pianos, l’inaccessibilité
de l’axe oblige à agrandir le trou autour de son extrémité, afin de pouvoir l’agripper. Avant remise en
place, l’axe doit être nettoyé, toute trace d’éraflure par la pince doit être poncée.
Les garnitures sont enlevées complètement. Les restants de colle et feutre sont enlevés au papier
abrasif (ponceuse à bande). Les soupapes sont posées sur un adhésif double face, puis sur le feutre
d’une garniture (feutre et peau) qu’on s’est procurée auprès d’un spécialiste.
16 21
17
19
18
20
Peau
Feutre
35
Après remontage il faut procéder à l’ajustage des soupapes. Le but est que la peau repose parfaitement
à plat sur les orifices de la table. Un débordement minimal, si possible 1 mm, facilite l’étanchéité.
Il est illusoire de vouloir trouver exactement la même épaisseur de garniture qu’à l’origine. Par
conséquent, il faut ajuster les leviers de manière à pouvoir correctement présenter les soupapes à leurs
orifices. Cet ajustage est pratiqué avec des outils que la plupart des réparateurs se confectionnent euxmêmes.
Il vaut mieux changer les ressorts à cette occasion. A la longue, les ressorts fatiguent. Les retendre ne
permet qu’une amélioration passagère. Les ressorts de qualité subissent divers traitements après
usinage, garantissant des longévités considérables.
Outils d’ajustage de leviers md.
La pince universelle à gauche est munie d’une dent conique sur chaque mâchoire. Un levier en alu plat
peut être dévié en serrant les dents l’une contre l’autre. Au milieu, des fers carrés à mâchoires diverses
servent à plier des leviers de toutes formes et tout métal. A droite un autre outil courant à plier des
leviers. Il en existe bien d’autres. Il arrive que le réparateur en fabrique qui ne servent qu’à une
occasion unique sur un instrument rare.
Lors des révisions, le serrage des boutons champignons md et mg doit
être vérifié.
Suite à un changement de boutons – dimensions, couleurs… - il faut
procéder au réalignement. Pour éviter celui-ci après dépose des boutons
pour raison technique, il faut avoir soin de les repérer et remonter aux
mêmes emplacements. Placer plusieurs bandes de double-adhésif sur un
plateau et y déposer les boutons dans l’ordre du démontage.
Il existe des pinces spéciales pour visser et dévisser les boutons
champignons, un gros modèle pour la md et un petit pour la mg. La force
de la tenue du bouton est réglable.
Les rondelles de feutre amortisseur existent en plusieurs couleurs et
épaisseurs. Veiller à n’avoir qu’une seule épaisseur sur un clavier.
Lorsqu’un bouton ne tient plus dans le piston pour cause de filetage
abîmé, il faut glisser une extrémité de cure-dent dans le trou pour créer un
effet de cheville.
Lorsque la vis d’un bouton est cassée en place, il faut repercer un
nouveau trou à côté (Ø de vis – 20% = Ø de perce). Le bouton,
forcément hors alignement, devra obligatoirement être ajusté dans les 3
sens.
Désalignements les plus fréquents. Dans tous les cas il faut s’abstenir
d’agir sur les bras de leviers côté soupape, sinon il faudra réajuster cellesci.
(27) Bouton trop haut ou trop bas. Agir avec les outils (22), (23) ou (25).
(29) Piston de travers. Agir avec le (25) près du piston.
(28) Ensemble piston bouton désaligné dans le rang. Agir avec (25) le
plus éloigné possible du piston.
(30) Vis de bouton tordue, ou perce de piston en biais. Redresser le
bouton au moyen de la pince (26), si la déformation n’est pas trop
importante, sinon agir comme avec (29).
22
223 4
25
Bouton à vis
Feutre
Piston
Levier
L’extrémité du
levier est soit
repliée, soit
matée.
26
36
L’ajustage propre du clavier demande
un bon coup d’oeil et beaucoup
d’adresse.
Les pistons ne doivent pas frotter
contre la table. Les actions ci-dessus
sont le plus souvent à combiner entre
elles.
La déformation du support de bouton est encore assez fréquente, due à l’accrochage des courroies lors
de la mise en étui, ou lors de la sortie de l’étui. Parfois il suffit de redresser le bouton à la main,
d’autres fois il faut dévisser la trappe arrière afin de remettre en état. C’est l’extrémité du levier en
aluminium qui est pliée. Il y a risque de casse.
Dans ce cas, le piston peut être fixé au levier au moyen d’une
bride en laiton épaisseur 0,3 mm. Percer 2 trous et mater 2
rivets aluminium, type ergot de poussoir mg. Percer un trou à
travers bride et piston, enfiler un fil de fer. Le piston est collé à
la bride avec de la cyanoacrylate. Cette intervention est souvent
possible sans démontage des leviers.
Claviers pianos
Les touches pianos sont soit directement fichées sur un axe, soit par l’intermédiaire d’un palier. Il
existe beaucoup de systèmes dont le but est de pouvoir démonter les touches individuellement.
Le (31) montre une touche dont le support aluminium est formé de manière à ce que l’axe soit pris
entre les deux ergots. Le ressort maintient la touche. L’ergot avant sert aussi de guide. Pour démonter
il suffit de décrocher le ressort - à l’aide d’un outil qu’on peut confectionner dans une tige ronde
d’acier, en aplatissant un bout, puis y scier une encoche - et de lever la touche.
Le système (32) exige un râtelier spécial. La touche est fixée au moyen d’une vis à ressort qu’il faut
enfoncer puis tourner, à l’aide d’un tournevis.
Un autre système assez courant – non représenté - est conçu de manière à ce que la touche soit arrêtée
par une cale (visible), qu’il suffit d’enlever avec une pince.
Outre les disfonctionnements communs avec les claviers boutons, les pianos ont des dessus-de-touche
qui se décollent. Recoller à la néoprène. Après usage très long, le jeu de la touche sur son axe
s’agrandit, la touche peut sauter de son guide. Coller des épaisseurs adéquates de film plastique dure
contre les flancs du levier de la touche.
31
32
Bloc guide
du levier
27
29
28
30
37
CLAVIERS et MECANIQUES MG
Les claviers mg sont à table plate et boutons pistons, sauf les chromatiques types français, qui sont à
gradins et champignons.
Les écartements dans le rang varient de 14 à 15 mm. L’entre rang est presque toujours de 10 mm. La
course est d’environ 6 mm.
Les mécaniques d’apparence compliquée, consistent en plusieurs éléments fonctionnels permettant
d’actionner les basses et les accords préprogrammés.
La construction traditionnelle est à 3 éléments. Le bouton (piston) est fiché sur une tige alu, ronde à
l’extrémité table et plate à l’autre. Ce poussoir est logé dans un râtelier-guide en bois. La partie plate
du poussoir est munie de 3 ou 4 ergots, rivets en aluminium. Ceux-ci entraînent des bras de rouleaux.
Il y a 12 rouleaux (ou collecteurs) pour les basses et 12 pour les accords. Chaque rouleau porte un bras
qui actionne une soupape. (p 38, 39)
Lorsque est enfoncé un poussoir des basses, le rouleau correspondant soulève la soupape des deux
8ves les plus graves. Un prolongement sur la soupape des basses entraîne la soupape des accords.
Lorsque est enfoncé un poussoir des accords, 3 rouleaux sont actionnés, ouvrant chacun une soupape
des accords.
Cette conception est majoritaire aujourd’hui. Ses avantages sont l’économie de pièces et la précision.
Ses inconvénients sont le montage et le démontage plus fastidieux, car ils s’effectuent pièce par pièce.
D’autres concepts permettent des démontages en bloc.
La panne fréquente est le blocage de poussoir. Il peut être occasionné par un choc sur le bouton
correspondant. Il faut réajuster le poussoir au niveau de la table. Si on n’y parvient pas, il faut
démonter le poussoir en question et un autre du même rang. L’accidenté est à dresser conformément
au deuxième démonté.
Pour démonter, il faut dévisser la règle de
verrouillage du râtelier, puis soulever le
poussoir et le sortir par l’orifice de la
table. Si ce n’est possible, il faut dévisser
le bouton champignon s’il y a lieu, puis
sortir en arrière. Pour les rangs d’accords
III et IV, il faut en plus enlever la
séparation des poussoirs.
Il est extrêmement rare que le poussoir
bloque dans le râtelier. Quand ce serait le
cas, vérifier si le bois n’est pas éclaté, par
une vis trop grosse par ex.
Parfois ce sont des pistons fendus ou
éclatés qui bloquent. Démonter et
changer.
Il arrive que des bras de rouleaux sautent
par dessus des ergots de poussoirs. Il faut
les remettre en place sans pliage aucun.
En cas de pli, il faut démonter le poussoir
pour le redresser. Si le bras est plié, il
faut le réajuster en tenant compte des
autres bras sur le même rouleau.
La regarniture des soupapes mg exige le
démontage complet de la mécanique.
Tout comme pour la md, il faut réajuster
les leviers.
écarter poussoir
et bras sans
imprimer de
pli, ni à l’un
ni à
l’autre
ergot
Languette de
séparation des
poussoirs
Râtelier-guide
Règle de
verrouillage
Poussoirs
Table mg
Position
défectueuse
d’un bras de
rouleau
38
MECANIQUE MG BASSES STANDARD TRADITIONNELLE
Schéma de principe
Conception à 3 éléments : poussoir,
rouleau sélecteur, levier de soupape.
Démontable pièce par pièce.
MODÈLE À 4 ÉLÉMENTS EN
BLOC :
poussoir, rouleau sélection, bielle,
levier de soupape.
Démontable en bloc par 2 verrous.
Basses devant.
MAIN GAUCHE MÉLODIQUE
Les systèmes à déclencheur, autorisant l’utilisation du clavier accords en tant que clavier à demi-tons
conjoints, sont d’une complexité telle que toute intervention est affaire de professionnel. Les mises au
point ultérieures à la construction sont quasi de règle. Les disfonctionnements ne sont pas rares. Tout
intervenant non habilité, risque de compromettre sérieusement le fonctionnement.
Soupapes
des accords
Soupape
de
basse
Poussoir
d’accord
Poussoir
de basse
Rouleaux
des accords et
des basses
Bielles
de transmission
Bras de
rouleau de
soupape
Levier de
soupape
Râtelier déclencheur
Bielle accords Bielle soupape
Poussoir d’accord
Bras de rouleau accords
Bras de rouleau mélodique
Principe du déclencheur. Exemple parmi d’autres.
Quand le râtelier est abaissé par une tringlerie commandée de l’extérieur, les bielles des accords
poussent dans le vide et ce sont les bras du clavier mélodique qui poussent les bielles soupapes.
Poussoir de
basse
Rouleaux d’accords
Rouleaux
des
basses
Bras de
rouleaux
de soupape
Soupape
de
basse
Soupapes
des accords
Râtelier
guide
poussoirs
Bras de
rouleau
39
MECANIQUE MG SB EN BLOC
Schéma de principe Modèle à 4 éléments : poussoir, rouleau sélecteur, bielle, levier de soupape.
Démontable en bloc par 4 vis. Accords devant.
Poussoir
d’accords
Schéma de principe de MÉCANIQUE MG Á COULISSES
A 6 éléments : poussoir,
renvoi d’angle de poussoir
coulisse (sélecteur)
renvoi d’angle de coulisse
bielle
levier de soupape
Coulisses
des basses
Poussoir
de basse
Renvoi
d’angle
de
poussoir
Bielle
Coulisses
des accords
Soupapes
des basses
Soupapes
d’accords
Renvois
d’angle
de coulisse
Afin de mieux illustrer le principe de fonctionnement, la disposition des
soupapes d’accords et des basses a été inversée sur le graphique. En réalité,
cette conception est d’un encombrement très réduit. La longueur des bielles est
aisément réglable par des vis, non représentées ici.
Fabriquée vers la fin des années 1970, début 1980, elle était très économique, et
fut montée dans de nombreux instruments d’études. Le vice rédhibitoire en est
l’usure rapide des ergots de coulisse en aluminium. A moins de refabriquer des
coulisses en laiton suffisamment épais, il reste la solution de garnir les ergots
avec des pièces rapportées de feuillards de laiton pliés, collées à la
cyanoacrylate ou époxy, épaisseur 0.1 ou 0.2.
Soupapes
d’accord
Ergot de poussoir
Bras de rouleau
poussoir
Poussoir d’accord
Rouleaux
des accords
et
des basses
Tiges de
transmission
Soupape
de
basse
Poussoir
de basse
Bras de
rouleau
soupape
40
MUSIQUES
PLAQUETTES
La plaquette consiste en un châssis en aluminium percé de deux fenêtres, en regard desquelles sont
fixées de part et d’autre, des lames en acier dur au moyen de rivets en acier doux. Deux peaux
couvrent chacune une fenêtre du côté opposé à la lame correspondante.
Dans certains cas, un châssis collectif1 réunit toutes les lames d’un côté de sommier : bandonéons,
basses des bayans, …
Les châssis des bandonéons sont en zinc, en principe.
Les châssis des concertinas anglais ne portent qu’une lame fixée par une bride à 2 vis.
La plaquette est ce que le musicologue appelle anche libre.2 La qualité d’une plaquette dépend en
définitive d’une grande quantité de facteurs tels que le choix des matériaux, qualité des outils
d’usinage, l’affûtage de ceux-ci et surtout le savoir-faire des opérateurs.
Le critère de qualité le plus évident d’une plaquette est la tolérance entre les flancs de la fenêtre et les
bords de la lame. Elle varie de presque 1/10 mm pour les qualités inférieures jusqu’à 3/100 mm pour
celles dites a mano . De l’étroitesse de cet espace, la lumière3, dépend notamment l’attaque, la plage
dynamique, l’intensité maximale, la consommation d’air, la facilité et la précision de l’accordage.
Parmi les qualités proposées par les fabricants italiens:
- bas de gamme: commerciale, macchina, super, rivets lisses, alu. ordinaire, grande lumière.
- moyenne gamme: esportazione, speciale, rivets lisses, aluminium ordinaire.
Imitazione, duralu, rivets marqués, duraluminium ou aluminium ordinaire.
- haut de gamme: tipo a mano, rivets martelés, duraluminiun, lumière étroite.
- les meilleures: a mano.
Lames
Les lames sont en acier à ressorts, bleui. Toutes les qualités sauf la
supérieure (a mano) sont tranchées en largeur. Les flancs de l’assise
sont couleur acier. Les flancs de la qualité a mano sont bleus, la lame
étant tranchée en longueur dans une bande de la largeur de l’assise.
Plus la lame est longue, moins sa fréquence d’oscillations est élevée,
plus elle sonne grave.
La feuille d’acier dans laquelle seront tranchées les lames, est
meulée de manière à ce que chaque lame soit pourvu d’un profil en
courbe. Ces courbes définies empiriquement permettent de réduire la
longueur des lames graves, et d’augmenter celle des lames aiguës.
Les têtes des lames graves sont pourvues de massettes laiton,
anciennement en plomb, aujourd'hui en laiton.
Les lames sont anciennement rectangulaires. Celles des accordéons
depuis environ les années 1930, sont plus ou moins trapézoïdalles.
Châssis
Les basses qualités sont en aluminium courant, les bonnes qualités
sont en duraluminium. Dans les instruments de qualité, les châssis de
l’aigu sont en laiton souvent nickelé.
Le châssis comporte 2 trous pour les rivets et 2 fenêtres sur
lesquelles sont fixées les lames.
1 Parfois le châssis collectif est appelé plaque.
2 L’anche battante simple ou double, rebondit respectivement sur le châssis (table du bec de la clarinette) ou sur sa jumelle
(hautbois). L’oscillation de l’anche libre ne rencontre pas d’obstacle. Il y a deux systèmes sonores d’anches libres. Celui de la
guimbarde, dont la lame ne génère pas le son en obstruant et libérant périodiquement une fenêtre, et celui des instruments dits
à anches libres, dont c’est le principe basique. Pour les différencier il y aurait lieu d’appeler le système de l’accordéon, anche
libre encastrée.
3 Parfois la fenêtre est appelée lumière.
41
Levée et effet Bernoulli
Si l’arête de la lame est au même niveau que l’arête de la
fenêtre, elle ne peut démarrer ses oscillations.
La levée de la lame est son écartement par rapport au châssis.
Elle vaut environ l’épaisseur de la tête de la lame. Le vent
s’engouffrant entre les deux arêtes y subit une accélération et
exerce donc une moindre pression sur les arêtes qui sont
attirées l’une vers l’autre (effet Bernoulli ou Venturi).
Lors des changements très rapides du tirer en pousser et l’inverse, une lame oscillant, l’autre (jumelle)
peut démarrer même sans être levée.
Pour régler la levée, la lame doit être écartée sur toute sa longueur. Si la
levée est trop petite, la lame ne démarre pas, ou sature (cesse d’osciller) à
déjà des pressions d’air assez faibles. Si la levée est trop forte, la lame ne
démarre qu’avec des pressions très fortes.
Le constructeur procède à un réglage moyen. Pour des accordéonistes
jouant dans l’intimité il faut parfois diminuer les levées. Pour d’autres, au
jeu musclé, il faut augmenter les levées.
Le minimum de pression pour démarrer est plus grand dans l’aigu que dans le grave-médium. Le
volume d’air nécessaire par contre, est moindre. Un bon réglage moyen fait démarrer les lames vers 7
mm de colonne d’eau (p 59). La modification de la levée, fait diminuer la fréquence de la lame. Il faut
donc procéder au réglage des levées avant accordages.
Rivetage
Le rivetage est fait à la machine pour les qualités
inférieures, et à la main pour les qualités supérieures.
Le travail manuel devrait être reconnu à la forme du
martelage. Mais il existe aussi des qualités de
plaquettes imitant les rivets martelés à la main :
imitazione.
La lame tenue par un rivet trop lâche sonne mal. Un
rivet trop serré fait voiler l’assise de la lame. Elle
sonne mal aussi. Entre trop serré et pas assez il y a très
peu de latitude.
Une lame cassée ou autrement gravement endommagée est rarement remplacée sur le châssis. Il est
plus rationnel de changer toute la plaquette. Dans le cas d’une plaquette collective, il est néanmoins
obligatoire de procéder à l’échange de la lame seule.
Coincer (à la force minimale nécessaire) la plaquette dans l’étau. Limer la tête du rivet, côté lame.
Ceci peut aussi être fait à la meule rotative. Eviter à tous les stades le risque de déformer la plaquette.
Poser la plaquette sur une pièce en acier munie d’un trou. La
plaquette doit reposer à plat autour du rivet. En pratique, on perce
un trou à chaque angle de l’enclume d’un gros étau, la plaquette est
posé à cet angle. Un trou est à Ø 4 mm, l’autre à 6. Chasser, avec
un chasse clou, le restant du rivet dans le trou. Limer les arêtes.
Choisir une lame de même type avec un rivet adéquat, qui passe
juste dans le trou. Les lames de bandonéon (flancs parallèles)
existent en plusieurs largeurs prêtes à l’emploi. Leur longueur doit
toutefois être modifiée au cas par cas, par limage ou meulage (ne
pas détremper). Les rivets qui vont avec ces lames sont légèrement
coniques. Enfoncer, par léger martelage, le rivet par le côté
opposé à la lame. Eventuellement repercer le trou de plaquette à la
bonne dimension – ébarber. Si le nouveau rivet est à la même
dimension que l’ancien trou, il faut légèrement raidir celui-ci au
moyen d’un chasse-clou à diamètre légèrement plus grand que le
trou.
Lame courante
à rivet machine
Lame a mano,
flancs bleus,
rivet main
Tête
Pied
Assise
42
Placer la lame sur le rivet. Raccourcir la tête jusqu’à ce que la
lame entre dans la fenêtre. Positionner la lame sur la fenêtre,
appuyer la plaquette sur l’enclume de l’étau, appuyer l’assise de
la lame contre le châssis au moyen d’une languette, river.
Ajuster l’aplomb de la lame et finir le rivetage.
Préaccorder, mettre les peaux, finir l’accord.
Pour qui a l’habitude, le procédé est bien plus rapide qu’il ne
peut être décrit, mais il suppose une très longue pratique pour
atteindre des résultats de qualité. En réalité, il faut souvent
intervenir sur les flancs de lame et de fenêtre. L’objectif étant la
lumière la plus étroite possible, quelques 1/100 mm.
Casses de lames
Une première cause de casse est l’inhomogénéité de la structure du métal. Une deuxième est l’outil de
découpe mal affûté. Une troisième est le limage ou grattage inadéquat lorsque la lame est diminuée de
beaucoup. Il est évident qu’une lame frappée d’une certaine fragilité, peut rendre service pendant
longtemps si elle ne vibre que dans des nuances faibles, la même lame cassera vite lors d’un jeu
"musclé" continu1.
Peaux
Les peaux sont nécessaires pour économiser l’air de fonctionnement. Dans l'octave la plus grave, sans
peaux sur la fenêtre voisine, la lame ne pourrait même plus démarrer, tellement la perte en air est
grande.
Jadis, les peaux étaient comme leur nom l'indique encore aujourd'hui, en cuir fin. Depuis une
cinquantaine d'années, quelques constructeurs n'utilisent que des peaux en plastique pour le bas de
gamme. Aujourd'hui, la plupart des fabricants continuent à monter de véritables peaux dans le grave,
mais optent pour le plastique dans le médium; environ Do3 à Do5. A partir d’environ le Do5, les peaux
deviennent inutiles.
La peau doit recouvrir la fenêtre et la dépasser de 1 à 2 mm tout autour. La raideur, l'élasticité,
l'épaisseur doivent être en rapport avec les dimensions de la lame. Une peau trop fine ne serait pas
assez consistante, n'aurait pas assez de tenue. Trop épaisse, elle tarderait à ouvrir et à fermer, allant
jusqu'à empêcher la lame de sonner. Les épaisseurs des vraies peaux sont de l'ordre de 1,4 mm dans le
grave main gauche basses standards, de 0,7 à 0,3 mm à main droite.
Du grave jusqu'à environ le Do3, les peaux sont renforcées par une fine languette d'acier, ou un film
plastique. Les peaux plastiques consistent en deux ou trois feuilles superposées, de différentes
longueurs, largeurs et épaisseurs. Le plastique remplace la véritable peau dans le médium parce que
celles-ci ont tendance à se recroqueviller en quelques années, produisant des claquements après
l'attaque de la note lors de l'alternance tirer-pousser-tirer. Dans le grave, les peaux plastiques
occasionnent facilement des bruits parasites lors des mêmes renversements de direction de l'air.
Une peau décollée fait augmenter la fréquence de l'anche voisine de l’ordre de 1/10 de demi-ton,
assez pour qu’elle sonne faux. Celle de l'anche en face n'est modifiée que dans une moindre mesure.
Dans le grave, une peau décollée fait que l'anche voisine ne sonne pas, ou très mal. Une peau
intérieure décollée peut se coincer entre table et soupape, produisant un cornement (son continu sans
actionner de touche).
Lors du remontage d'un sommier, des peaux légèrement recroquevillées risquent d'être pliées et
coincées entre sommier et table.
Les peaux sont collées avec une colle restant souple, néoprène par exemple, sur 1/4 de leur longueur,
plus dans le grave, moins dans l’aigu. La colle ne doit pas déborder dans la fenêtre, ni contre le flanc
de l'anche voisine. La peau ne doit pas toucher l'anche voisine. La peau intérieure ne doit pas frotter
trop fort contre la cloison ni contre le dos, flancs de case.
1 Dans un échantillon de plus de 200 plaquettes, de toutes fabrications, 55% des lames cassées sont entre Sol4 et Sol5. 25%
entre Sol2 et Sol3. Ce dernier résultat affecte surtout un producteur. En l’excluant, la casse entre Sol4 et Sol5 monte à 75%.
Trois lames sur 4 le sont en tirer (intérieures), dont la majorité du même fabricant, sinon ce sont 9 lames sur 10 qui cassent en
tirer. La casse majoritaire en tirer s’explique par le fait que l’accordéoniste place instinctivement ses sfz ou autres
articulations puissantes, plutôt dans le tirer, où ils sont plus faciles à réaliser.
43
Recollage des peaux collées d’origine avec une colle défectueuse
Sauf dans quelques rares cas, il est possible de recoller les peaux intérieures sans démontage des
plaquettes. Le pied de la peau est enduit de colle néoprène gel (la liquide colle mieux, mais est plus
difficile à travailler) sur la même surface qu’à l’origine,
les débordements sont essuyés, la peau est mise en place
avec une pince brucelles, appuyée contre la fenêtre à
l’aide d’une tige effilée, la pince est retirée, l’exacte mise
en place est réalisée avec la tige, la pointe de la tige est
passée entre flanc de paroi et flanc de peau. La peau ne
doit pas frotter contre des parois. Il faut veiller à ne pas
déposer de la colle sur la lame voisine. Les colles ne
durcissant que lentement (24 h), les dépôts de colle sur
celle-ci, augmentant la fréquence de la lame concernée,
ne se révèlent que le lendemain. Si la surface du dépôt de
colle est identique à celui d’origine, l’accord ne bougera
pratiquement pas.
SOMMIERS
Les sommiers sont des constructions en bois relativement compliquées. Un sommier est composé
d’une semelle, d’une âme, d’un dos et de cloisons. S’y ajoutent aux extrémités des épaulements pour
le caler, ou un verrou ou autre dispositif de blocage. Plusieurs sommiers sont reliés entre eux par un
pont, destiné à augmenter la rigidité de l’ensemble. L’accord est amélioré.
Les sommiers les plus simples ont des cases sonores – comprises entre semelle, dos, cloisons et âme –
à fond droit. Les sommiers de meilleures qualités ont des cases dont le fond est usiné pour un
rendement sonore optimal. En substance, on cherche à réduire le volume de la case.
Le graphique illustre la
modification de timbre lorsqu’un
8’ est monté sur les cases d’un
16’.
Trait continu case de 46,5 mm, trait pointillé case de 43,5 mm. Plaquette identique.
440 1320 2200 3080 3960 H880 1760 2640 3520 4400 z
50
60
dB
1320
3
2200
5
3080
7
3960
9
4840
11
5720
13
6600
15
7920 Hz
harm. 18
880
2
5280
12
4400
10
3520
8
2640
6
1760
4
6160
14
7040
16
440
1
7480
17
50
60
dB
Cases de bandonéon md. Trait continu case debout (convexe) 52 mm, trait pointillé case
plate, 15 jusqu’au debouché, 28 mm au total. La3, lame de la case plate.
Le graphique
démontre la
considérable
différence de
timbre de deux
cases différentes
de bando md.
Lame identique.
Eviter la
dépose de
colle
La peau
ne doit
pas
frotter
cale
dos
verrou
âme
semelle
débouchés cloisons
cases sonores
44
Des fissures ou fêlures dans les sommiers sont à réparer avec de la colle à bois. La planéité des
semelles est à vérifier de temps en temps. Les sommiers en bois léger, portant des plaquettes de deux
voix à intervalle d’8ve, sont particulièrement sujet à voilage. Une baisse de compression en jeu, peut
en résulter. Il faut procéder à leur rectification sur une ponceuse à bande. Il est inutile de vouloir
poncer la semelle en légère courbe convexe.
Ensuite il faut recaler correctement les extrémités. Les sommiers ne doivent pas bouger dans la caisse.
Le numérotage des sommiers est fait à partir du bord avant de l’instrument. Cela peut être utile pour
les novices.
1320
3
2200
5
3080
7
3960
9
4840
11
5720
13
6600
15
7920 Hz
harm. 18
880
2
5280
12
4400
10
3520
8
2640
6
1760
4
6160
14
7040
16
440
1
7480
17
50
60
dB
Trait continu case debout (convexe) 52 mm de bandonéon,
trait pointillé case d’accordéon 50 mm. La3, lame de la case plate de bandonéon.
Le graphique
démontre la
différence de
timbre de deux
cases différentes.
Lame identique.
COUPES DE SOMMIERS
Diverses zones de résonances acoustiques (tramées)
induisant une partie essentielle des différences de timbre.
Sommier type
d’accordéons courants
à son direct
Sommiers d’oergeli suisse, sans registres.
Toutes les cases sonores sont
à très faible volume.
Une partie est à son direct,
l’autre est accouplée à un cassotto.
Sommiers
d’accordéon à
boîte de
résonance
(cassotto). Les
deux cases
supérieures sont
à son direct, les
deux inférieurs
sont accouplées
à la boîte de
résonance.
Sommiers de
basses mg.
Case à son
direct.
Sommiers de basses
mg.
Case prolongée en
coude sur certains
instruments.
.
Case à double
prolongement des
accordéons basses
des orchestres.
Sommiers md de
bandonéon, sans
registres.
Une partie des cases est
de dimensions minimales.
L’autre est de dimensions
réduites.
8’
4’
45
Une conception de cases sonores consiste en un sommier à
débouché très grand. Les réglettes de registres peuvent ouvrir
soit un orifice, soit les deux.
Le timbre de ce basson monté en boîte de résonance, s’en trouve
modifié. A 2 ouvertures le son est plus riche en harmoniques,
notamment autour des 1700 Hz, 3400 Hz et 6800 Hz.
L’accordage est fait avec tous les orifices ouverts. Ainsi les
fréquences des lames sont plus aiguës d’environ 4 cent (p 58).
DEMONTAGES et REMONTAGES DE PLAQUETTES
Il y a deux systèmes de fixation des plaquettes au sommier. La plus générale et aussi la plus simple à
mettre en oeuvre au niveau du constructeur, est la fixation à la cire. Le clouage et/ou vissage demande
plus de temps au départ, mais s’avère plus pratique à long terme. Du point de vue sonore il n’y a guère
de différence.
Spectrogramme d’une plaquette clouée, trait continu et cirée trait pointillé. Lame identique La3.
Montage à la cire
La cire (spéciale) est chauffée à température la liquéfiant. Il faut éviter absolument qu’elle dégage des
vapeurs. Elle ne tiendrait pas longtemps. Une cire trop chauffée devient d’une couleur foncée.
Le sommier est placé légèrement penché sur une cale. Les plaquettes sont disposées à leurs
emplacements ; trait en biais ou autre signe à l’extérieur.
440 1320 2200 3080 3960 4840 5720 6600 7480 H880 1760 2640 3520 4400 5280 6160 7040 z
50
60
dB
440 880 1320 1760 2200 2640 3080 3520 3960 4400 4840 5280 5720 6160 6600 7040 7480 Hz
50
60
dB
Case à double orifice sonore Trait continu : 1 orifice ouvert
Trait pointillé : 2 orifices ouverts
Sommier
(simple) de basses mg
Sommiers mg montés
Coupe de sommiers mg,
sommier des basses à prolongement
46
Au moyen d’une cuillère spéciale, la cire est déversée sur la tête des plaquettes. Si la viscosité de la
cire et la pente du sommier sont convenables, la cire coule jusqu’au pied des plaquettes. Ensuite est
déversé un mince filet sur les pieds le long de la semelle.
Il y a à peu près autant de sortes de cuillères
que d’opérateurs effectuant ce travail.
Il existe nombre de procédés pour des cas
difficiles.
Un qui est applicable par un novice, consiste à
enduire d’abord les faces sur lesquels doivent
poser les plaquettes, au moyen d’un bout de
bois effilé qu’on trempe dans la cire, procédant
par petites touches. Après pose d’une plaquette,
enduire le flanc contre lequel la plaquette
suivante sera juxtaposé. Un filet supérieur et
inférieur finissent l’étanchéité.
On procède de même pour changer une
plaquette seulement. Auparavant il y a lieu de
gratter la cire ancienne, aussi bien autour de la
plaquette que sur le sommier.
Eviter l’utilisation du fer à souder pour liquéfier
les cires. Les assouplissants s’évaporeraient, et
la plaquette ne tiendrait pas longtemps.
Pour démonter une plaquette à la cire, il faut
introduire un large tournevis jusqu’à fond dans
la case sonore, puis faire levier.
Lorsque la cire est dure – selon les qualités, 10 à 20 ans – il faut démonter toutes les plaquettes, les
nettoyer en grattant la cire, arracher les peaux, tremper les plaquettes dans de l’alcool à brûler pour
dissoudre les restes de colle des peaux – anciennement collées à la gomme laque – puis dans de
l’essence de térébenthine, pour dissoudre les restants de cire. Avec d’autres colles il faut procéder à
des essais pour trouver le solvant adéquat. Gratter la cire des sommiers, en veillant à conserver la
planéité des parois.
Rincer en brossant les fenêtres des plaquettes, ou mieux souffler au pistolet à air comprimé. Une
couche de cire ou de colle sur les flancs de la fenêtre, rendrait l’accordage impossible.
Certains constructeurs utilisaient des cires très spéciales pour les accordéons destinés aux pays
tropicaux. Elles ont un pouvoir d'adhérence et cohésion accru.
Montage cloué
De la peau, du liège ou d’autres matières denses mais pas épaisses, sont collées sur les parois des
sommiers destinés à recevoir les plaquettes fixées avec des clous ou des vis.
Les clous sont piqués dans cette matière puis enfoncés au marteau. Le novice a tout intérêt à utiliser un
chasse-clou, pour ne pas endommager les plaquettes. Les clous, ou pire les vis, ne doivent pas voiler
les plaquettes. Celles-ci ne doivent pas bouger pour autant.
Le démontage est fait au moyen
d’un gros tournevis avec une
fente sciée à son extrémité. La
tête du clou est prise dans cette
fente. Pour les clous à la tête
des plaquettes, une cale permet
de faire levier. Les clous de
flanc sont pris par le même
tournevis tourné de 90°.
Les bois utilisés pour les sommiers cloués sont plus rigides que ceux à la cire. Néanmoins, à la longue
les clous peuvent bouger et desserrer les plaquettes. Parfois il suffit de les remarteler. Il est plus
prudent de les enlever tous et de les remplacer par des spécimens plus longs ou plus fort.
3° Filet supérieur
2° Filet de flanc
1° Faces à enduire
4° Filet inférieur
47
REGISTRES
Le système presque exclusif aujourd’hui, agit de manière à couper le vent en aval des lames, c’est-àdire
entre sommiers et soupapes1.
L’action des commandes de registres peut être directe ou automatique. Dans le premier cas, de règle
sur les 2 voix et fréquent sur les diatoniques, la commande ouvre ou ferme une voix à la fois. Dans le
second, la commande ouvre toutes les voix désirées en même temps qu’elle ferme les non désirées.
Les commandes des registres directs sont des tirants au-dessus de la caisse, des leviers derrière le
clavier ou des boutons bascules devant le clavier.
Les commandes automatiques sont en principe des boutons bascules devant le clavier, sauf pour les
chromatiques type français, qui ont des leviers derrière le clavier main droite.
Des réglettes perforées coulissant dans des rainures d’une contre-table entre sommiers et table,
assurent la coupure du vent.
Des transmissions plus ou moins complexes établissent les liaisons entre commandes et réglettes.
1 L’harmonium utilise un système qui coupe le vent en amont, entre soufflet et sommiers. Un système rare consiste à registrer
par la mécanique. Dans ce cas, les soupapes concernées ne s’ouvrent pas lorsque la voix n’est pas désirée. Certains systèmes
de déclencheurs (basses mélodiques) basculant la mécanique main gauche du clavier accords composés, vers le clavier
chromatique, fonctionnent ainsi.
Dans l’exemple ci-dessus, lorsque la commande est actionnée, le renvoi de commande (11) pousse
les 3 réglettes en avant, enclenchant les 3 voix. Un deuxième couple commande et renvoi (12)
actionnerait les voix 2 et 3, en même temps que la voix 1 serait occultée. Le (13) enclenche la voix
(2) et occulte les voix (1) et (3).
Renvois de
transmission
Coulisses ou
réglettes de
registres
Réglettes ou coulisses de
sélection.
Commande
type bouton basculant.
Les commandes à leviers
fonctionnent de manière
analogue
Renvois de
commande
Tige de
transmission
1 2
3
Sommier
TablContre-table e
11
12
13
48
Il subsiste trois sortes de désignations pour les différents registres ou registrations :
1) les noms donnés par analogie à d’autres instruments de musique.
2) les symboles graphiques décrits à la page 7
3) les noms en pieds par analogie avec l’orgue.
1) Les termes d’instruments de musique, utilisés pour les voix et registres des accordéons correspondent
à une tradition. Les analogies sont très vagues, en tous cas inappropriées. Elles ont
toutefois l’avantage de la commodité d’emploi. Les noms courants ci-dessous sont en gras.
Les désignations en maigre sont soit fantaisistes soit très peu usités.
2) Les symboles graphiques sont utiles sur les partitions. Les cercles pleins sont parfois utilisés
pour désigner les voix en boîte de résonance. Les noms courants ci-dessous sont en gras.
8’ flûte 8+ dessus de flûte
8’ clarinette 16’ 8+ saxophone
16’ basson 8+ 4’ polka
16c basson
4’ piccolo 16’ 8+ 4’ cor
16 8’ bando 16’ 8’ 8+ accordéon
8’ 4’ bando aigu, hautbois 8’ 8+ 4’ musette
16’ 4’orgue, cor anglais, 15ième, 16’ 8’ 4’ harmonium, violoncelle
double bando
8’ 8+ céleste, violon, musette 16’ 8’ 8+ 4’ tutti, plein jeu, master
3) Les noms en pieds facilitent les appellations dans le texte écrit1.
Un quiproquo existe pour la désignation des voix mg chromatiques. Parfois la voix la plus
grave est désignée 8’ au lieu de 16’. Bien qu’elle commence dans l’8ve 16’, elle est lue
comme un 8’.
Mentonnières
Les commandes de registres dites mentonnières sont des boutons logés sur le haut de la caisse md,
actionnables par le menton. Les boutons sont reliés par des tringles (pilotes) aux renvois des
commandes. Elles ne sont guère utilisées que sur les accordéons de concert.
1 A l’orgue, un jeu (équivalent de la voix d’accordéon) est qualifié d’après la longueur du tuyau le plus grave, sous-entendu
un Do (sauf pour les mixtures, composées de 5tes et 3ces, ou 12ièmes et 17ièmes, etc.). Le premier Do d’un jeu de 8’
correspond au Do1, noté sur la deuxième ligne additionnelle en-dessous de la portée de basse, clef de Fa quatrième ligne. Le
premier Do d’un 16’ correspond au Do à l’octave grave (Do0, pour certains Do-1). Le premier Do d’un 4’ correspond au Do
au-dessus, le Do2 dans le deuxième interligne de la clef de basse, ainsi de suite.
49
AUTRES ANCHES LIBRES
Dans la famille des instruments à anches libres occidentales on peut distinguer :
- les anches libres sans soufflet (sans clavier), harmonicas,…
- les anches libres sans soufflet avec clavier, mélodicas, accordinas,…
- les anches libres à soufflet pédale, harmoniums,…
- les anches libres à soufflet manuel, accordéons, concertinas,…
- les anches libres mécaniques (à bandes ou disques perforés…).
Le principe du générateur sonore est toujours le même. Les lames ont toutefois des dimensions
différentes pour une même note. L’épaisseur des plaquettes n’est pas la même. Pour des raisons de
construction on retrouve toujours la case sonore.
Les réparations des anches libres autres que l’accordéon, sont effectuées de manière analogue.
Les harmonicas en bois ne doivent être démontés qu’une fois sec – env. 24 h.
Beaucoup d’instruments bon marché sont rivetés, et ne peuvent être ouvert qu’en limant les rivets. De
toute façon, ces instruments "jetables" ne peuvent être réparés que par des professionnels – qui coûtent
trop cher par rapport à la valeur de l’objet – ou par de très habiles bricoleurs.
Les lames en laiton ou alliages spéciaux anti-corrosion, sont en général beaucoup plus faciles à limer
que l’acier des plaquettes d’accordéon, mais elles tiennent moins bien l’accord. Il faut commencer ces
travaux d’accordages avec beaucoup de prudence.
MICROS
La perception du son de l’accordéon est assez différente selon que c’est l’accordéoniste qui écoute à
quelques dizaines de cm ou le public à environ dix mètres. Le premier entendra tous les bruits
parasites, notamment les fermetures des soupapes, le second n’en percevra quasi aucun.
L’accordéoniste a le choix entre plusieurs systèmes de micros.
- Les micros sur pied ont l’inconvénient d’interdire de bouger sur scène. La mg est assez
difficile à équilibrer à cause des mouvements de soufflet. Un avantage résulte du fait qu’ils
sont placés à une distance telle que les bruits parasites sont déjà atténués et qu’ils captent un
son plus proche de celui qu’entend l’auditeur. Un autre en est l’immense choix de micros de
toutes caractéristiques et qualités.
- Les micros rapportés sur le couvre-notes permettent une grande liberté de mouvements. On en
trouve qui sont spécialement conçu pour l’accordéon. Il en faut deux, sinon trois pour capter
md et mg.
- Les micros intégrés sous le couvre-notes sont certainement les plus pratiques. Ils ont
l’inconvénient – tout comme les rapportés – d’être très proche des soupapes. Le micro monté à
l’intérieur de la partie étanche – sur les sommiers – est une aberration, étant donné qu’il capte
le son brut de l’anche libre et non pas le son que perçoit tout auditeur.
Dans toutes ces catégories il y a des qualités médiocres et des qualités très performantes. Le rendu
sonore, dépendant des goûts individuels, est aussi très variable. Il y a non seulement intérêt à
s’informer auprès de musiciens1, mais aussi à rester à l’écoute de l’évolution des matériels.
Bien que en général les micros sans fil soient vendus complets, c’est-à-dire : micro, émetteur et
récepteur, la partie micro est à considérer indépendamment de la partie transmission sans fil. Les
micros rapportés tout comme les micros intégrés peuvent être reliés à un émetteur-récepteur. Ceux-ci
existent sur une vaste gamme de prix-qualités.
En cas de panne, il faut d’abord vérifier l’alimentation, essentiellement l’état des piles s’il y en a,
ensuite les soudures des fils sur les broches des fiches jack et autres. Vérifier ensuite qu’il n’y ait pas
de mise à la masse accidentelle ; dans un accordéon il y a de multiples occasions à cela.
1 Personnes pratiquant la musique avec des instruments acoustiques devant des publics, et non pas des virtuoses du
potentiomètre à disques.
50
MIDI
Midi (musical instrument digital interface = interface numérique pour instrument de musique) est un
langage numérique normalisé permettant la communication entre deux et plus de deux appareils
musicaux électroniques, quelles ques soient les marques ou les modèles. Il suffit que le constructeur
adhère à la spécification midi, ce qu’il font tous. Il n’y a guère que des gadgets ou jouets qui ne soient
pas midi compatible, ou des appareils anciens. Le langage midi a débuté en 1982 pour ne devenir
opérationnel que quelques années plus tard. L’idée au départ était de faire fonctionner un synthé d’une
marque par le clavier d’une autre. Il fallait mettre au point des interfaces traduisant le langage d’un
certain appareil commandeur en code midi et/ou capable de traduire le code midi dans le langage
propre de l’appareil receveur.
En pratique, les appareils de commandes sont appelés maîtres (masters), les appareils receveurs et
exécuteurs d’ordres sont les esclaves (slaves). Un seul appareil comme le synthétiseur peut jouer les
deux rôles. Mais, son clavier peut aussi servir de maître pour diriger les modules sonores d’un autre
synthé, celui-ci à ce moment là, esclave. Ils peuvent inverser les rôles.
Le maître donne ses ordres par sa prise Out, l’esclave reçoit par sa prise In. Une 3ième prise Thru sert à
transmettre ou relayer des ordres quand il y a plus de deux appareils dans la chaîne, qui en théorie peut
en contenir un nombre illimité – mais en théorie seulement.
Un des aspects de l’instrumentarium électronique est la possibilité d’automatisation de nombre de
tâches répétitives, telles que l’accompagnement dans la musique populaire, aussi la mise à disposition
de nombreux timbres imitant plus ou moins bien les instruments acoustiques. L’accordéon acoustique
étant déjà un instrument complet au point de vue musique populaire – chant et accompagnement de
basses et accords – l’asservissement de modules sonores et rythmiques, grâce au midi, lui a ouvert de
nouveaux horizons.
Pour autant que le citoyen moyen ne refuse pas d’entrer par la pratique dans l’ère électronique, il est
bien obligé d’acquérir certains réflexes nouveaux. Notamment de lire, et même d’étudier, les modes
d’emploi1. A l’achat, il doit exiger un mode d’emploi dans une langue qui lui est familière. Les modes
d’emploi devraient toujours accompagner les appareils lors des changements d’utilisateurs. Les
réglages des appareils permettant d’accomplir des centaines de tâches, ne peuvent s’apprendre en
quelques minutes ou même en quelques heures. L’exploitation des possibilités d’un synthétiseur ou
expandeur (synthé sans clavier) exige beaucoup d’étude et de pratique, réalisables que sur quelques
années, du moins pour le musicien amateur. Un avantage résulte de la parfaite connaissance d’un
modèle d’expandeur par exemple, en ce que les connaissances acquises sont très vite modulables pour
manipuler de nouveaux modèles.
La spécification midi prévoit une grande quantité d’ordres pouvant circuler de maîtres à esclaves
(aussi entre esclaves). Il est important de comprendre que tous les ordres ne sont pas obligatoirement
émis par un maître, et que tous les ordres ne sont pas obligatoirement exécutables par un esclave. Les
constructeurs procèdent à des choix. Néanmoins certains ordres sont quasi obligatoirement émis et
reçus, tels les départs de notes et arrêts de notes. D’autres ordres sont déjà facultatifs tels que la
velocity (intensité d’attaque du son) aftertouch (modification de l’intensité évolutive du son).
Un système midi pour accordéon est composé d'un accordéon équipé d’une interface midi, d'un
appareil générateur de sons électroniques et d’une enceinte amplifiée.
L’interface de l’accordéon comporte une partie qu’on pourrait appeler "interrupteurs" destinée à
permettre à chaque note de démarrer et arrêter, et l’interface proprement dite, un circuit imprimé
comportant microprocesseurs et composants, la carte mère, recevant les signaux électriques des notes
pour les transformer en langage numérique selon la spécification midi.
1 Après la remise en état de son accordéon à interface midi, un accordéoniste me demande – à mon grand étonnement, son
tableau de commande midi, qu’il utilisait depuis des années, étant d’un modèle très sophistiqué - s’il n’y avait vraiment pas
moyen d’appeler depuis son instrument tel ou tel timbre de son expandeur ? Tout numéro devait être appelé par trois chiffres
(006 pour 6, p.e.) ; ce qui est expliqué à la page 1 du manuel d’emploi ! Un exemple parmi d’innombrables.
51
Un transformateur relié au secteur (220 V alt.) donne un courant continu à faible tension (5 à 12 V
selon les constructeurs). Un câble à 5 fils dont 3 sont d’utilisation courante (+, masse, midi), relie le
boîtier d’alimentation (transformateur) à l’accordéon. La plupart des constructeurs, mais pas tous,
utilisent un câble midi normalisé DIN 5 broches à 180° autant entre accordéon et le IN de
l’alimentation, qu’entre le OUT de l’alimentation et le IN de l’expandeur.
Certains constructeurs d’accordéons prévoient leurs instruments pour un équipement midi d’une
certaine marque. La plupart des constructeurs d’interfaces midi conçoivent leurs produits pour tout
accordéon quelle que soit la marque.
Les interfaces pour accordéon les plus simples ne font que transmettre les ordres de départ et arrêt de
notes, cependant sur 3 canaux midi différents : 1 pour la main droite, 2 pour les accords et 3 pour les
basses. Un peu plus évoluées elles permettent des ordres de volume, des sauts d’8ves, coupure main
droite, etc.
Plus sophistiqués elles sont équipées de capteurs de pression, et permettent l’expression et/ou la
dynamique de soufflet. Peuvent s’y ajouter divers procédés pour transmettre des ordres de programm
change et control change. Les premiers changent les sons ou timbres, les seconds donnent des ordres
de modification de divers paramètres.
Il existe des accordéons sans musique acoustique avec soit seulement une interface midi, ou soit avec
en plus un module sonore (expandeur) intégré dans la caisse md, ou sous forme de boîtier extérieur
renfermant aussi l’alimentation de l’interface.
Lors de dysfonctionnements il faut vérifier la connectique. Souvent des fils sont cassés dans les câbles.
Les fiches DIN sont fragiles. Les borniers peuvent être mal placés et cogner contre des sommiers. Le
câble reliant mg et md peut subir des contraintes dues à une mauvaise fixation.
Si les nombreuses soudures ne présentent pas un aspect professionnel (netteté, égalité, brillance, etc.)
il y a lieu de les vérifier toutes. Malgré l’installation par un professionnel, une soudure peut être de
mauvaise qualité.
Il y a pour l’essentiel deux sortes de contacteurs, ceux à ressort et ceux à effet Hall. Les premiers sont
à nettoyer à l’alcool et au solvant électronique, les seconds seulement au solvant électronique.
Il n’est pas rare qu’une rampe de contacts se soit déplacée, interrompant ainsi tout ou partie des notes.
amplificateur
table de mixage
enceinte amplifiée
mono ouin thru out t
expandeur
synthétiseur
etc
secteur
220 V
in out
boîtier d’alimentation
de l’interface midi de
l’accordéon
câble normalisé
midi (5 broches)
ou câble spécial
câble normalisé
midi (5 broches)
câble audio,
jack, xlr,…
câble audio, jack, xlr… reliant le micro de l’accordéon à l’ampli
l’alimentation du micro est généralement à pile
52
NOTIONS BASIQUES D’ACOUSTIQUE MUSICALE
Toutes les notions ci-après sont simplifiées à l’extrême. Le but ne consiste pas en un cours
d’acoustique, domaine compliqué et complexe sans limites, mais d’expliquer le strict nécessaire pour
la compréhension de l’accordage des instruments à soufflets manuels et anches libres encastrées.
Le son
Générateur sonore et onde acoustique
Le son est avant tout une perception auditive. La cause en est l’onde acoustique, vibration de l’air.
L’onde acoustique ou onde sonore, fait partie des ondes à support matériel ou ondes mécaniques.
L’onde mécanique est transmise peu ou prou dans toute matière1.
L’onde est provoquée par la vibration d’un corps solide. Celui-ci la transmet à l’atmosphère, qui la
propage jusqu’à l’oreille. Certains instruments de musique ont des générateurs sonores transmettant
directement leurs vibrations à l’air, comme les percussions par exemple. Les générateurs des vents,
biseaux, anches battantes simples, doubles, anches lippales, ébranlent d’abord une colonne d’air, dont
les vibrations sont transmises à l’atmosphère. Les cordes transmettent partiellement en direct et en
plus grande partie par l’intermédiaire de caisses de résonance.
Le générateur sonore qu’est l’anche libre encastrée de l’accordéon, agit directement sur l’air en
provoquant des variations de pression par l’obturation périodique de la fenêtre du châssis par le
mouvement oscillatoire de la lame. Dans le cas des anches libres encastrées à clavier, soufflets
manuels, harmoniums et harmonicas à clavier, s’y ajoute par nécessité technique une case, dite case
sonore, dont les fréquences de résonance modifient quelque peu le son original de l’anche libre. Celuici
n’est perçu directement qu’avec l’harmonica ; ou à l’intérieur des soufflets, par exemple.
La vibration d’un corps solide peut aussi être perçue visuellement – corde vibrante, par ex. – et
tactilement - main sur la caisse de l’accordéon.
L’onde acoustique consiste dans la dilatation et le rétrécissement successifs des particules de l’air. Ces
mouvements, ou oscillations, se transmettent très rapidement, et de manière quasi identique de
particule à particule, du corps vibrant générateur jusqu’à l’oreille.
Si pendant un certain temps minimal, les oscillations se répètent à intervalles de temps égaux, elles
sont périodiques. L’oreille reconnaît une certaine hauteur, à laquelle on peut donner le nom d’une
note, ou à peu près. Les oscillations à valeurs de temps non égales, ont un caractère de bruit.
La différence entre son musical et bruit est en réalité d’une grande complexité, et finalement de pure
convention.
Célérité
La vitesse de transmission des mouvements d’une particule à l’autre, reste constante dans un média
donné, si divers paramètres physiques telles la température et la pression, sont identiques. Elle est
appelée célérité (de l’onde). Dans l’air, la célérité de l’onde acoustique est d’environ 342 m/s à 20°C
et sous la pression normale (une atmosphère 1013 millibar).
Fréquence et périodicité
Les oscillations ou vibrations de l’onde, peuvent être plus ou moins rapides. A moins de 16, et à plus
de 20.000 par seconde, l’oreille humaine ne les perçoit plus comme son. La limite supérieure descend
chez la personne âgée de notre civilisation. Le nombre d’oscillations par seconde, est appelé la
fréquence. Elle est exprimée en hertz (Hz). Le nombre d’oscillations par seconde (fréquence) est à ne
pas confondre avec leur vitesse de transmission (célérité).
Si la durée d’une oscillation, la période, est de 1/100 de seconde (T pour périodicité), l’onde est à 100
Hz (f pour fréquence).
f = 1/T T = 1/f
1 Les conditions de maintien de l'assise de la lame par son rivet, le mode de fixation des châssis sur les cases des sommiers,
le pontage entre sommiers, montrent que la propagation de la vibration matérielle dans les structures de l'accordéon, a une
influence palpable sur : la puissance sonore, les transitoires, le timbre, et peut être aussi les fréquences (le couplage des
oscillateurs modifie - un peu - leurs fréquences). Pour ces raisons (entre autres) l'accordage doit se faire en position de jeu,
avec tous les couplages en place.
53
Longueur d’onde
La longueur d’onde ( lambda) est la distance parcourue par l'onde sonore pendant une période
d'oscillation de la source : = cT = c/f.
Elle est obtenue par division de la célérité (c) par la fréquence.
=c/f, c= f, f=c/
A la célérité de 340 m/s, et à la fréquence de 440 Hz, la longueur d’onde est 340 / 440 = 0,77 m.
Diapason
Par convention internationale, le diapason, fréquence de référence du La3, est fixé à 440 Hz. Jusqu’à
cet accord en 1941, il a varié considérablement de pays à pays et selon les époques.
Pour l’accordéon, il est encore aujourd’hui souvent choisi à 442 voire dans certains cas à 444. La
raison en serait que l’accordéon accordé légèrement plus aigu, devrait mieux "percer" dans un
ensemble. Si les autres membres de l’ensemble en faisaient autant en surenchérissant… La
conséquence est que l’accordéon continue à endosser la réputation de sonner faux ; du moins dans les
milieux ne connaissant pas ces astuces et se fiant naïvement aux a priori de l’accordeur électronique1.
Les instruments allemands d’avant 1941 ont le diapason à 435 Hz.
Représentation graphique d’une oscillation
En fixant une pointe à l’une des extrémités d’un diapason, et en
la poussant au contact d’un support adéquat pendant qu’elle
vibre, on obtient une courbe sinusoïdale, graphique d’une
oscillation simple, sinusoïdale.
L’axe x (axe du temps) est tracé selon le déplacement général
du diapason. Une période commence à un point zéro, passe par
un maximum, un point zéro, un minimum, jusqu’au point zéro
suivant.
Elongation
A un moment donné t, la valeur de la distance entre l’axe x et le
point de la courbe à la perpendiculaire, est dite élongation (e).
Amplitude, intensité
Le maximum d’élongation, c’est-à-dire le point de la courbe le plus éloigné de l’axe x, est l’amplitude
(a). Celle-ci est en relation directe avec l’intensité du son perçu, exprimée en décibel (dB). Les
relations entre la pression acoustique réelle, l’amplitude, et l’intensité perçue sont d’une complication
extrême, qu’il n’est pas nécessaire de détailler plus en avant pour la seule compréhension de
l’accordage.
Timbre
L’onde sinusoïdale est plutôt une exception dans les
événements sonores musicaux. La forme des courbes
des diverses ondes est plus complexe. Elles peuvent
toutes être considérées comme une addition de
plusieurs courbes sinusoïdales. Les sinusoïdes
constitutives peuvent être à fréquences différentes (par
multiples entiers pour les sons dits musicaux) et à
amplitudes égales ou différentes.
La courbe résultante d’une superposition de plusieurs
ondes sinusoïdales est obtenue en additionnant
algébriquement les élongations. Inversement une onde
complexe peut être décomposée en ondes
sinusoïdales.
1 Une autre raison bien plus grave est que l’accordeur électronique est utilisé pour mesurer la justesse de notes de registres
composés de plusieurs voix, avec ou sans battements. Avertissement : l’accordeur n’est utilisable que pour la seule voix
flûte juste, et ce à la pression de l’accordage (p59).
Deux ondes de fréquences
h1=1 ; h2= 2
mêmes amplitudes
et résultante
h1
Mêmes
h2
Mêmes
R
Mêmes
e a
x
période
t
54
La "couleur du son" d’un instrument de musique, son
timbre, peut être graphiquement représentée par la
courbe de l’onde émise.
Partiels, harmoniques et spectre
Chaque onde sinusoïdale de l’ensemble – le spectre - peut être représentée graphiquement par un point
perpendiculaire à un axe x de fréquence, l’éloignement étant en fonction de son amplitude,
généralement exprimée en décibel (dB) sur l’axe y. La courbe reliant ces points est la courbe spectrale.
Chacune des composantes est appelée partiel. Lorsque les partiels sont dans un rapport de fréquence à
multiple entier, ils sont appelés harmoniques. C’est le cas général des spectres des instruments de
musique, les anches libres encastrées incluses. Partiels et harmoniques sont comptés 1 pour la
composante la plus grave, le fondamental, ensuite 2, 3 etc.
Beaucoup d’autres instruments de musique, notamment le piano, ont des spectres à partiels légèrement
éloignés du rapport harmonique. On désigne cet état par inharmonicité.
La représentation graphique du spectre harmonique peut être réalisée au moyen d’une courbe, ou
seulement par des lignes verticales symbolisant la fréquence et l’amplitude de chaque harmonique le
composant.
L’interprétation des représentations d’événements sonores – oscillogrammes (p 53, p 54 en haut),
spectrogrammes (ci-après), sonagrammes (non repris dans cet ouvrage) - est en réalité très complexe.
La voix en boîte diminue fortement à partir de 3000 Hz. Elle est plus puissante sur les harmoniques 1,
2, 5 et 6. Son timbre est plus mat, plus "bois". La voix directe sonne plus brillante, plus "métallique",
essentiellement à cause de sa relative puissance entre 3500 et 7500 Hz.
Cinq ondes de fréquences
et amplitudes
h1 = 1 Hz a = 1
h2 = 2 Hz a = 0,9
h3 = 3 Hz a = 0,8
h4 = 4 Hz a = 0,7
résultante en gras
Forme de l’onde
du La3 d’un accordéon
1320
3
2200
5
3080
7
3960
9
4840
11
5720
13
6600
15
7480 Hz
harm. 17
880
2
5280
12
4400
10
3520
8
2640
6
1760
4
6160
14
7040
16
440
1
50
60
dB
40
30
Spectre des 17 premières harmoniques d’un La3 d’accordéon
Trait continu = voix hors boîte, trait pointillé = voix en boîte.
55
Spectre harmonique et gamme harmonique
Dans l’onde émise par un instrument de musique, il peut y avoir plusieurs dizaines de partiels, toujours
harmoniques dans le cas de l’anche libre encastrée.
Une note de fréquence 100 Hz, à peu près un Lab1, a un fondamental de 100 Hz, un harmonique 2 de
200 Hz, un harmonique 3 de 300 Hz, etc. Une note à l’octave étant de fréquence double, les
harmoniques 1, 2, 4, 8, 16 etc., sont à intervalles d’8ves. L’harmonique 3 est à la 5te de l’harmonique
2. Les 3, 6, 12 etc. donnent des 5tes. L’harmonique 5 est à la 3ce du 4. Les 5, 10, 20 etc. donnent des
3ces.
Les harmoniques 5 et 6 forment une 3ce min.
Les écarts allant en rétrécissant de degré à degré, tout système d’accordage retenu, autre que celui de
la gamme harmonique elle-même, rencontre des intervalles obligatoirement faux.
Rapports harmoniques d’intervalles utilisés dans l’accordage
ascendant descendant asc. desc.
8ve x 2 : 2 x 2 x 0,5
5te : 2 x 3 : 3 x 2 x 1,5 x 0,666…
4te : 3 x 4 : 4 x 3 x 1,333… x 0,75
3ce : 4 x 5 : 5 x 4 x 1,25 x 0,8
3ce m : 5 x 6 : 6 x 5 x 1,2 x 0,833…
6te : 3 x 5 : 5 x 3 x 1,666… x 0,6
6te m : 5 x 8 : 8 x 5 x 1,6 x 0,625
Phase
Lorsque deux ondes sont en même temps au point zéro de l’axe du temps, elles sont en phase. Tout
décalage de périodes dans le temps par rapport à ces points zéro, est qualifié de déphasage.
Battements entre fondamentales
Deux ondes, sinusoïdales ou complexes, de fréquences très proches, ne sont pas perçues comme deux
sons différents, mais comme un seul avec des battements d’amplitude. Ceux-ci résultent de leur
déphasage progressif. Cet effet est utilisé sur presque tous les accordéons, où il est appelé vibrato.
Musicalement le vibrato est une variation de fréquence. Le terme acoustique de battement présente
moins d’équivoque.
8
523,3
523,3
9
588,7
587,3
10
654,1
659,3
11
719,5
698,5
740
12
784,9
784
13
850,3
830,6
880
2
130,8
130,8
3
196,2
196
4
261,6
261,6
5
327
329,6
6
392,4
392
7
457,8
466,2
harmoniques
Hz
Notes dans le
tempérament
égal
1
65,4
65,4
14
915,7
932,3
56
L’amplitude de la résultante atteint le double en (1) (3) (5). En (2) et (4), l’amplitude est voisine de
zéro. La formule pour calculer le nombre de battements par seconde, appelé aussi rapidité par les
accordeurs, est :
f1 – f2
Dans l’exemple 33 – 32 = 1 Hz
L’exemple peut servir d’illustration de l’onde d’un accordéon à 2 voix, flûte juste et flûte aiguë, dans
le grave. En réalité, l’accordage en battements ne commence que vers le Do2, 131 Hz. La rapidité
augmente continuellement vers l’aigu, pour atteindre 8 à 14 Hz dans l’accordage céleste.
Battements entre harmoniques
Les harmoniques de deux sons complexes battent aussi entre eux dès que leurs fréquences se
rapprochent. Ce phénomène est la plus précieuse aide des accordeurs de tout clavier. Il permet
d’évaluer et comparer des intervalles infimes.
Lorsque l’accordeur veut accorder le Fa3 sur le Do3 supposé correct à 262 Hz, et que le Fa3 est un peu
mais pas trop éloigné, il entend les battements entre l’harmonique 4 du Do3 (un Do5) et l’harmonique 3
du Fa3 (un Do5). Si le Fa3 est jugé correct à 349 Hz, il faut modifier l’intonation du Fa3 jusqu’à
entendre 1 battement par seconde.
262 x 4 = 1048
349 x 3 = 1047
1048 – 1047 = 1
h4 1048
h3 786
h1 349
h2 698
h3 1047
h2 524
h1 262
1
60
Hz
Mm
1 période
Superposition d’une onde de 33 Hz sur une deuxième de 32 Hz.
Les deux ondes sont en phases à (1), (3), (5). Les oppositions de phase sont à (2) et (4).
1 2 3 4 5
57
ACCORDAGE
Préliminaires
Métronome
L’utilisation d’un métronome permet une évaluation très précise de la rapidité des battements,
phénomène le plus important pour l’accordeur. Le métronome est étalonné de manière a indiquer le
nombre de battements par minute. L’indication 60 correspond à 1 battement par seconde (ou 1 Hz).
Conversion mouvements métronomiques (Mm) en Hz
Mm : 60
Conversion Hz en Mm
n Hz x 60
Exemple : 4,5 battements par seconde est égal à 4,5 Hz.
4,5 x 60 = 270 Mm
Lorsque les Mm excèdent les 200, il y a lieu de compter en duolets, puis triolets, quartolets etc.
Le métronome devrait pouvoir être réglé par valeurs entières successives de 30 à 240 Mm.
Aspect de théorie d’accordage
Lorsque deux ondes, ou sons, ou notes, sont dans un rapport tel qu’aucun battement ne se produit entre
harmoniques, ils sont dits consonants, "agréables à l’oreille". Cette assertion remontant à l’Antiquité
ne se produit que dans le seul cas de deux notes à l’unisson à harmonicité identique des spectres. Le
deuxième intervalle le plus consonant est l’intervalle d’8ve, puis de 5te, etc., en suivant les
harmoniques.
En réalité, pour satisfaire la notion "agréable à l’oreille", l’accordeur d’abord, le musicien ensuite,
agencent au mieux, selon les canons culturels de beauté sonore en vigueur, les phénomènes de
battements.
La construction d’une gamme (notes constitutives et leurs ajustements de hauteur exacts) peut être
réalisée de moult manières. En essayant de respecter au plus près la règle de "l’agréable à l’oreille" ou
consonance, presque toutes les théories d’accordage admettent à la base l’obligatoire justesse de l’8ve
d’abord et de la 5te ensuite.
D’après les théoriciens de l’Antiquité (Pythagore), notre gamme occidentale serait construite en
enchaînant des 5tes pures et des 8ves pures (sans battements).
Si les fréquences des notes sont calculées par des rapports harmoniques, à partir de Do1 (65,4 Hz) par
exemple, on aboutit à un Mi#1 à 88,41 Hz. Le rapport de 5te et 8ve pour le Fa (2x2/3) aboutit à 87,2
Hz.
Les très nombreuses propositions de systèmes d’accordages, depuis le Moyen-âge jusqu’à aujourd’hui,
essaient de concilier les 8ves pures avec les 5tes pures. A la Renaissance on allait jusqu’à intégrer
l’intervalle pur de 3ceM (mésotonique).
58
Tempérament égal
Aux temps modernes s’est imposé l’accordage dit à tempérament égal, ne retenant que l’8ve pure. Les
12 demi-tons de la gamme chromatique sont obtenus en doublant les fréquences d’une note à son 8ve,
puis divisant cet espace en 12 parties à progressions égales, selon la formule :
12 2
ou 1,059463094 son inverse 0,943874312 pour les 2des m descendantes.
A moins d’une autre précision, l’accordage standard d’aujourd’hui est celui la racine douzième de 2.
C’est celui des appareils électroniques d’accordage.
Partition
L’accordage de toutes les notes d’une 8ve médiane, est appelé partition. Ensuite sont accordées les
notes aiguës et graves, par 8ves pures. La partition de l’accordéon a tout intérêt à être située entre le
Mi3 et le Mi4, cette région n’étant pas trop aiguë, mais déjà assez peu influencée par les variations de
pression du soufflet.
Cent
L’intervalle du demi-ton est subdivisé en 100 cents (ou 1200 cents pour l’8ve) de manière analogue :
1200 2
ou 1,00057779 son inverse 0,999422544.
Les appareils électroniques à affichage aiguille ou numérique, indiquent les écarts en cents.
Conversion Hz en cent
Un intervalle est connu en Hz, pour en connaître la valeur en cents, il faut :
1° diviser la fréquence aiguë par la fréquence grave
2° logarithmer
3° multiplier par 3.986,313.714 (= 1200 : lg 2)
Exemple : à accorder une flûte aiguë à 5 Hz au-dessus de la flûte juste sur le La3 440 Hz.
445 : 440 = 1,011363636
son lg = 0,004907334467
x 3986,313723 = 19,6 cents
Conversion cents en Hz
1° multiplier 1,00057779 autant de fois par lui-même qu’il y a de cents
2° soustraire 1
3° multiplier par la fréquence connue
Exemple : sur le La3 l’appareil d’accordage calibré à 440 Hz, affiche + 24 cents de différence.
1,0005777924 = 1,013959492
-1 = 0,013959491
x 440 = 6,142176348 arrondi à 6 Hz
Tempérament égal à 5te pure
D’après de nombreux travaux d’acousticiens, le sentiment de justesse musicale exigerait des
intervalles légèrement plus grands que ceux du tempérament égal à 8ve pure. Parmi les propositions de
tels accordages dits à 8ves élargies, un des plus intéressants est celui qui garde une progression
constante entre les demi-tons, mais basé sur la 5te pure. La formule est basée sur le rapport de 5te
(3 :2) et les 7 demi-tons qui la composent.
7 1,5
ou 1,059634023 son inverse 0,943722057
La partition n’est à faire que sur les 7 notes d’une 5te médiane. Les extensions graves et aiguës sont
réalisées par 5tes pures. Les voix 16’ et 4’ sont accordées sans battements avec le 8’.
59
Pression à l’accordage
Les fréquences de toutes les lames du médium vers
le grave baissent en augmentant la pression. Le
taux de cette baisse peut être très différent pour
deux lames de même note.
Du médium vers l’aigu les comportements sont
variables à l’extrême. A une zone de stabilité (les
fréquences ne variant pas = isochronicité) peut
suivre une zone d’augmentation, puis vers
l’extrême aigu de nouveau une zone de baisse.
Les fréquences peuvent aussi baisser de la lame la
plus grave (Mi0) jusqu’à la lame la plus aiguë
(Do#7).
Quel que soit le rapport de fréquences choisi, une
lame ne peut sonner juste par rapport à une autre
qu’à une certaine pression d’air précise.
Pour comble, l’accordage de l’accordéon -
instrument à claviers et expression de soufflet,
relativement jeune – doit concilier deux manières
d’écoute de la justesse : à pression constante
comme à l’orgue et à son amorti comme au piano.
Dans cette dernière écoute, le son doit sonner juste
(sans battements en l’occurrence) à l’extinction.
Une première orientation consiste dans le choix d’une pression correspondant au mf (30 mm colonne
d’eau). Beaucoup d’accordéonistes ont un mf à pression plus basse, certains à pression plus élevée.
L’accordeur doit en tenir compte, et varier la pression moyenne d’accordage selon les individus.
Accordé à 30 mm de pression, une note en registre bando (16’ 8’) attaquée ff puis diminuée au pp,
ferait entendre des battements relativement forts au départ, allant d’abord en diminuant jusqu’à
disparition au mf, puis gagneraient en rapidité jusqu’au pp (p 74). Cela peut être ressenti comme très
désagréable, surtout dans le grave, autant à md qu’à mg. Il y a lieu de baisser la pression d’accordage
vers le grave.
Certaines lames peuvent avoir des comportements dépendant des pressions, impossibles à régler.
Accordage à l’appareil électronique
Les caractéristiques de l’anche libre font qu’il y a tout intérêt à utiliser l’appareil électronique pour
procéder à, soit l’accordage complet, soit pour une bonne approche.
Il faut caler sur le diapason de l’instrument, en mesurant au moins 7 ou 8 notes de la flûte juste, dans
le médium. Il sera souvent à 442 Hz.
Ensuite toutes les notes du 8’ sont à limer, gratter afin que l’aiguille affiche zéro. On peut comparer
avec le son émis par l’appareil. Il ne faut plus entendre de battements entre la lame à accorder et le son
témoin de l’appareil.
En réalité, on n’arrive qu’à une certaine approche. Elle est souvent estimée à environ ± 2 cent. Au La3,
cela représente 0,5 Hz, au La1 seulement 0,12 Hz, mais au La5 il y a 2 Hz. Une tolérance exprimée en
cents, identique sur toute la tessiture, est inadéquate. Une tolérance ne peut être exprimée qu’en
fractions de Hz. Les lames de l’8ve 6 sont les plus difficiles à accorder, car très fines et fragiles, en
plus ce sont elles qui admettent le moins de déviation en terme de cents. Pour juger rapidement un
accordage, il n’y a qu’à écouter cette 8ve aiguë, registres 8’ 4’ ou pire 16’ 4’.
La flûte juste accordée, on procède de la même manière pour toutes les autres voix md et mg, sauf la
dessus de flûte (8+). Dans les instruments à boîte de résonance à 2 flûtes dont une en boîte et l’autre
hors boîte, on considère celle qui est en boîte comme étant la juste. Les accordéons de concert sont
généralement accordés sans battement ; la deuxième flûte est à l’unisson de la juste.
L’appareil électronique peut également être utilisé pour les 8+ et 8-. Pour chaque note, il faut avoir
noté les écarts en cents pour l’approche, et en mouvements métronomiques pour une finition à
l’oreille.
-15
-25
-20
-30
-10
-5
cent 0
5
Exemple de variations de
hauteurs de notes en cent
en fonction de la
pression 10 mm ligne 0
et 70 mm de colonne
d’eau.
tirer pousser
-50
60
L’accordéon bas de gamme peut sans inconvénient, être entièrement accordé à l’aide de l’appareil.
Ceci vaut encore en grande partie pour le milieu de gamme, quoique il faut s’approcher déjà à ± 1
cent dans le médium, et la finition à l’oreille devient nécessaire pour l’aigu md ainsi que les basses
mg. Les hauts de gamme, les accordéons de concert doivent entièrement être finis à l’oreille.
Il y a lieu d’opérer avec un micro externe. Son positionnement adéquat permet de mieux capter les
sons aigus, très directionnels.
Il y a des accordeurs électroniques autorisant la recherche automatique des notes. Les moindres
amplitudes des premières harmoniques dans le grave, exigent souvent de caler manuellement sur un
harmonique supérieur, de préférence l’8ve. Si on est amené à caler sur la 12ième, il faut tenir compte de
la diminution de 2 cents de la 5te dans le tempérament égal (8ve pure). Dans l’8ve 0, il faut
entièrement procéder à l’oreille.
Accordage à l’oreille
Chaque appareil a forcément une tolérance dans la précision, aussi bien de l’affichage que du son
témoin émis. L’accordage d’un accordéon de jazz ou de concert exige une précision allant facilement
au 1/10 de cent. Il faut minimiser les battements entre voix à l’unisson ou à intervalle d’8ve ; il peut y
en avoir jusqu’à 4 md et 3 mg = 7. Il faut maintenir une continuité la plus régulière possible du
nombre de battements (rapidité) d’une note à l’autre sur les 8’ 8+.
Les différents pas, les 1° et 2° sont impératifs :
1° La partition sur le 8’
2° Grave et/ou aigu du 8’
3° Les autres voix md
4° 8ve 2 ou 3 de la mg
5° Les autres voix mg.
Les descriptions traditionnelles de l’accordage au tempérament égal (à 8ve pure) recommandent de
procéder par 5tes qu’il faut "quelque peu" diminuer, et par 8ves. Dans ce tempérament égal, la
diminution de la 5te correspond à env. 2 cents. A l’oreille, on ne peut diminuer qu’en écoutant les
battements. Or ceux-ci varient selon l’emplacement des 5tes dans l’échelle grave – aigu.
L’accordage de la flûte aiguë (8+) devant provoquer des battements (vibrato) avec la flûte juste est
traditionnellement réalisée à l’oreille. Le 8+ est réglé par rapport au 8’, en faisant sonner les 2 voix
ensemble, jusqu’à obtenir le nombre de battements voulu. On procède de même à l’oreille pour
l’accordage du 8-, en laissant sonner en même temps le 8’ et le 8+ pour certains accordeurs, et
occultant le 8+ pour d’autres.
L’accordage des voix à battements (vibrato).
Les écarts entre 8’ 8+ sont très importants pour l’accord musette, moins pour le céleste et très peu pour
le swing. La rapidité (des battements) doit évoluer de lent à rapide du grave vers l’aigu.
Beaucoup d’accordeurs choisissent au départ un intervalle sur le La3, puis accordent à l’oreille -
feeling acquis à force d’expérience - l’aigu et le grave. La règle de base théorique étant une
progression de 1 Hz pour tel ou tel intervalle. Si pour un accord céleste, par exemple, un écart de 4 Hz
est choisi sur le La3, (442 + 4 = 446) il faut entendre 4 battements entre le 8’ et le 8+. Ensuite la 4te
1320
1866,8 1864,6
1760
1174,7 1318,5
988,9 987,8
1481,6 1480
1110 1108,7
1663,1 1661,2
1245,9
1245,9 1398,5 1396,9
1047,7 1046,5
1569,8 1568
1176
1762
h1 415,3 622,25 466,16 349,23 523,25 392 587,33 440 329,63 493,88 370 554,37 415,3
-1,5
89
-1,1
67
-1,7
100
-1,3
75
-1,9
113
-1,4
84
-2,1
126
-1,6
95
-1,2
71
-1,8
106
-1,3
80
-2
119
Hz
Mm
1244,5
61
aug. (Re#4) doit produire 5 battements à la seconde (5 Hz), le La4 doit être à 6 Hz, etc. Cette
progression est moyenne pour le céleste. Si la progression est faite par 4te (La3 – Re4 – Sol4 …) elle
sera plus rapide; par 5tes elle sera évidemment plus lente. Le procédé est identique vers le grave ; les
écarts étant toutefois quelque peu atténués. Il en va de même pour le musette et le swing.
L’accordage du "vibrato" dépend donc d’abord de l’écart choisi sur le diapason, ensuite de la rapidité
de la progression vers l’aigu et le grave.
Les 3 paramètres, écart au diapason, évolution vers l’aigu, évolution vers le grave, permettent dans
l’absolu, un accordage particulier pour chaque accordéon existant. Les ateliers d’accordages proposent
en gros les 10 types suivants :
demi-swing céleste très atténué
swing céleste atténué
américain atténué céleste
américain musette
américain fort musette fort
Les colonnes en gras indiquent les battements en Hz à obtenir. Les colonnes Mm indiquent la vitesse
correspondante du métronome1. Les colonnes suivantes indiquent l’écart en cent par rapport à la flûte
juste.
La troisième voix (8-) musette est soit accordée de manière symétrique au 8+, soit asymétrique. C’està-
dire que le 8- reçoit autant de battements en moins que le 8+ en plus, ou qu’il reçoit moins de
battements en moins, la moitié, les ¾, etc. Dans ce cas on peut choisir par exemple la courbe musette
fort pour le 8+ et la courbe musette pour le 8-. Le résultat ne sera pas le même. Les musettes
asymétriques sonnent moins agressifs que les symétriques, pour les uns, ou bien les symétriques
sonnent plus clairs, pour les autres amateurs de musette.
Commentaire concernant l’accordage d’accordéons
Les difficultés dues à la dépendance de la pression d’air (p 59), auxquelles il faut préposer le choix du
système d’accordage (théorie- ; tous les instruments ne sont pas accordés au tempérament égal à 8ve
juste (p 58)), et ajouter les difficultés de l’accordage proprement dit (p 72), incluant les caprices des
lames (p 73), enfin le manque de références à une tradition comme celle dont bénéficient les
accordeurs d’orgue et de piano, rendent l’accordage de l’accordéon redoutablement difficile2.
1 Avec la convention 200x2 pour Mm = 400, 200x3 pour Mm = 600, etc…
2 En réalité, les exigences de justesse sont très variables. Pour une partie des accordéonistes, l’accordage de leur instrument
n’est qu’un détail négligeable. Une deuxième partie ne remarque les déviations d’accordage que quand elles atteignent
environ le ¼ de demi-ton. Une troisième par contre, a des idées déjà assez précises, en ce qui concerne la justesse d’8ve et de
5te et surtout du "vibrato". La quatrième partie écoute réellement les sons de leur instrument et exige les plus hautes qualités
professionnelles de leur accordeur.
Il s’avère en pratique, que l’accordage sec, sans vibrations, ou swing lent, - accordages préférés des accordéonistes de la
quatrième catégorie - est bien plus difficile à réaliser que l’accord musette.
Le temps à passer sur un accordage – et par conséquent le prix – est en fonction de ces quatre catégories.
Accordage 3 voix musette
Résultante d’un accordage 8- 8’ 8+
symétrique (ici 28Hz 30Hz 32Hz)
Accordage 3 voix musette
Résultante d’un accordage 8- 8’ 8+
asymétrique (ici 29Hz 30Hz 32Hz)
62
Demi Swing Swing Amér atténué Américain Américain fort
Mm Hz ct Mm Hz ct Mm Hz ct Mm Hz ct Mm Hz ct
Sol6 3136 107 1,8 1 145 2,4 1 260 4,3 2 156 x2 5,2 3 150 x3 7,5 4
Fa# 2960 105 1,8 1 143 2,4 1 255 4,3 2 153 x2 5,1 3 146 x3 7,3 4
Fa6 2794 103 1,7 1 140 2,3 1 250 4,2 3 150 x2 5,0 3 143 x3 7,1 4
Mi6 2637 102 1,7 1 138 2,3 2 245 4,1 3 147 x2 4,9 3 139 x3 7,0 5
Mib 2489 100 1,7 1 135 2,3 2 240 4,0 3 144 x2 4,8 3 203 x2 6,8 5
Re6 2349 98 1,6 1 133 2,2 2 235 3,9 3 141 x2 4,7 3 198 x2 6,6 5
Do# 2217 97 1,6 1 130 2,2 2 230 3,8 3 138 x2 4,6 4 192 x2 6,4 5
Do6 2093 95 1,6 1 128 2,1 2 225 3,8 3 135 x2 4,5 4 187 x2 6,2 5
Si5 1976 93 1,6 1 125 2,1 2 220 3,7 3 132 x2 4,4 4 181 x2 6,0 5
Sib 1865 92 1,5 1 123 2,0 2 215 3,6 3 129 x2 4,3 4 176 x2 5,9 5
LA5 1760 90 1,5 1 120 2,0 2 210 3,5 3 126 x2 4,2 4 170 x2 5,7 6
Lab 1661 88 1,5 2 118 2,0 2 205 3,4 4 123 x2 4,1 4 165 x2 5,5 6
Sol5 1568 87 1,4 2 115 1,9 2 200 3,3 4 120 x2 4,0 4 161 x2 5,4 6
Fa# 1480 85 1,4 2 113 1,9 2 195 3,3 4 117 x2 3,9 5 156 x2 5,2 6
Fa5 1397 83 1,4 2 110 1,8 2 190 3,2 4 114 x2 3,8 5 152 x2 5,1 6
Mi5 1319 82 1,4 2 108 1,8 2 185 3,1 4 111 x2 3,7 5 147 x2 4,9 6
Mib 1245 80 1,3 2 105 1,8 2 180 3,0 4 108 x2 3,6 5 143 x2 4,8 7
Re5 1175 78 1,3 2 103 1,7 3 175 2,9 4 105 x2 3,5 5 138 x2 4,6 7
Do# 1109 77 1,3 2 100 1,7 3 170 2,8 4 204 3,4 5 134 x2 4,5 7
Do5 1047 75 1,3 2 98 1,6 3 165 2,8 5 198 3,3 5 129 x2 4,3 7
Si4 988 73 1,2 2 95 1,6 3 160 2,7 5 192 3,2 6 124 x2 4,1 7
Sib 932 72 1,2 2 93 1,5 3 155 2,6 5 186 3,1 6 120 x2 4,0 7
LA4 880 70 1,2 2 90 1,5 3 150 2,5 5 180 3,0 6 115 x2 3,8 8
Lab 831 68 1,1 2 88 1,5 3 145 2,4 5 174 2,9 6 112 x2 3,7 8
Sol4 784 67 1,1 2 85 1,4 3 140 2,3 5 168 2,8 6 108 x2 3,6 8
Fa# 740 65 1,1 3 83 1,4 3 135 2,3 5 162 2,7 6 105 x2 3,5 8
Fa4 698 63 1,1 3 80 1,3 3 130 2,2 5 156 2,6 6 202 3,4 8
Mi4 659 62 1,0 3 78 1,3 3 125 2,1 5 150 2,5 7 195 3,2 8
Mib 622 60 1,0 3 75 1,3 3 120 2,0 6 144 2,4 7 188 3,1 9
Re4 587 58 1,0 3 73 1,2 4 115 1,9 6 138 2,3 7 180 3,0 9
Do# 554 57 0,9 3 70 1,2 4 110 1,8 6 132 2,2 7 173 2,9 9
Do4 523 55 0,9 3 68 1,1 4 105 1,8 6 126 2,1 7 166 2,8 9
Si3 494 53 0,9 3 65 1,1 4 100 1,7 6 120 2,0 7 159 2,7 9
Sib 466 52 0,9 3 63 1,0 4 95 1,6 6 114 1,9 7 152 2,5 9
LA3 440 50 0,8 3 60 1,0 4 90 1,5 6 108 1,8 7 145 2,4 9
Lab 415 48 0,8 3 58 1,0 4 87 1,4 6 104 1,7 7 140 2,3 10
Sol3 392 47 0,8 3 55 0,9 4 84 1,4 6 100 1,7 7 134 2,2 10
Fa# 370 45 0,8 4 53 0,9 4 81 1,3 6 97 1,6 8 129 2,1 10
Fa3 349 43 0,7 4 50 0,8 4 78 1,3 6 93 1,5 8 123 2,1 10
Mi3 330 42 0,7 4 48 0,8 4 74 1,2 6 89 1,5 8 118 2,0 10
Mib 311 40 0,7 4 45 0,8 4 71 1,2 7 85 1,4 8 113 1,9 10
Re3 294 38 0,6 4 44 0,7 4 68 1,1 7 81 1,4 8 107 1,8 10
Do# 277 37 0,6 4 43 0,7 4 65 1,1 7 77 1,3 8 102 1,7 11
Do3 262 35 0,6 4 41 0,7 5 62 1,0 7 74 1,2 8 96 1,6 11
Si2 247 33 0,6 4 40 0,7 5 59 1,0 7 70 1,2 8 91 1,5 11
Sib 233 32 0,5 4 39 0,6 5 56 0,9 7 66 1,1 8 85 1,4 11
LA2 220 30 0,5 4 38 0,6 5 53 0,9 7 62 1,0 8 80 1,3 10
Lab 208 28 0,5 4 36 0,6 5 51 0,9 7 60 1,0 8 77 1,3 11
Sol2 196 27 0,4 4 35 0,6 5 50 0,8 7 59 1,0 9 74 1,2 11
Fa# 185 25 0,4 4 34 0,6 5 49 0,8 8 57 1,0 9 71 1,2 11
Fa2 175 23 0,4 4 33 0,5 5 48 0,8 8 55 0,9 9 68 1,1 11
Mi2 165 22 0,4 4 31 0,5 5 46 0,8 8 54 0,9 9 65 1,1 11
Mib 156 20 0,3 4 30 0,5 6 45 0,8 8 52 0,9 10 62 1,0 11
Re2 147 19 0,3 4 29 0,5 6 44 0,7 9 50 0,8 10 59 1,0 12
Do# 139 18 0,3 4 28 0,5 6 43 0,7 9 49 0,8 10 56 0,9 12
Do2 131 16 0,3 4 26 0,4 6 41 0,7 9 47 0,8 10 53 0,9 12
63
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
Hz
Courbes conventionnelles
L'abscisse représente la flûte juste.
L'ordonnée représente les valeurs en
Hz dont la flûte haute est à augmenter.
L'inverse pour la flûte basse.
De haut en bas :
américain fort
américain
américain atténué
swing
demi swing
64
Cél très att Céleste att Céleste Musette Mus. fort
Mm Hz ct Mm Hz ct Mm Hz ct Mm Hz ct Mm Hz ct
Sol6 3136 210 x 3 10,5 6 200 x 4 13,3 7 167 x 6 16,7 9 185 x 8 24,7 14 218 x 8 29,1 16
Fa# 2960 204 x 3 10,2 6 194 x 4 13,0 8 162 x 6 16,2 9 169 x 8 22,5 13 199 x 8 26,6 15
Fa6 2794 197 x 3 9,9 6 189 x 4 12,6 8 158 x 6 15,8 10 162 x 8 21,5 13 191 x 8 25,4 16
Mi6 2637 191 x 3 9,6 6 183 x 4 12,2 8 154 x 6 15,4 10 206 x 6 20,6 13 182 x 8 24,3 16
Mib 2489 185 x 3 9,2 6 177 x 4 11,8 8 150 x 6 15,0 10 197 x 6 19,7 14 174 x 8 23,2 16
Re6 2349 178 x 3 8,9 7 171 x 4 11,4 8 146 x 6 14,6 11 188 x 6 18,8 14 167 x 8 22,2 16
Do# 2217 172 x 3 8,6 7 166 x 4 11,0 9 141 x 6 14,1 11 180 x 6 18,0 14 159 x 8 21,3 17
Do6 2093 166 x 3 8,3 7 160 x 4 10,7 9 137 x 6 13,7 11 172 x 6 17,2 14 203 x 6 20,3 17
Si5 1976 159 x 3 8,0 7 205 x 3 10,3 9 200 x 4 13,3 12 164 x 6 16,4 14 194 x 6 19,4 17
Sib 1865 153 x 3 7,7 7 198 x 3 9,9 9 193 x 4 12,9 12 157 x 6 15,7 15 186 x 6 18,6 17
LA5 1760 147 x 3 7,3 7 190 x 3 9,5 9 187 x 4 12,5 12 150 x 6 15,0 15 178 x 6 17,8 17
Lab 1661 142 x 3 7,1 7 184 x 3 9,2 10 181 x 4 12,0 12 143 x 6 14,3 15 170 x 6 17,0 18
Sol5 1568 138 x 3 6,9 8 179 x 3 8,9 10 174 x 4 11,6 13 205 x 4 13,7 15 163 x 6 16,3 18
Fa# 1480 200 x 2 6,7 8 173 x 3 8,7 10 168 x 4 11,2 13 196 x 4 13,1 15 233 x 4 15,6 18
Fa5 1397 193 x 2 6,4 8 168 x 3 8,4 10 162 x 4 10,8 13 188 x 4 12,5 15 223 x 4 14,9 18
Mi5 1319 187 x 2 6,2 8 162 x 3 8,1 11 207 x 3 10,4 14 179 x 4 12,0 16 213 x 4 14,2 19
Mib 1245 180 x 2 6,0 8 157 x 3 7,8 11 199 x 3 9,9 14 171 x 4 11,4 16 204 x 4 13,6 19
Re5 1175 173 x 2 5,8 8 151 x 3 7,6 11 192 x 3 9,6 14 164 x 4 10,9 16 195 x 4 13,0 19
Do# 1109 167 x 2 5,6 9 146 x 3 7,3 11 186 x 3 9,3 14 157 x 4 10,4 16 187 x 4 12,4 19
Do5 1047 160 x 2 5,3 9 140 x 3 7,0 12 179 x 3 9,0 15 200 x 3 10,0 16 179 x 4 11,9 20
Si4 988 153 x 2 5,1 9 202 x 2 6,7 12 173 x 3 8,6 15 191 x 3 9,5 17 171 x 4 11,4 20
Sib 932 147 x 2 4,9 9 193 x 2 6,4 12 166 x 3 8,3 15 182 x 3 9,1 17 163 x 4 10,9 20
LA4 880 140 x 2 4,7 9 185 x 2 6,2 12 160 x 3 8,0 16 174 x 3 8,7 17 208 x 3 10,4 20
Lab 831 136 x 2 4,5 9 179 x 2 6,0 12 154 x 3 7,7 16 166 x 3 8,3 17 199 x 3 10,0 21
Sol4 784 132 x 2 4,4 10 173 x 2 5,8 13 147 x 3 7,4 16 159 x 3 8,0 17 191 x 3 9,5 21
Fa# 740 128 x 2 4,3 10 166 x 2 5,5 13 211 x 2 7,0 16 152 x 3 7,6 18 182 x 3 9,1 21
Fa4 698 124 x 2 4,1 10 160 x 2 5,3 13 201 x 2 6,7 17 145 x 3 7,3 18 174 x 3 8,7 21
Mi4 659 120 x 2 4,0 10 154 x 2 5,1 13 192 x 2 6,4 17 208 x 2 6,9 18 167 x 3 8,3 22
Mib 622 116 x 2 3,9 11 148 x 2 4,9 14 182 x 2 6,1 17 199 x 2 6,6 18 159 x 3 8,0 22
Re4 587 112 x 2 3,7 11 141 x 2 4,7 14 175 x 2 5,8 17 190 x 2 6,3 19 152 x 3 7,6 22
Do# 554 108 x 2 3,6 11 135 x 2 4,5 14 169 x 2 5,6 17 182 x 2 6,1 19 146 x 3 7,3 23
Do4 523 104 x 2 3,5 11 129 x 2 4,3 14 162 x 2 5,4 18 174 x 2 5,8 19 139 x 3 7,0 23
Si3 494 201 3,3 12 123 x 2 4,1 14 155 x 2 5,2 18 166 x 2 5,5 19 200 x 2 6,7 23
Sib 466 193 3,2 12 116 x 2 3,9 14 149 x 2 5,0 18 159 x 2 5,3 20 191 x 2 6,4 24
LA3 440 185 3,1 12 110 x 2 3,7 14 142 x 2 4,7 19 152 x 2 5,1 20 183 x 2 6,1 24
Lab 415 178 3,0 12 106 x 2 3,5 15 135 x 2 4,5 19 145 x 2 4,8 20 175 x 2 5,8 24
Sol3 392 171 2,8 13 204 3,4 15 129 x 2 4,3 19 139 x 2 4,6 20 167 x 2 5,6 24
Fa# 370 164 2,7 13 196 3,3 15 122 x 2 4,1 19 132 x 2 4,4 21 160 x 2 5,3 25
Fa3 349 157 2,6 13 188 3,1 15 115 x 2 3,8 19 127 x 2 4,2 21 153 x 2 5,1 25
Mi3 330 150 2,5 13 180 3,0 16 109 x 2 3,6 19 121 x 2 4,0 21 146 x 2 4,9 25
Mib 311 143 2,4 13 173 2,9 16 204 3,4 19 116 x 2 3,9 21 140 x 2 4,7 26
Re3 294 135 2,3 13 165 2,7 16 195 3,3 19 110 x 2 3,7 22 134 x 2 4,5 26
Do# 277 128 2,1 13 157 2,6 16 187 3,1 19 106 x 2 3,5 22 128 x 2 4,3 26
Do3 262 121 2,0 13 149 2,5 16 178 3,0 20 202 3,4 22 122 x 2 4,1 27
Si2 247 114 1,9 13 141 2,3 16 170 2,8 20 193 3,2 22 117 x 2 3,9 27
Sib 233 107 1,8 13 133 2,2 16 161 2,7 20 184 3,1 23 112 x 2 3,7 28
LA2 220 100 1,7 13 125 2,1 16 153 2,5 20 176 2,9 23 107 x 2 3,6 28
Lab 208 95 1,6 13 118 2,0 16 144 2,4 20 168 2,8 23 205 3,4 28
Sol2 196 91 1,5 13 112 1,9 16 136 2,3 20 161 2,7 24 196 3,3 29
Fa# 185 86 1,4 13 105 1,8 16 127 2,1 20 154 2,6 24 187 3,1 29
Fa2 175 82 1,4 13 99 1,6 16 119 2,0 20 147 2,4 24 179 3,0 29
Mi2 165 77 1,3 13 92 1,5 16 110 1,8 19 140 2,3 24 171 2,9 30
Mib 156 73 1,2 13 86 1,4 16 102 1,7 19 134 2,2 25 164 2,7 30
Re2 147 68 1,1 13 79 1,3 15 93 1,6 18 128 2,1 25 157 2,6 31
Do# 139 64 1,1 13 73 1,2 15 85 1,4 18 123 2,0 25 150 2,5 31
Do2 131 59 1,0 13 66 1,1 14 76 1,3 17 117 2,0 26 143 2,4 31
65
0
1
2
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24
25
Hz
Courbes conventionnelles 2
L'abscisse représente la flûte juste.
L'ordonnée représente les valeurs en Hz dont la
flûte haute est à augmenter.
L'inverse pour la flûte basse.
De haut en bas :
musette fort
musette
céleste
céleste atténué
céleste très atténué
66
RELEVES D’ACCORDAGE
Les relevés d’accordage permettent d’apprendre à connaître avec précision ce qui a été fait et ce qui
est fait dans le domaine. En plus ils constituent une base solide pour des restaurations avec accordage
d’origine. Une autre perspective est l’étude des comportements des anches libres de l’accordéon à long
terme. Le sujet n’est pas rendu moins intéressant par sa démystification, bien au contraire.
Les pages suivantes montrent des relevés d’un accordéon courant 3 voix à l’8ve, 3 voix musette et un
3 voix à l’8ve diatonique.
Explications :
case ou colonne
1 date 23 colonne 19, pousser
2 marque, numéro de série, 24 accordages calculés d’après des moyennes
année de construction, exponentiels ou autres, ou estimés à vue des
3 composition des voix md points du graphique
4 nom du propriétaire 27 accordage à réaliser
6 notes 28 en Hz
7 fréquences en Hz 29 mouvements métronomiques
8 relevés en cents 30 leur multiplicateur
9 du 8’ tirer 31 en cents
11 du 8+ tirer 32 formule des moyennes
13 du 8’ pousser 33 graphique représentant en points les valeurs
15 du 8+ pousser des colonnes 22 et 23, en lignes celles des
17 différences en cents colonnes 25 et 26
18 colonne 11 – 9 34 graphique représentant les écarts du 8’ par
19 colonne 15 – 13 rapport au tempérament égal
20 différences en Hz
22 colonne 18, tirer,
Le relevé pour les 3 voix musette (p 68) est similaire. S’y ajoutent les colonnes pour le 8-.
Le relevé de diatonique (p 69) tient compte des spécificités de ces instruments.
L’accord d’origine des 2 relevés suivants (p 67 et 68) est de type droit. Les graphiques montrent des
droites et des courbes de moyennes exponentielles. Celles-ci correspondent souvent mieux à la réalité
entendue. Il est fortement probable, que beaucoup d’accordeurs procédant de manière traditionnelle, se
basant théoriquement sur une même progression pour toujours un intervalle identique, raccourcissent
néanmoins cet intervalle au "feeling" vers l’aigu. D’autres accordeurs se tiennent strictement à
l’intervalle choisi au départ. Il est possible aussi que les aiguës ont tendance à monter à terme.
Le graphique en bas de la (p 67), montre un 8’ caractéristique
1° d’une mauvaise partition à l’origine,
2° d’un bon accordage par comparaison d’8ves,
L’ensemble a fortement tendance à augmenter vers l’aigu.
Dans les accordages des diatoniques (p 69), on constate souvent non seulement de grandes différences
entre tirer et pousser, mais aussi entre les deux ou trois rangs.
9 11 13 15
6 7 10 12 14 16 18 19 22 23 25 26 28 29 30 31
8 8+ 8 8+
T T P P T P T P 24) 15) 6) cent
Sol6 3164 24,1 15,3 5,8 175 .2 3,2
Fa# 2987 21,8 15,0 5,7 172 .2 3,3
Fa6 2819 20,7 14,7 5,7 170 .2 3,5
Mi6 2661 7 13 10 21 6 11 9,2 17,0 19,7 14,3 5,6 167 .2 3,6
Mib 2512 7 13 3 17 6 14 8,7 20,4 18,8 14,0 5,5 165 .2 3,8
Re6 2371 0 17 0 16 17 16 23,4 22,0 17,9 13,7 5,4 162 .2 4,0
Do# 2238 3 15 10 24 12 14 15,6 18,2 17,0 13,3 5,3 160 .2 4,1
Do6 2112 3 17 4 22 14 18 17,1 22,1 16,1 13,0 5,2 157 .2 4,3
Si5 1993 3 18 4 17 15 13 17,3 15,0 15,4 12,7 5,2 155 .2 4,5
Sib 1882 5 23 5 19 18 14 19,7 15,3 14,6 12,3 5,1 152 .2 4,7
LA5 1776 3 19 8 19 16 11 16,5 11,3 13,9 12,0 5,0 150 .2 4,9
Lab 1676 5 17 7 21 12 14 11,7 13,6 13,2 11,7 4,9 147 .2 5,1
Sol5 1582 2 18 1 18 16 17 14,7 15,6 12,6 11,3 4,8 145 .2 5,3
Fa# 1493 5 19 7 23 14 16 12,1 13,9 12,0 11,0 4,7 142 .2 5,5
Fa5 1410 0 17 1 18 17 17 13,9 13,9 11,4 10,7 4,7 140 .2 5,7
Mi5 1330 2 17 8 18 15 10 11,6 7,7 10,8 10,3 4,6 137 .2 6,0
Mib 1256 5 21 7 22 16 15 11,7 10,9 10,3 10,0 4,5 135 .2 6,2
Re5 1185 1 20 2 19 19 17 13,1 11,7 9,8 9,7 4,4 132 .2 6,4
Do# 1119 8 24 8 22 16 14 10,4 9,1 9,3 9,3 4,3 130 .2 6,7
Do5 1056 7 22 8 26 15 18 9,2 11,0 8,9 9,0 4,2 127 .2 7,0
Si4 997 1 14 0 12 13 12 7,5 6,9 8,4 8,7 4,2 125 .2 7,2
Sib 941 7 22 5 21 15 16 8,2 8,7 8,0 8,3 4,1 122 .2 7,5
LA4 888 5 22 7 21 17 14 8,8 7,2 7,6 8,0 4,0 120 .2 7,8
Lab 838 4 21 3 19 17 16 8,3 7,8 7,2 7,7 3,9 117 .2 8,1
Sol4 791 3 18 4 18 15 14 6,9 6,4 6,9 7,3 3,8 115 .2 8,4
Fa# 747 5 21 5 21 16 16 6,9 6,9 6,6 7,0 3,7 112 .2 8,7
Fa4 705 1 16 2 19 15 17 6,1 7,0 6,2 6,7 3,7 110 .2 9,0
Mi4 665 2 21 6 20 19 14 7,3 5,4 5,9 6,3 3,6 107 .2 9,3
Mib 628 5 23 8 23 18 15 6,6 5,5 5,6 6,0 3,5 210 9,6
Re4 593 3 12 1 18 9 17 3,1 5,8 5,4 5,7 3,4 205 10,0
Do# 559 7 27 8 26 20 18 6,5 5,8 5,1 5,3 3,3 200 10,3
Do4 528 5 20 5 20 15 15 4,6 4,6 4,9 5,0 3,2 195 10,6
Si3 498 0 20 5 19 20 14 5,8 4,0 4,6 4,7 3,2 190 11,0
Sib 470 3 20 4 19 17 15 4,6 4,1 4,4 4,3 3,1 185 11,3
LA3 444 4 17 3 17 13 14 3,3 3,6 4,2 4,0 3,0 180 11,7
Lab 419 5 23 4 22 18 18 4,4 4,4 4,0 3,9 2,9 175 12,0
Sol3 396 1 18 4 18 17 14 3,9 3,2 3,8 3,7 2,8 170 12,4
Fa# 373 8 21 7 22 13 15 2,8 3,2 3,6 3,6 2,8 165 12,7
Fa3 352 -7 18 -7 18 25 25 5,1 5,1 3,4 3,4 2,7 160 13,1
Mi3 333 2 18 4 19 16 15 3,1 2,9 3,3 3,3 2,6 155 13,4
Mib 314 4 18 3 19 14 16 2,5 2,9 3,1 3,1 2,5 150 13,7
Re3 296 2 15 6 17 13 11 2,2 1,9 2,9 3,0 2,4 145 14,1
Do# 280 8 22 13 25 14 12 2,3 1,9 2,8 2,8 2,3 140 14,4
Do3 264 3 20 9 21 17 12 2,6 1,8 2,7 2,7 2,3 135 14,7
Si2 249 2 24 5 21 22 16 3,2 2,3 2,5 2,5 2,2 130 15,0
Sib 235 3 21 9 21 18 12 2,5 1,6 2,4 2,4 2,1 125 15,3
LA2 222 5 21 5 19 16 14 2,1 1,8 2,3 2,2 2,0 120 15,5
Lab 210 4 28 1 21 24 20 2,9 2,4 2,2 2,1 1,9 115 15,8
Sol2 198 0 17 0 18 17 18 2,0 2,1 2,1 1,9 1,8 110 16,0
Fa# 187 6 23 0 17 17 17 1,8 1,8 2,0 1,8 1,8 105 16,2
Fa2 176 1 19 -6 14 18 20 1,8 2,0 1,9 1,6 1,7 100 16,3
Mi2 166 1 16 -9 9 15 18 1,4 1,7 1,8 1,5 1,6 95 16,4
Mib 157 5 23 -4 14 18 18 1,6 1,6 1,7 1,3 1,5 90 16,5
Re2 148 1 20 -7 12 19 19 1,6 1,6 1,6 1,2 1,4 85 16,5
Do# 140 4 22 -4 18 18 22 1,5 1,8 1,5 1,0 1,3 80 16,4
Do2 132
Si1 125
Sib 118
LA1 111
Lab 105
Sol1 99
Fa# 93
Fa1 88
Mi1 83
Sol6 0 0 0,0 LSLSLSLSLSDDDDDDDDDDMMMMMMRMRMRMRMRMLLLLLFFFFFFFFFFFFSSSSSSSSSSoooooAAAAAooooooooooaaaaaaaaaaaaeaeaeaeaeaiiiiiiiiiillllliiiiiiiiii###########bbbbbbbbbbbbbbb5432165432665544332215432154321654321 -007703335352502518717543512537503451824283235406115140000000007 111------003044587171872880573452681855434474369595100000000000003769474 11-000333534140130540321120011210011010001000000000000000000000001,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,000975418830567236869424880350802274733534650611513000000000824 11------0004044586060651540231120220211101010012101000000000000053100000,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,0004096428918214290765828393654180958501472610000000000040469463
30.04.01 XY n°1686 1985 16 8 8
Nom Relevé cent (8+) - (8') Nouvel accordage cent Hz
Mm
14
2 3
8 20 27
Accordage
Hz
EXEMPLE DE RELEVE D'UN ACCORDAGE
33
34
17 21
24 32
y = 24,2e-0,05x
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
-5
-4
-3
-2
-1
0 1 2 3 4 5 6 7 8 910
11
12
Le graphique ci-contre illustre les écarts en Hz de la flûte
juste par rapport aux fréquences théoriques du
tempérament égal (8ve pure).
Le trait gras est celui du tirer, le maigre celui du pousser.
(24) Courbe
exponentielle.
(15) Ecart probable
au diapason
La3 = 4 Hz.
Progression probable
vers l'aigu à partir de
Fa#3
3ce m,
vers le grave
8ve.
(6) Nouvel accordage
La3 = 3 Hz
Progr.: 8ve
67
moyenne
8'- 8' 8'+ 8'- 8' 8'+ 8-8- 8+-8 8-8' 8+-8 8-8- 8+-8 8+-8 8-8- 8-8- 8+-8 S/4 9)
T T T P P P T T P P T10) T14) P11) P13) TP TP TP Hz cent Hz cent
1 Sol6 3164 10,8 108 x6 6 13,9 139 x6 8 9,7
2 Fa# 2987 10,2 102 x6 6 13,9 139 x6 8 9,5
3 Fa6 2819 9,8 98 x6 6 13,4 134 x6 8 9,3
4 Mi6 2661 9,5 95 x6 6 12,9 129 x6 8 9,2
5 Mib 2512 9,2 92 x6 6 12,4 124 x6 9 9,0
6 Re6 2371 9,0 90 x6 7 12,0 120 x6 9 8,8
7 Do# 2238 8,7 87 x6 7 11,5 115 x6 9 8,7
8 Do6 2112 8,4 84 x6 7 11,1 111 x6 9 8,5
9 Si5 1993 8,2 82 x6 7 10,7 107 x6 9 8,3
10 Sib 1882 -8 -2 6 -8 -1 9 6 8 7 10 7 9 8 11 7 10 8 7,9 79 x6 7 10,3 103 x6 9 8,2
11 LA5 1776 -9 0 7 -8 0 6 9 7 8 6 9 7 8 6 9 7 8 7,7 77 x6 7 9,9 99 x6 10 8,0
12 Lab 1676 -8 1 8 -9 0 8 9 7 9 8 9 7 9 8 9 7 8 7,4 74 x6 8 9,6 96 x6 10 7,8
13 Sol5 1582 -9 -1 8 -9 -2 6 8 9 7 8 7 8 6 7 7 8 7 7,2 108 x4 8 9,2 92 x6 10 7,7
14 Fa# 1493 -9 0 8 -9 -1 7 9 8 8 8 8 7 7 7 7 7 7 7,0 105 x4 8 8,9 89 x6 10 7,5
15 Fa5 1410 -8 0 9 -8 0 9 8 9 8 9 6 7 6 7 6 7 7 6,8 101 x4 8 8,6 86 x6 11 7,3
16 Mi5 1330 -9 0 9 -8 0 13 9 9 8 13 7 7 6 10 7 8 7 6,6 98 x4 9 8,3 83 x6 11 7,2
17 Mib 1256 -8 0 8 -17 0 11 8 8 17 11 6 6 12 8 9 7 8 6,4 95 x4 9 8,0 120 x4 11 7,0
18 Re5 1185 -11 -1 9 -11 1 11 10 10 12 10 7 7 8 7 8 7 7 6,2 92 x4 9 7,7 115 x4 11 6,8
19 Do# 1119 -8 -3 12 -12 0 14 5 15 12 14 3 10 8 9 5 9 7 6,0 89 x4 9 7,4 111 x4 11 6,7
20 Do5 1056 -10 -5 12 -6 1 12 5 17 7 11 3 10 4 7 4 9 6 5,8 116 x3 9 7,1 107 x4 12 6,5
21 Si4 997 -10 -2 12 -6 0 12 8 14 6 12 5 8 3 7 4 8 6 5,6 112 x3 10 6,9 103 x4 12 6,3
22 Sib 941 -19 0 17 -13 4 11 19 17 17 7 10 9 9 4 10 7 8 5,4 109 x3 10 6,6 100 x4 12 6,2
23 LA4 888 -12 -1 18 -9 6 12 11 19 15 6 6 10 8 3 7 6 7 5,3 105 x3 10 6,4 128 x3 12 6,0
24 Lab 838 -10 0 15 -9 -2 14 10 15 7 16 5 7 3 8 4 8 6 5,1 102 x3 11 6,2 123 x3 13 5,8
25 Sol4 791 -10 0 17 -9 3 15 10 17 12 12 5 8 5 6 5 7 6 4,9 99 x3 11 5,9 119 x3 13 5,7
26 Fa# 747 -12 1 15 -10 4 20 13 14 14 16 6 6 6 7 6 6 6 4,8 96 x3 11 5,7 115 x3 13 5,5
27 Fa4 705 -16 1 16 -12 2 16 17 15 14 14 7 6 6 6 6 6 6 4,6 93 x3 11 5,5 110 x3 14 5,3
28 Mi4 665 -15 -1 12 -14 1 17 14 13 15 16 5 5 6 6 6 6 6 4,5 135 x2 12 5,3 106 x3 14 5,2
29 Mib 628 -10 1 19 -11 1 16 11 18 12 15 4 7 4 5 4 6 5 4,4 131 x2 12 5,1 103 x3 14 5,0
30 Re4 593 -14 -4 12 -12 -2 17 10 16 10 19 3 6 3 7 3 6 5 4,2 127 x2 12 4,9 99 x3 14 4,8
31 Do# 559 -15 0 14 -12 1 16 15 14 13 15 5 5 4 5 5 5 5 4,1 123 x2 13 4,8 95 x3 15 4,7
32 Do4 528 -13 -1 13 -14 -1 15 12 14 13 16 4 4 4 5 4 5 4 4,0 119 x2 13 4,6 138 x2 15 4,5
33 Si3 498 -12 1 15 -14 0 17 13 14 14 17 4 4 4 5 4 4 4 3,8 115 x2 13 4,4 133 x2 15 4,3
34 Sib 470 -13 1 18 -12 1 19 14 17 13 18 4 5 4 5 4 5 4 3,7 112 x2 14 4,3 128 x2 16 4,2
35 LA3 444 -14 2 21 -13 0 14 16 19 13 14 4 5 3 4 4 4 4 3,6 108 x2 14 4,1 123 x2 16 4,0
36 Lab 419 -13 -1 16 -15 0 20 12 17 15 20 3 4 4 5 3 5 4 3,5 105 x2 14 4,0 119 x2 16 3,9
37 Sol3 396 -16 -2 17 -19 2 14 14 19 21 12 3 4 5 3 4 4 4 3,4 102 x2 15 3,8 115 x2 17 3,8
38 Fa# 373 -17 0 17 -19 0 15 17 17 19 15 4 4 4 3 4 3 4 3,3 99 x2 15 3,7 111 x2 17 3,7
39 Fa3 352 -18 -1 17 -16 0 18 17 18 16 18 3 4 3 4 3 4 4 3,2 96 x2 16 3,6 107 x2 17 3,6
40 Mi3 333 -16 0 16 -17 -3 18 16 16 14 21 3 3 3 4 3 4 3 3,1 93 x2 16 3,4 103 x2 18 3,5
41 Mib 314 -18 0 24 -17 -2 18 18 24 15 20 3 4 3 4 3 4 3 3,0 90 x2 16 3,3 99 x2 18 3,4
42 Re3 296 -20 -1 15 -17 1 18 19 16 18 17 3 3 3 3 3 3 3 2,9 87 x2 17 3,2 95 x2 18 3,3
43 Do# 280 -22 -4 17 -25 -3 15 18 21 22 18 3 3 4 3 3 3 3 2,8 84 x2 17 3,1 92 x2 19 3,2
44 Do3 264 -22 -1 17 -25 -3 16 21 18 22 19 3 3 3 3 3 3 3 2,7 164 18 3,0 89 x2 19 3,1
45 Si2 249 -18 1 19 -19 0 18 19 18 19 18 3 3 3 3 3 3 3 2,6 159 18 2,8 85 x2 20 3,0
46 Sib 235 -19 3 21 -22 -2 19 22 18 20 21 3 2 3 3 3 3 3 2,6 154 19 2,7 82 x2 20 2,9
47 LA2 222 -22 -3 19 -24 -4 16 19 22 20 20 2 3 3 3 2 3 3 2,5 149 19 2,6 79 x2 21 2,8
48 Lab 210 -25 -3 18 -30 -5 12 22 21 25 17 3 3 3 2 3 2 3 2,4 144 20 2,5 153 21 2,7
49 Sol2 198 -22 0 21 -32 -5 17 22 21 27 22 2 2 3 3 3 2 3 2,3 140 20 2,5 147 21 2,6
50 Fa# 187 -23 -3 19 -28 -7 14 20 22 21 21 2 2 2 2 2 2 2 2,3 136 21 2,4 142 22 2,4
51 Fa2 176 -22 -2 19 -30 -9 13 20 21 21 22 2 2 2 2 2 2 2 2,2 131 21 2,3 137 22 2,3
52 Mi2 166 -21 -2 21 -31 -7 13 19 23 24 20 2 2 2 2 2 2 2 2,1 127 22 2,2 132 23 2,2
53 Mib 157 -18 0 18 -28 -5 12 18 18 23 17 2 2 2 2 2 2 2 2,1 123 23 2,1 127 23 2,1
54 Re2 148 -27 -5 14 -35 -8 5 22 19 27 13 2 2 2 1 2 1 2 2,0 120 23 2,0 123 24 2,0
55 Do# 140 -30 -7 14 -30 -12 8 23 21 18 20 2 2 1 2 2 2 2 1,9 116 24 2,0 118 24 1,9
56 Do2 132 1,9 112 24 1,9 114 25 1,8
57 Si1 125 1,8 109 25 1,8 110 25 1,7
58 Sib 118 1,8 106 26 1,8 106 26 1,6
59 LA1 111 1,7 102 26 1,7 102 26 1,5
60 Lab 105 1,4
61 Sol1 99 1,3
62 Fa# 93 1,2
63 Fa1 88 1,1
64 Mi1 83 1,0
Date Marque 7685/55 ca1985 8- 8' 8+
Nom
Relevé cent Hz Accordage Accordage
dessous dessus
Mm Mm
69
Hz cent
Do6 7,3 147 x 3 6
Si 7,1 142 x 3 6
Sib 6,9 139 x 3 6
LA5 6,8 136 x 3 7
Lab 6,7 134 x 3 7
Sol 6,6 197 x 2 7
Fa# 6,4 193 x 2 7 10 > 7 16 9 7,7
Fa 6,3 189 x 2 8
Mi 6,2 185 x 2 8 11 > 6 18 12 9,2
Mib 6,0 181 x 2 8
Re 5,9 177 x 2 9 9 > 2 7 5 3,4
Do# 5,8 173 x 2 9 10 < 1 5 10 > 3 10 4 7 2,6 4,5
Do5 5,6 169 x 2 9
Si 5,5 165 x 2 10 9 < 2 7 11 < 2 9 5 7 2,9 4,0
Sib 5,4 161 x 2 10
LA4 5,2 157 x 2 10 8 > -2 6 9 > 4 17 8 13 4,1 6,6
Lab 5,1 153 x 2 11 10 < 4 12 8 3,8
Sol 5,0 149 x 2 11 8 < -1 10 11 5,0
Fa# 4,8 145 x 2 11 7 > -2 11 9 < 3 12 13 9 5,6 3,9
Fa 4,7 141 x 2 12
Mi 4,6 137 x 2 12 7 < -1 6 8 > 5 13 7 8 2,7 3,1
Mib 4,4 133 x 2 12
Re 4,3 129 x 2 13 6 > 1 8 8 < 1 13 7 12 2,4 4,1
Do# 4,2 125 x 2 13 6 < -4 5 7 > 1 12 9 11 2,9 3,5
Do4 4,0 121 x 2 13 1 >
Si 3,9 117 x 2 14 5 < 0 12 7 < 0 13 12 13 3,4 3,7
Sib 3,8 113 x 2 14 1 <
LA3 3,6 109 x 2 14 5 > 1 11 6 > -1 21 10 22 2,5 5,6
Lab 3,5 105 x 2 14 6 < -2 18 20 4,8
Sol 3,4 101 x 2 15 4 < -3 7 10 2,3
Fa# 3,2 193 15 4 > -1 12 5 < 0 18 13 18 2,8 3,9
Fa 3,1 185 15 1 <
Mi 3,0 177 15 3 < -3 12 5 > -1 18 15 19 2,9 3,6
Mib 2,8 169 16 1 >
Re 2,7 161 16 3 > 0 29 4 < 0 11 29 11 5,0 1,9
Do# 2,6 153 16 2 < -2 12 4 > -1 14 14 15 2,3 2,4
Do3 2,4 145 16
Si 2,3 137 16 3 < 0 9 9 1,3
Sib 2,2 129 16
LA2 2,0 121 16 1 < 2 > 0 15 3 > -2 12 15 14 1,9 1,8
Lab 1,9 113 16 2 <
Sol 1,8 105 15
Fa# 1,6 97 15 1 > -2 15 17 1,8
Fa 1,5 89 15
Mi 1,4 81 14 1 < 2 >
Mib 1,2 73 14
Re 1,1 65 13
Do# 1,0 57 12 1 > 1 19 18 1,4
Do2 0,8 49 11
Si 0,7
Sib 0,6
La1 0,4
Marque 1983 16' 8' 8'+
Accord à réaliser La/Re Différences
Mm Relevé Re Relevé La cent Hz
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
Relevé de diatonique
Chiffres soulignés: numéros
des boutons dans le rang
Triangles : tirer
Ronds : pousser
Grande différence entre le
tirer et le pousser.
Nouvel accord, ligne
pointillée
sur la ligne du pousser.
La3 : 3,6
Progression : 5te
Mécanique mg de diato
70
Tempérament égal à 8ve juste
Diapas. 435Hz 441Hz 442Hz 443Hz 444Hz 445Hz 435Hz 441Hz 442Hz 443Hz 444Hz 445Hz
Do# 4384,5 4445,0 4455,1 4465,2 4475,2 4485,3 Do# 548,1 555,6 556,9 558,1 559,4 560,7
Do7 4138,4 4195,5 4205,0 4214,6 4224,1 4233,6 Do4 517,3 524,4 525,6 526,8 528,0 529,2
Si6 3906,2 3960,0 3969,0 3978,0 3987,0 3996,0 Si3 488,3 495,0 496,1 497,3 498,4 499,5
Sib 3686,9 3737,8 3746,3 3754,7 3763,2 3771,7 Sib 460,9 467,2 468,3 469,3 470,4 471,5
LA6 3480,0 3528,0 3536,0 3544,0 3552,0 3560,0 LA3 435,0 441,0 442,0 443,0 444,0 445,0
Lab 3284,7 3330,0 3337,5 3345,1 3352,6 3360,2 Lab 410,6 416,2 417,2 418,1 419,1 420,0
Sol6 3100,3 3143,1 3150,2 3157,3 3164,5 3171,6 Sol3 387,5 392,9 393,8 394,7 395,6 396,4
Fa# 2926,3 2966,7 2973,4 2980,1 2986,9 2993,6 Fa# 365,8 370,8 371,7 372,5 373,4 374,2
Fa6 2762,1 2800,2 2806,5 2812,9 2819,2 2825,6 Fa3 345,3 350,0 350,8 351,6 352,4 353,2
Mi6 2607,1 2643,0 2649,0 2655,0 2661,0 2667,0 Mi3 325,9 330,4 331,1 331,9 332,6 333,4
Mib 2460,7 2494,7 2500,3 2506,0 2511,6 2517,3 Mib 307,6 311,8 312,5 313,2 314,0 314,7
Re6 2322,6 2354,7 2360,0 2365,3 2370,7 2376,0 Re3 290,3 294,3 295,0 295,7 296,3 297,0
Do# 2192,3 2222,5 2227,5 2232,6 2237,6 2242,7 Do# 274,0 277,8 278,4 279,1 279,7 280,3
Do6 2069,2 2097,8 2102,5 2107,3 2112,0 2116,8 Do3 258,7 262,2 262,8 263,4 264,0 264,6
Si5 1953,1 1980,0 1984,5 1989,0 1993,5 1998,0 Si2 244,1 247,5 248,1 248,6 249,2 249,7
Sib 1843,5 1868,9 1873,1 1877,4 1881,6 1885,8 Sib 230,4 233,6 234,1 234,7 235,2 235,7
LA5 1740,0 1764,0 1768,0 1772,0 1776,0 1780,0 LA2 217,5 220,5 221,0 221,5 222,0 222,5
Lab 1642,3 1665,0 1668,8 1672,5 1676,3 1680,1 Lab 205,3 208,1 208,6 209,1 209,5 210,0
Sol5 1550,2 1571,5 1575,1 1578,7 1582,2 1585,8 Sol2 193,8 196,4 196,9 197,3 197,8 198,2
Fa# 1463,2 1483,3 1486,7 1490,1 1493,4 1496,8 Fa# 182,9 185,4 185,8 186,3 186,7 187,1
Fa5 1381,0 1400,1 1403,3 1406,4 1409,6 1412,8 Fa2 172,6 175,0 175,4 175,8 176,2 176,6
Mi5 1303,5 1321,5 1324,5 1327,5 1330,5 1333,5 Mi2 162,9 165,2 165,6 165,9 166,3 166,7
Mib 1230,4 1247,3 1250,2 1253,0 1255,8 1258,7 Mib 153,8 155,9 156,3 156,6 157,0 157,3
Re5 1161,3 1177,3 1180,0 1182,7 1185,3 1188,0 Re2 145,2 147,2 147,5 147,8 148,2 148,5
Do# 1096,1 1111,3 1113,8 1116,3 1118,8 1121,3 Do# 137,0 138,9 139,2 139,5 139,9 140,2
Do5 1034,6 1048,9 1051,3 1053,6 1056,0 1058,4 Do2 129,3 131,1 131,4 131,7 132,0 132,3
Si4 976,5 990,0 992,3 994,5 996,7 999,0 Si1 122,1 123,8 124,0 124,3 124,6 124,9
Sib 921,7 934,4 936,6 938,7 940,8 942,9 Sib 115,2 116,8 117,1 117,3 117,6 117,9
LA4 870,0 882,0 884,0 886,0 888,0 890,0 LA1 108,8 110,3 110,5 110,8 111,0 111,3
Lab 821,2 832,5 834,4 836,3 838,2 840,0 Lab 102,6 104,1 104,3 104,5 104,8 105,0
Sol4 775,1 785,8 787,6 789,3 791,1 792,9 Sol1 96,9 98,2 98,4 98,7 98,9 99,1
Fa# 731,6 741,7 743,4 745,0 746,7 748,4 Fa# 91,4 92,7 92,9 93,1 93,3 93,5
Fa4 690,5 700,0 701,6 703,2 704,8 706,4 Fa1 86,3 87,5 87,7 87,9 88,1 88,3
Mi4 651,8 660,8 662,3 663,8 665,2 666,7 Mi1 81,5 82,6 82,8 83,0 83,2 83,3
Mib 615,2 623,7 625,1 626,5 627,9 629,3 Mib 76,9 78,0 78,1 78,3 78,5 78,7
Re4 580,7 588,7 590,0 591,3 592,7 594,0 Re1 72,6 73,6 73,7 73,9 74,1 74,3
Do# 548,1 555,6 556,9 558,1 559,4 560,7 Do# 68,5 69,5 69,6 69,8 69,9 70,1
Do4 517,3 524,4 525,6 526,8 528,0 529,2 Do1 64,7 65,6 65,7 65,9 66,0 66,1
Si3 488,3 495,0 496,1 497,3 498,4 499,5 Si0 61,0 61,9 62,0 62,2 62,3 62,4
Sib 460,9 467,2 468,3 469,3 470,4 471,5 Sib 57,6 58,4 58,5 58,7 58,8 58,9
LA3 435,0 441,0 442,0 443,0 444,0 445,0 LA0 54,4 55,1 55,2 55,4 55,5 55,6
Lab 410,6 416,2 417,2 418,1 419,1 420,0 Lab 51,3 52,0 52,1 52,3 52,4 52,5
Sol3 387,5 392,9 393,8 394,7 395,6 396,4 Sol0 48,4 49,1 49,2 49,3 49,4 49,6
Fa# 365,8 370,8 371,7 372,5 373,4 374,2 Fa# 45,7 46,4 46,5 46,6 46,7 46,8
Fa3 345,3 350,0 350,8 351,6 352,4 353,2 Fa0 43,2 43,8 43,9 44,0 44,1 44,1
Mi3 325,9 330,4 331,1 331,9 332,6 333,4 Mi0 40,7 41,3 41,4 41,5 41,6 41,7
71
PRATIQUE de l’ACCORDAGE
Rappel
Avant tout accordage il faut s’assurer que :
- lames et châssis sont en état de fonctionnement normal ; exempts de cire, colle, limaille,
rouille, etc., les levées sont réglées,
- les fixations des plaquettes sont suffisamment fermes; remédier aux clous relâchés et à la cire
durcie,
- l'état et la fixation des sommiers sont satisfaisants,
- les peaux sont en état de fonctionnement normal,
- les soupapes sont en bon état de fonctionnement ; levées suffisantes, feutres et peaux en bon
état.
Pré-accordage
Pour le réaccordage sans modifications importantes, le réparateur-accordeur procède à l’accord dans
l’instrument. Dans tous les autres cas (changement de diapason, modification importante de la courbe
des "vibrations"), les plaquettes sont montées sur les sommiers, et préaccordées hors instrument. A
l’aide de l’appareil électronique, il y a lieu de rechercher une approche à environ + 3 cents ; au
montage dans la caisse, les fréquences vont baisser de quelques 3 cents. Les plaquettes non pourvues
de peaux – plus aiguës que Do5 – sont approchées à + 1 cent ; elles ne varieront que très peu.
Le préaccordage est effectué au moyen d’un cache sur le soufflet d’accordage, sur le banc d’accordage
ou sur des bancs spéciaux construits à cette fin.
Dans le domaine du diatonique, du bandonéon, etc., l’accordeur doit assez fréquemment procéder à de
considérables modifications de fréquences d’une lame. Pour baisser une note, il lime le profil du
milieu vers le pied, ou bien il alourdit la tête de la lame avec de l’étain (fil à souder dans
l’électronique). Le premier procédé, exigeant plus d’expérience, permet d’ajuster le timbre au plus
prés. Pour augmenter une note, il faut limer de la tête vers le milieu de la lame. Le nombre de demitons
qu’on peut ainsi augmenter ou diminuer est très variable selon les qualités des lames et l’habileté
de l’opérateur.
Augmentation d’une lame extérieure (- du pousser)
Pour augmenter la fréquence d’une lame, il faut en limer
la tête pour diminuer sa masse. La lame est soutenue par
une languette effilée, acier, laiton ou aluminium. Les
coups de lime sont donnés avec prudence et répartis
régulièrement sur la largeur de la tête. Il faut éviter
d’abîmer les flancs de tête. Le choix de la lime n’est pas
aisé. Entre deux exemplaires d’un même modèle d’une
même marque, il peut y avoir d’importantes différences
ressenties à l’ouvrage. Ne jamais utiliser les limes
d’accordage à d’autres fins. Les tailles des limes
dépendent des préférences individuelles des accordeurs.
Il en faut au moins 3, une pour le grave dont les têtes de
lames consistent en massettes laiton, plomb ou étain, une
pour le grave et médium sans massettes, une petite pour
l’aigu. L’8ve la plus aiguë a intérêt à être travaillée au
papier abrasif ; collé sur une tige de fer.
Augmentation d’une lame intérieure (- du tirer)
Pour limer la tête d’une lame intérieure, il faut d’abord sortir la tête puis la soutenir. Il existe deux
procédés.
La pointe d’une mince languette d’acier (ou laiton) est introduite entre châssis et tête de lame, puis
avec un mouvement de recul en courbe arrière, la languette contraint la lame à fléchir et à passer à
Tête
de
lame
Pied
de
lame
Languette
72
l’extérieur.1 Il y a lieu de former la pointe de la languette en léger cran. Ce tire-lame nécessite un
certain espace devant la plaquette.
Une tige d’acier, genre corde à piano, est recourbée à une extrémité pour former un anneau, ou
simplement munie d’un manche cylindrique, et à l’autre un demi-cercle. Le côté demi-cercle est
introduit dans la fenêtre de la lame jumelle, puis retourné afin que l’extrémité du demi-cercle pousse
sur la lame intérieure jusqu’à en sortir la tête. Avec suffisamment d’habileté, on peut procéder au
limage en soutenant la tête avec ce pousse-lame, sinon on y glisse la languette. Ce procédé est
applicable dans les cas où il n’y que très peu d’espace pour sortir les têtes de lames. Le novice risque
d’endommager la peau intérieure.
Du grave vers l’aigu, il faut plusieurs diamètres de demi-cercles.
Avec ces procédés, les lames de l’8ve la plus aiguë plient facilement, soit à les rendre muettes soit au
moins à modifier leur levée. Comme le plus souvent elles sont montées tête-bêche, on peut intervenir
avec une lime diamantée à pointe effilée. Attention à ne pas limer l’arête de la tête de fenêtre.
Diminution d’une lame extérieure
La lame doit être affaiblie à son point le plus faible. Celui-ci
dépend de la courbe (p 40) qui peut changer d’une
fabrication à l’autre. Dans le grave il faut gratter à partir du
milieu vers le pied au moyen d’une tige grattoir. La lame est
soutenue ou non par la languette. Dans l’aigu il faut gratter
vers le milieu et même parfois assez proche de la tête.
S’il y a suffisamment d’espace, la lame peut être diminuée à
la lime. C’est d’ailleurs le procédé préférentiel lors des
préaccordages. L’8ve la plus aiguë est à travailler au papier
abrasif.
Diminution d’une lame intérieure
En général il suffit de procéder comme pour la lame extérieure. Les grattoirs pour les plaquettes aiguës
montées têtes près de la semelle, sont à angle droit2.
Les grattoirs doivent être affûtés fréquemment. L’arête circulaire de la pointe doit être le plus proche
de l’angle droit et le plus vif possible. Il faut absolument éviter la surchauffe de la pointe ; à moins de
maîtriser la retrempe.
Certains de ces outils peuvent être remplacés par des meules pierre ou diamant montées sur petit
moteur électrique tournant à grande vitesse. Certains accordeurs préfèrent ce mode, d’autres le
rejettent. Le meulage électrique modifie facilement les levées.
1 J’utilise ce procédé dans l’aigu et dans d’autres cas où le second procédé n’est pas applicable.
2 On peut se procurer ces outils auprès d’un spécialiste. Il est possible de se les fabriquer soi-même. Les languettes et tirelames
sont découpés dans des feuillards de laiton et acier 0,3 à 0.5 mm d’épaisseur. Des limes spécialement effilées peuvent
servir de grattoirs. Il faut maîtriser la détrempe, meulage, et retrempe (écrouissage) de ces métaux.
Grattoir
Tire-lame
Pousse-lame
Lime
diamantée
Languette
pour les
lames aiguës
73
Occultation des voix, cales
Lorsqu’on accorde une voix, les lames d’autres voix actionnées par la même soupape, doivent être
occultées.
Si la registration le permet, il n’y a qu’à actionner la commande de registre correspondante (8’, 16’,
…) Certaines voix n’étant pas prévues pour sonner seules, il faut intervenir sur une pièce de
transmission de registration, tige ou renvoi (8+ des 3 voix à l’8ve).
Si cela n’est pas possible (8+ des accordéons à 2 voix md), on occulte
les rangs de sommiers en y plaçant une bande de papier ou un ruban
adhésif sur les semelles correspondantes.
Dans certains cas, deux plaquettes sont montées sur un orifice de
semelle commun. Dans ce cas, on peut occulter un rang de lames en y
juxtaposant une feuille en bois recouvert de peau ou feutre, tenu par
des serre-joints en fil de fer,
ou plus simplement glisser une cale en celluloïd entre 2 lames et une
peau, de manière à coincer la peau, empêchant la lame intérieure de
sonner. L’une des deux lames extérieures doit être celle à rendre
muette. Il est préférable de quelque peu biseauter la cale en celluloïd.
Comportement des lames
La plaquette à 3 métaux différents ayant chacun son coefficient de dilatation particulier, est assez
sensible aux variations de température. Les musiques de qualité, tipo a mano, a mano, aux lumières
très étroites bloquent facilement lors de baisses de température, notamment après transport en hiver. Il
n’y a pas lieu de s’en inquiéter. Après un préludage de quelques minutes, sur le lieu du récital
normalement chaud, tout revient en ordre de fonctionnement.
A la première attaque – au début du jeu quotidien - la lame n’a pas tout à fait la même fréquence que
celle qu’elle adopte immédiatement après. Il en suit que pour estimer l’accordage, il faut actionner
d’abord toutes les lames, clusters avec le registre tutti. Lors de l’accordage, il faut fréquemment
vérifier ce comportement en attaquant une lame plusieurs fois de suite.
Immédiatement après diminution, les fréquences remontent d’environ 1 cent ; ce que l’on remarque en
procédant à une mesure rapide après intervention. Il y a lieu de corriger plusieurs lames avant de
mesurer les résultats.
Après grattage, au fil d’un certain temps extrêmement variable selon les qualités – il peut s’agir de
quelques jours - les fréquences remontent encore de quelque peu.
Les lames limées à la tête réagissent aussi, mais dans une moindre mesure.
Certaines lames varient de fréquence pendant le maintien d’une pression constante. Si après resserrage
du rivet le phénomène persiste, il faut les remplacer.
On constate souvent qu’après un mois ou deux, les lames du médium ont baissées d’environ 2 cent.
Tous ces phénomènes sont encore mal expliqués. Il s’agit probablement d’une "cicatrisation" des
parties perturbées par les interventions. Les variations de température, autant extérieure qu’intérieure,
jouent un rôle certain.
Compte tenu de ces phénomènes, chaque accordeur développe ses habitudes propres. Pour un
instrument type jazz ou concert, on peut conseiller de :
- réaliser l’accordage du 8’ juste dans la journée, laisser reposer pour corriger quelques jours
plus tard,
- de procéder à l’accord complet après un repos supplémentaire de quelques jours,
- de revoir l’instrument au bout de quelques mois.
Les instruments d’étude et musette, ont des tolérances telles que, s’ils sont accordés dans une même
journée, la tenue de l’accord est en général suffisante.
Incidents à l’accordage
Les limailles dégagées par le travail sur les lames peuvent rester coincées dans la lumière. La lame
diminuée s’avère alors avoir augmenté. Après une quelconque intervention, tout écart de fréquences
soupçonné anormal, doit être prudemment analysé et rectifié avant obstination sur limage et grattage.
La levée peut avoir été modifiée, surtout dans l’aigu. Rectifier avant d’accorder.
Cale
74
La lame est gravement pliée, elle ne sonne plus. L’accordeur habile déjà évite ce genre d’incident, et
s’il doit rectifier l’accordage d’un instrument ainsi traité1, il redresse la plupart de ces lames. Celles
toutefois, ayant subies un acharnement, doivent être remplacées.
La lame peut sonner avec un bruit parasite. Elle a été déplacée latéralement. Il faut la remettre
d’aplomb sur la fenêtre au moyen de la languette glissée entre flanc de lame et flanc de fenêtre, puis
faire levier précautionneusement – l’action est de l’ordre du 1/100 de mm ! Il faut d’abord agir d’un
côté, et si le phénomène s’aggrave, passer de l’autre.
Une peau a été pliée ou autrement esquintée. La remplacer immédiatement, en tout cas avant
l’accordage de la plaquette concernée.
Accordage des différentes voix
Il n’y a pas de règle en la matière, sinon qu’il faut commencer par le 8’ md, celui en boîte s’il y en a
une. Toutes les autres voix étant finalement ajustées à celle-ci.
A mg il faut d’abord accorder l’8ve la plus grave des accords, en vérifier l’exactitude avec le 8’ md.
Ensuite les autres voix mg sont ajustées sur celle-là.
Les voix en boîte nécessitent un fréquent démontage des sommiers. Les toiles d’étanchéité collées sur
la table risquent d’être abîmées. Une méthode efficace consiste à noter d’abord les écarts de toutes les
lames, puis de rectifier sur sommiers démontés. De cette manière, et avec suffisamment de pratique,
on peut approcher au cent près.
Accordage des lames graves md ou mg.
Les appareils sont souvent très flous dans les 8ves 0 et 1. Celles-ci sont obligatoirement accordées à
l’oreille (voir aussi p 59, pression…) . Comme toutes ces lames baissent de fréquence en augmentant
la pression d’air, il est facile de se rendre compte de leurs fréquences relatives aux fréquences des
lames témoins du 8’ md, ou d’une voix ajustée à celle-ci. Etant donné que la voix témoin est à l’8ve,
voir à la 15ième des graves, elles augmentent moins que celles-ci en diminuant la pression.
Il s’ensuit que, partant d’une pression forte allant vers l’extinction du son, les battements deviennent
plus rapides si la grave est égale ou plus aiguë que l’8ve pure. Les battements diminuent si elle est plus
grave.
Bien que ce procédé soit applicable à toutes les lames de toutes les voix, il faut tenir compte du fait
que dans l’8ve 4 et plus, les fréquences peuvent augmenter quand augmente la pression.
Accordage des lames aiguës.
Les lames non pourvues de peaux peuvent être accordées sommiers hors instrument avec une précision
relativement grande. Approcher à + 1 cent. Les corrections ensuite sont minimes, mais délicates. Les
limages et grattages modifient très facilement les levées de ces lames, alors que leur réglage doit être
extrêmement précis !
La finition de l’accordage ne peut être fait que sommiers calés et pontés. Il est courant que des
fréquences bougent sur le 3e sommier d’une boîte, lorsque le 2e et le 1er sont montés.
1 Malheureusement assez fréquent dans la pratique.
8’ juste
16’ à accorder
harmonique 2 du 16’
rapidité des battements
ff
mf pp
16’ sans batt. à mf
les batt. diminuent jusqu’à mf
puis augmentent
16’ égal ou plus aigu à ff
les batt. vont en
augmentant
16’ sans batt. à pp
beaucoup + grave à ff
ff
mf pp ff
mf pp
75
Soufflet d’accordage
L’accordage est traditionnellement réalisé sur un
soufflet d’accordage. Le soufflet est fermé par une
plaque de bois à une extrémité, posé sur une table,
tenu par des serre-joints. L’autre extrémité
comporte un large cadre en bois recouvert de cuir.
Si besoin, des caches permettent d’ajuster l’outil à
toutes dimensions de caisses d’instruments. Le
soufflet d’accordage peut bénéficier de certaines
améliorations, mais il subsiste des inconvénients
notables : travail debout, ergonomie mal adaptée,
absence de contrôle de pression, les deux mains
sont occupées pendant la manoeuvre, beaucoup de
temps est perdu pour le calage des caisses...
Banc d’accordage
Le banc d’accordage – en quelque sorte, un
soufflet d’accordage monté sur pieds, muni
d’un pédalier et d’un manomètre à colonne
d’eau permettant de réaliser l’accordage à
pression précise – facilite énormément le travail
et en augmente à coup sûr la qualité.
Le pédalier permet de garder à la main un
outillage que sinon il faut poser et reprendre à
chaque retournement de caisse.
Pour maîtriser la pression à tout instant, il est
important que le pédalier soit à double effet –
tirer et pousser – sans ressort de rappel.
L’action du ressort entraîne une variation
constante de la pression.
Le banc a intérêt à être aménagé de manière à
permettre une facile et précise mise en place de
la caisse sur le soufflet. La caisse retournée –
sommier visibles – doit permettre une facile
intervention sur tous les rangs de sommiers.
Le manomètre à colonne d’eau et l’accordeur
électronique doivent être situés dans le champ
visuel.
Le banc répondant à ces exigences permet de considérablement diminuer le temps nécessaire au bon
accordage. Les quelques 400 lames d’un accordéon moyen nécessitent des centaines de retournements
de caisse. Les secondes économisées à chaque retournement par une mise en place quasi automatique
des caisses, les outils que l’opérateur peut garder en mains, se traduisent par un gain de temps de
l’ordre du 1/4 à 1/3 par rapport au soufflet d’accordage. Contrairement au soufflet d’accordage,
l’accordage au banc ne nécessite pratiquement aucune correction après montage complet de
l’accordéon.
Cale d’accordage
Que ce soit pour la vérification finale d’un accordage ou
parce qu’il faut intervenir en l’absence de soufflet ou
banc d’accordage, une cale d’accordage en bois – glissée
entre deux plis du soufflet, l’accordéon entièrement
monté, sauf les goupilles - s’avère très utile.
140
25
60
Accordeur et
micro
Manomètre à
colonne d’eau
Soufflet
Pédalier
Rangement
des caches
Tiroir pour
outils
d’accordage
Barre d’appui
Banc d’accordage
(principe, sans détails, les proportions ne sont pas exactes)
500
310
360
170
76
VIE D’UN ACCORDEON
L’accordéon est un assemblage osé de bois, métaux, cuirs, cires, colles, cartons et plastiques. Selon le
modèle, il faut usiner assembler et ajuster 1000 à 5000 pièces. De par sa nature d’instrument de
musique d’abord, ensuite par les contraintes particulières d’instrument portatif, limitant poids et
encombrement, les choix des matières, les choix d’usinages, les ajustages et réglages ne procèdent pas
du hasard mais d’une expérience bientôt bi-séculaire. Toutes les parties ont été améliorées depuis, soit
en conséquence à des connaissances techniques accrues, soit par les exigences plus pointues des
accordéonistes. Cette évolution est loin d’être terminée.
Vieillissement
A la sortie de l’atelier du constructeur, l’accordéon est en principe opérationnel. Mais l’ensemble des
milliers de pièces n’est jamais statique. Les bois travaillent à long terme, les cuirs vieillissent, les
assemblages de métaux même, mettent assez longtemps à se stabiliser définitivement.
L’accordéon tout neuf nécessite fréquemment des interventions. Une pièce de bois mal collée peut se
libérer, la pointe d’un ressort mal coupé peut freiner le mouvement d’un levier, tout un rang de
touches peut mal fonctionner à cause d’un ajustage superficiel, des peaux de châssis peuvent coincer
dans un pli de soufflet ou rester accrochées entre elles, des notes peuvent être inversées autant à mg
qu’à md, le cahier des charges concernant la registration peut ne pas avoir été respecté, l’accordage, à
l’origine de qualité très diverse, a plus ou moins bougé1. Le plus grand savoir-faire, la plus grande
vigilance des constructeurs ne peut empêcher des incidents ne se révélant qu’après transport et
utilisation de quelques semaines, mois, années.
Ensuite l’instrument suffit tel que à la plus grande partie des accordéonistes. Les musiciens de haut
niveau exigent des réglages plus précis, notamment sur la musique. Il faut intervenir sur la levée des
lames, éliminer des bruits de peaux de châssis, et surtout, procéder à un accordage individuel et de très
haute précision. Les autres paramètres, structure des voix, tessiture, dynamiques des claviers, etc.,
étant à leur convenance du fait qu’ils ont choisi au préalable un modèle précis et que les éventuelles
modifications ont été entreprises par le constructeur.
L’appréciation de la qualité d’une marque ou d’un modèle d’accordéon est souvent faite à tort, en ne
tenant compte en réalité que de son accordage "vibrato" - qui est modifiable à souhait.
L’assemblage de la lame en acier ressort, du châssis en aluminium et du rivet en acier doux, met des
années à se stabiliser. Chaque limage ou grattage de lame met un certain temps à "cicatriser", variable
en fonction de l’importance de l’intervention. L’accordage de haute précision ne peut être fait que sur
quelques trois ans avec des retouches espacées d’environs six mois. Ensuite l’instrument est quasi
stable jusqu’à ce que les déformations dues au vieillissement des peaux de châssis et/ou des sommiers
perturbent.
Un accordéon de qualité au départ, révisé et retouché annuellement par un réparateur accordeur
compétent, peut rendre d’excellents services pendant plus de trente ans2.
L’accordéon non entretenu doit être complètement remis en état au bout d’environ 15 ans. Les feutres
et peaux de soupapes sont souvent morts. Leur remise en état exige un réajustage des mécaniques. Les
peaux de châssis rebiquent (sauf les plastiques) et doivent être changées, la cire de fixation des
plaquettes est dure et exige un démontage remontage accordage complet de la musique. Beaucoup
d’instruments, surtout d’étude, sont dans un état lamentable.
Entretien
L’entretien par l’utilisateur doit se limiter au nettoyage des carrosseries avec des produits pour
matières synthétiques qu’il faut essayer au préalable à des endroits peu visibles3. La remise en état
1 Les incidents ne sont cités qu’à titre d’exemples, en réalité il y en a beaucoup plus. Certains ne se révèlent qu’au bout de
quelques mois, comme celui des peaux de châssis se décollant à cause d’une colle perdant son pouvoir adhésif entre peau et
aluminium, ou celui des peaux de soupapes collant à la table après quelques années à cause d’une colle qui migre à travers le
cuir.
2 J’entretiens des accordéons des années 60, fonctionnant au moins aussi bien que des neufs, à l’accord complètement
stabilisé.
3 Surtout, ne pas ouvrir l’accordéon pour y "faire la poussière", ni au plumeau ni à l’aspirateur (vécu).
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neuf de carrosseries, par décapage, ponçage, polissage et lustrage, ne peut guère être réalisée que dans
les ateliers des réparateurs professionnels.
L’accordéon est à entreposer sur les lieux de vie, jamais à la cave ni au grenier. Ne pas jouer à
l’extérieur pendant qu’il pleut. Effectuer les transports dans une valise correcte, éviter tout choc
inutile. Surveiller, et remédier si besoin, aux frottements destructeurs des courroies d’épaules en bas
de la caisse md et au bas à droite de l’arrière du soufflet. Veiller à ce que les courroies n’accrochent
pas après des touches au moment de la mise en – ou de la sortie de l’étui.
Achat d’un accordéon
L’instrument peut être acheté à un particulier, à un magasin d’instruments de musique généraliste, à
une maison vendant essentiellement leur(s) marque(s) d’accordéons ou à un accordeur réparateur
d’accordéons indépendant.
Motivations, usages, affinités musicales, disponibilités financières, etc., sont à tel point variables, qu’il
est impossible de donner un conseil unique et incontestable en la matière.
L’acquéreur a néanmoins intérêt à s’assurer que le vendeur puisse:
- le conseiller quant au modèle le plus adéquat pour lui1,
- établir une expertise écrite et signée, détaillant notamment les qualités réelles des plaquettes,
l’état de l’accord et de chaque partie de l’instrument2,
- fournir un instrument dans un étui correct, complet avec courroies neuves ou peu usagées3,
- montrer un atelier garantissant un service après vente concret,
- s’engager sur les modalités et la durée de la garantie4,
- s’engager sur d’éventuelles modifications ou mises au point futures5.
Garantie
En matière de garantie, il devrait découler du bon sens qu’aucune pièce soumise à usure normale ou
défaillante pour raison d’accident ou traitement inadéquat, ne puisse être garantie. Par contre toute
déficience due à un vice de construction devrait être garantie à long terme. Tout le problème réside
dans la définition du vice de construction, et de la durée de garantie. En usage normal, une pièce peut
tenir 1 an, 10 ans ou 100 ans. A moins d’annihiler toute innovation, le constructeur est bien obligé de
monter à un moment donné, des éléments qui peuvent s’avérer non fiables à long terme.
Bien que ce soit difficile, le vendeur doit adopter une position claire.
A la question qui tracasse une grande partie des accordéonistes :
Quelle est la meilleure marque ? on ne peut répondre que : Cela dépend de l’usage qu’on veut en
faire et de la relation qualité prix. Chaque constructeur a ses particularités, les circuits de
commercialisations sont multiples.
Il ne faut pas confondre constructeur et marque. Certains constructeurs commercialisent leurs
instruments exclusivement sous leur marque propre. D’autres procèdent de manière analogue mais
vendent aussi sous leur marque des instruments produits ailleurs en sous-traitance. Une troisième sorte
de constructeurs produit essentiellement pour d’autres marques que la leur.
1 Est-ce que le vendeur est accordéoniste ?
2 Est-ce que le vendeur est un technicien de l’accordéon compétent ?
3 Les accessoires comptent pour une grande partie dans le prix d’accordéons 2 voix d’occasion.
4 Est-ce que les lames cassées, les peaux de châssis qui se décollent, tombent sous le coup de la garantie ?
5 Est-ce qu’une modification de l’accordage (et sa tenue) est comprise dans le prix ?
Handharmonium de Gerl
Bavière 1925, breveté en 1891
Chromatique aux deux mains.
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TROUSSE DE PREMIER SECOURS
pince universelle à la mâchoire limée
pour enlever les goupilles
tournevis
petit cruciforme, embout aimanté
moyen cruciforme, embout aimanté
petit plat
moyen plat
grand plat
pince brucelle
petits ciseaux pour ajuster les peaux
tube de colle néoprène
ruban adhésif
quelques peaux
pince à becs ronds courbés pour intervenir sur les mécaniques
cutter
poignée de petites vis diamètres 2 et 3 mm, long. 12 à 25 mm
Outils d’accordage
tire-lame, pousse-lame, languette, lime, grattoir, cale d’accordage,
Accordéon équipé de micro et/ou interface midi
fer à souder, fils, fil d’étain à souder, multimètre électrique
pince coupante
RECHERCHE DE LA LAME D’UNE NOTE
L’accordeur de métier – n’ayant pas pour autant l’oreille absolue1 - fait sonner une note au clavier, la
"garde à l’oreille", ouvre l’instrument, et pince la lame recherchée au moyen de la languette pour les
lames extérieures, et au moyen du tire-lame pour les intérieures. Il reconnaît les lames à leurs tailles, il
connaît l’ordonnancement des sommiers d’un grand nombre d’instruments. Ceci n’est possible
qu’après une assez longue pratique.
Le novice, pour trouver la lame d’une note défectueuse,
1 note si c’est une lame du tirer (intérieure) ou du pousser (extérieure).
2 note la note, par exemple, le 2ième Sol md (Sol3 sauf bayan, Sol2).
3 note les registres qui font entendre le défaut, afin de déterminer la voix.
1 On pourrait dire que l’accordeur a plus besoin du sens du rythme que de celui de hauteur ; il analyse des rapidités de
battements.
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4 note la disposition des sommiers par rapport aux rangs du clavier.
Après ouverture de l’instrument et retournement de la caisse md, la caisse étant toujours pivotée de
manière à ce que le clavier se trouve éloigné du corps de l’intervenant, les sommiers du rang le plus en
avant (rang I ), seront le plus en avant du corps de l’intervenant.
Ensuite, il faut partir sur le principe que le rang II et les sommiers correspondants sont au milieu, les
sommiers du rang III le plus en arrière.
Exceptions, les sommiers du rang II peuvent être à l’arrière, et les sommiers du rang III au milieu.
La voix au peigne est toujours entièrement à l’arrière.
Les sommiers en boîte de résonance seront disposés pareils avec le sommier du rang I au plus prés,
donc le seul visible. Par contre il n’y a pratiquement pas de disposition inversée entre sommiers II et
III. Le II sera toujours au milieu, et le III au plus éloigné.
5 note le rang de sommier sur lequel se trouve la voix contenant la note défectueuse.
Les plaquettes du 16’ étant plus longues, celles du 4’ plus courtes que celles des 8’, elles se distinguent
à vue. Il ne peut rester qu’une confusion entre les différents 8’. Dans le cas de 2 ou 3 voix 8’ directes,
il faut pincer les lames d’une même note afin de définir la plus aiguë pour le 8+, la plus grave pour le
8-, celle du médium étant le 8’ juste.
Dans le cas d’un boîte, les 8’ sont distingués au son au préalable au point 3
6 Le bon rang trouvé, on définit la lame exacte en pinçant quelques lames dans la région où doit
se trouver la lame cherchée. On peut compter aussi le nombre de touches à partir d’une extrémité de
clavier, et compter le même nombre de plaquettes à partir des extrémités de sommiers. Mais il y a des
exceptions à cet ordonnancement. Aux extrémités de clavier une note peut ne se trouver qu’au rang IV
et être montée sur le sommier du rang I. Les diatoniques 3 rangs 3 voix sont à 3 x 2 rangs de sommiers
au-lieu de 9.
Accordéons piano
Les sommiers des touches noires du piano seront en arrière, éloignés du corps de l’intervenant, sauf les
accordéons piano qui intègrent quelques notes de touches blanches sur les sommiers des noirs. Il existe
3 versions de disposition de notes sur les sommiers pour les pianos. Les notes des touches blanches et
noires peuvent être strictement séparées sur leurs sommiers. Etant donné qu’il a 5 noires pour 7
blanches, certains sommiers des blanches n’en portent que 6, la 7ième étant systématiquement reportée
sur les sommiers des noires. Dans beaucoup de cas, seulement certaines blanches sont reportées sur les
sommiers des noires, mais pas toutes.
Une autre méthode – plus longue mais plus rassurante pour le débutant - consiste à marquer la touche
de la lame défectueuse, d’enlever les sommiers, et repérer la lame d’après l’ouverture de la soupape
marquée. Ensuite il faut examiner toutes les lames concernées par la soupape.
A mg, il faut isoler la note incriminée par comparaison d’accords. Enlever les sommiers, et repérer la
soupape par comparaison de deux accords qui chacun contient la note incriminée sans avoir d’autres
notes en commun. Examiner toutes les lames concernées par cette soupape.
rang I II III
sommiers
des
rangs
III II I
Accordéon
chromatique à
3 voix rang I II III
sommiers
des
rangs
III II I
Accordéon
3 voix à
boîte
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DISFONCTIONNEMENTS LES PLUS FREQUENTS
et leurs réparations
1° Une lame est bloquée, le plus souvent dans l’aigu.
Essayer d’abord de jouer des sfz tirer pousser, la touche enfoncée. Sinon ouvrir (p 25) puis pincer les
lames muettes extérieures avec la languette (p 71), les lames intérieures avec le tire lames (p 71). Si au
pincement la lame sonne clair, elle est débloquée.
Ce disfonctionnement est fréquent sur les accordéons d’études qui ne sont pas joués dans l’aigu. La
poussière contenue dans l’air de fonctionnement se dépose sur les lames silencieuses et finit par
obturer la lumière de la plaquette.
Des lames dans le médium peuvent bloquer à cause d’une poussière, mais c’est assez rare.
2° Une note sonne carrément faux. Il faut essayer de savoir si la note fausse a monté ou si elle a
baissé.
Si elle sonne trop aiguë, la peau voisine sur la même plaquette est décollée. Ouvrir
l’instrument et recoller la peau (p 42). Parfois la peau est encore en place, mais la colle n’a plus de
pouvoir adhésif. En tirant légèrement dessus, elle décolle facilement. Il n’est pas rare aussi qu’une
peau ait été coincée sous le sommier voisin, lors du précédent remontage.
3° Une note sonne faux en ayant baissé. La lame est en train de casser. Une fêlure s’est
déclarée. Sous peu elle cassera complètement. Si une note baisse de manière notable, tout temps en
accordage est perdu d’avance. Il faut changer la plaquette (p 45, p 71).
L’accordage en est fait par comparaison aux notes voisines. Un 16’, 8’ ou 4’ est comparé à
ses 8ves aiguës et graves. Un 8+ est ajusté en vibrations par rapport à celles des demi-tons au-dessus
ou au-dessous. Moyenner, ne pas s’obstiner sur l’accordeur électronique.
Une absence de son, seul un souffle étant perceptible, indique une lame cassée.
4° Divers bruits parasites et malsonnances ont pour cause :
Des peaux qui frôlent la lame voisine, frottent trop fort après la paroi de case pour des peaux
intérieures (p 43 ).
L’oscillation de la lame rencontre un obstacle sous forme de corps étranger, laine, limaille, et autres.
La lame peut avoir bougé autour du rivet et ne plus être d’aplomb à la fenêtre (p 41, p 74).
La fixation de la plaquette peut être défectueuse ; cire dure cassante, clous rétractés (p 45).
Un souffle pendant que sonne une lame, peut être causé par le relâchement de la fixation d’un
sommier.
5° Cornement, une note sonne en permanence sans actionnement de la touche :
Un corps étranger a pénétré entre soupape et table. Démonter et remédier.
Une fixation de soupape a lâchée. S’il s’agit de soupapes collées à la cire, celle-ci est trop vieille.
Démonter toutes les soupapes, enlever la cire durcie et en remettre de la fraîche (p 45).
S’il s’agit d’une fixation à bague plastique, celle-ci est fendue. La cause probable est une arête de
levier mal ébarbée. Avant remontage d’une nouvelle soupape, il faut limer les arêtes du levier.
A mg, en plus, un bras de rouleaux peut avoir sauté de son ergot d’entraînement (p 37).
6° De fortes pertes d’air. Vérifier d’abord les lignes soufflet - caisses.
Le joint est peut-être affaissé. Il faut le changer (p 27).
Une goupille peut manquer. La remplacer. Si le trou est trop grand, il faut le colmater avec une
cheville et repercer au bon diamètre (p 25).
La soupape d’air du soufflet ferme peut-être mal. Ressort cassé, support dévissé.
Les garnitures des soupapes sont trop vieilles. L’instrument a besoin d’une remise en état complète.
Cadres et caisses de certains instruments en plastique, se sont déformés. On peut essayer de les
repositionner avec des armatures métalliques vissées.
7° Un bouton mg reste bloqué. En général, c’est l’extrémité côté piston du poussoir qui est
pliée, consécutivement à un accrochage de courroie ou autre mauvais traitement (p 37).
8° La courroie mg ne tient plus en place. Un des supports, haut ou bas, est dévissé. Ouvrir le
capot mg, et essayer d’y remédier avec des vis plus fortes ; attention à ne pas percer la carrosserie.
Souvent il faut démonter la mécanique.
La barre d’arrêt s’est désolidarisée de la tige filetée (p 29).
Document sans titre

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